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Liban - Coopération

La ministre Annick Girardin à la rencontre des réfugiés syriens à Saïda pour « témoigner »

Chargée du Développement et de la Francophonie, la secrétaire d'État française effectue une visite au Liban pour réaffirmer la solidarité de la France à l'égard des réfugiés syriens et des communautés hôtes.

La secrétaire d’État chargée du Développement et de la Francophonie, Annick Girardin, à Saïda, dimanche matin. Photo Diane Ramière de Fortanier

En quelques heures, Annick Girardin a pu utiliser ses deux casquettes : le développement et la francophonie. Hier matin, la secrétaire d'État française chargée du Développement et de la Francophonie – en visite pour trois jours au Liban – a enchaîné la rencontre avec des réfugiés syriens dans un camp à Saïda, pour pouvoir « témoigner » de leur situation, et inaugurer le bibliobus de l'Institut français de Deir el-Qamar, sous l'égide de l'ambassadeur de France, Patrice Paoli. Une visite de terrain à l'occasion de la clôture du Mois de la francophonie au Liban et à quelques jours de la conférence des donateurs pour la Syrie qui se tiendra au Koweït le 31 mars.
Comme elle l'avait fait en Guinée au plus fort de la crise de l'Ebola, la secrétaire d'État tenait à « me rendre sur le terrain pour pouvoir témoigner auprès de mes homologues et des instances internationales » lors de la conférence qui regroupera les acteurs impliqués dans le règlement du problème des réfugiés syriens. L'accueil des enfants du camp de Ouzaï – situé en bordure de Saïda – est joyeux. Mais leurs aînés sont plus préoccupés : le propriétaire de l'immeuble qui accueille 859 personnes depuis fin 2012 veut le récupérer pour terminer son projet de bâtir une université privée, censée ouvrir en 2016. Assise dans une salle de classe du rez-de-chaussée de l'immeuble aux côtés de l'ambassadeur de France et d'Astrid Castelein, représentante du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Annick Girardin écoute le comité des réfugiés du camp expliquer la situation : « Nous venons tous du même village de Syrie, nous ne voulons pas nous séparer et nous n'avons pas les moyens de trouver des logements suffisamment grands pour nos familles. » Grâce à l'aide financière de la France, l'ONG française Première urgence, qui encadre le camp depuis que les premières familles s'y sont installées, a pu bâtir une aire de jeux que quelques-uns des 479 enfants d'Ouzaï se font une joie de montrer à la ministre, visiblement émue : « Mon petit-fils fête ses huit ans aujourd'hui, il a leur âge... »
« Mettre des visages sur une situation pour ne pas se résoudre à l'accepter » : l'ambassadeur de France résume le but de la visite de la ministre. Annick Girardin ne peut pas apporter de solution aux réfugiés qui lui racontent leur peur de devoir vivre une « seconde rupture » en quittant « leur » immeuble où ils vivent désormais depuis plus de deux ans. « Ma plus grosse contribution, c'est mon témoignage », reconnaît-elle, avant de confier : « On ne sort pas indemne d'une visite comme celle-ci. » Le centre de crise de son ministère de tutelle, les Affaires étrangères, débloque chaque année, au titre d'urgence humanitaire, un fonds d'un million d'euros, auxquels s'ajoutent treize autres millions (en 2014) dédiés à l'aide des communautés hôtes et des réfugiés syriens au Liban.

Un bibliobus pour transmettre la littérature française aux Libanais
À peine le temps de souffler et la délégation de la ministre et de l'ambassade s'engouffre dans les voitures blindées pour rejoindre les hauteurs du Chouf, où Annick Girardin coiffe sa seconde casquette : celle de secrétaire d'État chargée de la Francophonie. À Deir el-Qamar, l'Institut français inaugure le nouveau bibliobus qui sillonnera la montagne pour apporter la culture française à domicile aux habitants du Chouf. Une coupure d'électricité interrompt l'hymne national français au début de la cérémonie d'inauguration ; qu'à cela ne tienne, spontanément la délégation continue à chanter la Marseillaise a capella sous les voûtes séculaires de l'ancienne caserne de la capitale des émirs du Liban. Entre deux performances artistiques d'un danseur traditionnel libanais, accompagné par un accordéoniste vendéen et des musiciens libanais, la directrice de l'Institut français, Anne-Dominique Chouteau, introduit la ministre, l'ambassadeur de France et Nora Joumblatt, qui prononcent chacun une brève allocution avant que les clefs du bus ne soient solennellement remises à son chauffeur. La femme de Walid Joumblatt s'exprime au nom de son époux, en déplacement en France, qui a financé en grande partie le bibliobus bariolé : « Le Chouf, résolument anglophone, est devenu adepte de la langue de Molière grâce à la présence culturelle française. » Développement et francophonie se rejoignent, comme le souligne finalement la ministre : « Partout, le français peut permettre à nos jeunes de prétendre à un avenir meilleur dans un monde qui comptera 700 millions de francophones en 2050. »

En quelques heures, Annick Girardin a pu utiliser ses deux casquettes : le développement et la francophonie. Hier matin, la secrétaire d'État française chargée du Développement et de la Francophonie – en visite pour trois jours au Liban – a enchaîné la rencontre avec des réfugiés syriens dans un camp à Saïda, pour pouvoir « témoigner » de leur situation, et inaugurer le...

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