L'offensive de l'armée syrienne, soutenue par des milices alliées dont le Hezbollah, dans la province syrienne d'Alep (nord) piétinait jeudi en raison d'une contre-attaque rebelle et des intempéries, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Les violents combats ont fait depuis le début de l'offensive mardi au moins 170 morts, dont 90 parmi les soldats et miliciens pro-gouvernementaux (combattants du Hezbollah et combattants iraniens et afghans) et plus de 80 côté rebelle, dont 25 jihadistes étrangers. En outre, 40 rebelles et 32 hommes des forces loyalistes ont été faits prisonniers.
L'armée avait lancé l'offensive dans le but de couper la principale route d'approvisionnement et surtout de briser le siège des rebelles sur les deux villages chiites de Nebbol et Zahra. Jeudi, cette route était toujours coupée par l'armée, mais cette dernière perdait du terrain face aux insurgés, selon l'OSDH.
"Jeudi matin, les rebelles ont pu reprendre au régime la localité de Hardtanine après de violents combats", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, précisant qu'un groupe de soldats y est toujours assiégé.
Parmi les villages pris par l'armée au début de son offensive au nord de la ville d'Alep, seul Bachkoy reste aux mains des loyalistes, d'après l'OSDH. "Il est très probable que l'offensive soit en train d'échouer en raison de l'incapacité du régime à faire venir des renforts, à l'exception de Bachkoy, et aussi en raison des mauvaises conditions météo", précise M. Abdel Rahmane.
(Lire aussi : L'armée et le Hezbollah à l'offensive dans le Sud syrien)
Ces combats interviennent au moment où l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que le régime de Bachar el-Assad s'est engagé auprès de lui à suspendre pendant six semaines ses bombardements contre la ville d'Alep ravagée par la guerre depuis 2012.
L'ONG Médecins sans Frontières a appelé jeudi tous les belligérants à faciliter l'évacuation des blessés, affirmant dans un communiqué que "des dizaines de milliers de personnes sont bloquées à Alep sans aucune aide". "Une nouvelle vague de réfugiés sont en train de fuir en direction de la frontière turque", a ajouté l'ONG.
Avancée des Kurdes et des rebelles à Raqqa
Parallèlement, les forces kurdes et rebelles, appuyées par les frappes de la coalition internationale contre l'organisation État islamique (EI), avançaient jeudi dans la province syrienne de Raqqa (nord), principal fief du groupe extrémiste.
"Les YPG (Unités de protection du peuple kurde) et les combattants rebelles se sont emparés de 19 villages à l'intérieur de la province de Raqqa", selon l'OSDH.
"La coalition internationale dirigée par les États-Unis joue un rôle capital dans cette avancée car elle bombarde toutes les positions où est retranché l'EI, poussant ses combattants à se retirer", a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane.
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Kurdes et rebelles sont désormais à près de 25 km de Tall Abyad, localité à majorité kurde à la frontière avec la Turquie, une des principales cibles de cette campagne. Tall Abyad est stratégique car il s'agit du principal poste-frontière à travers lequel les jihadistes passent de Turquie en Syrie.
Les forces kurdes et rebelles ont lancé cette offensive à la faveur de leur victoire à Kobané, localité syrienne kurde également frontalière de la Turquie d'où ils ont chassé les jihadistes le 26 janvier après quelque quatre mois de violents combats. Kobané se situe dans la province d'Alep, contiguë à celle de Raqqa.
Depuis, ces forces sont parvenues à reprendre 242 villages dans les environs de Kobané, dont les 19 villages situés dans la province de Raqqa, selon l'OSDH.
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EN AOÛT DE CHAQUE ANNÉE... À ALEP... ILS VONT MANGER DES TINES ET DEMANDER L'AIDE DE POUTINE !
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 56, le 20 février 2015