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Culture - Qu’est-ce que vous me chantez là ?

Une orange qui a fait le tour du monde

« Tu as volé, as volé, as volé, as volé, as volé, as volé l'orange
tu as volé, as volé, as volé l'orange du marchand. »
« Vous êtes fous, c'est pas moi, je n'ai pas volé l'orange
J'ai trop peur des voleurs, j'ai pas pris l'orange du marchand. »
« Oui ça ne peut être que toi.
tu es méchant et laid... »

Drôle d'histoire pour cette chanson composée en 1964 sur des paroles de Pierre Delanoë et interprétée par Gilbert Bécaud, chanteur, compositeur et pianiste français (1927-2001), et qui a été reprise par la Star Academy 3. En effet, ce titre pour le moins ambigu demeure jusqu'à présent un tube dans le répertoire français et un excellent exercice de style pour Bécaud, baptisé Monsieur 100 000 volts pour ses aptitudes vocales dont il témoigne très fort dans ce titre.
Dans cette chanson il y a un soliste principal (qui parle puis chante sous forme d'improvisation), accompagné d'un chœur qui chante une phrase en ostinato (tu as volé) et dont les membres ont chacun une phrase en solo à
interpréter.
Certains ont essayé d'expliquer le sens sous-jacent à ce titre en évoquant le thème d'une réalité sociale, voire politique. Lequel thème avait même été intégré sous forme de citation dans le film Toute une vie de Claude Lelouch en 1974.
Ainsi, les paroles rappellent les clichés et préjugés sociaux dans la mesure où, lorsqu'on est laid, on est nécessairement méchant ou voleur. Mais l'histoire est beaucoup plus simple que cela.
La genèse de cette chanson remonte au jour où Gilbert Bécaud et Pierre Delanoë sont assis face-à-face dans la cabane en bois de ce dernier du côté de Chesnay (dans les Yvelines). Delanoë – célèbre parolier de Bécaud, Michel Sardou, Gérard Lenorman et tant d'autres, auteur également de plus de cinq mille chansons françaises et décédé en 2006 – s'explique et confie à Gilles Medioni sur le site de l'Express : « Gilbert Bécaud soudain me lance : "Je fais l'Olympia dans quinze jours. Tu n'as rien en magasin ?" Je réponds : Non, rien. Il me rétorque : "C'est pas compliqué, lance un mot". Je réponds : orange. » Et c'est parti. Une orange, la cueillir ou simplement la vendre ne constituait pas un sujet intéressant pour les deux compères. Par contre, le vol introduisait une dimension dramatique. L'aspect antiraciste de L'orange du marchand allait venir naturellement. « Une chanson, ça vient de n'importe où. De la lecture du journal, d'une impression ou d'une colère... » « C'est une phrase qui frappe, poursuit-il, comme par exemple Je vois la vie en rose, Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Et maintenant, que vais-je faire ?, et qui devient simplement une chanson... C'est une vision du monde, et celle-ci n'est pas statique. Ma poésie consiste à transformer cette réalité. »
On pourrait même ajouter que si une chanson fait rêver, elle soulève également des questions... Qui restent parfois sans réponses.

Drôle d'histoire pour cette chanson composée en 1964 sur des paroles de Pierre Delanoë et interprétée par Gilbert Bécaud, chanteur, compositeur et pianiste français (1927-2001), et qui a été reprise par la Star Academy 3. En effet, ce titre pour le moins ambigu demeure jusqu'à présent un tube dans le répertoire français et un excellent exercice de style pour Bécaud, baptisé...

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