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À La Une - Portrait

Sajida al-Rishawi , la jihadiste que l'EI veut

L'EI "veut Rishawi et personne d'autre pour l'importance morale et symbolique".

 

Les jihadistes de l'EI réclament à la Jordanie la libération de l'Irakienne Sajida al-Rishawi, en échange du pilote jordanien retenu en Syrie. REUTERS/Majed Jaber/Files

Vendredi, au lendemain de l'expiration d'un l'ultimatum du groupe jihadiste Etat islamique (EI) menaçant de tuer un pilote jordanien, l'armée du royaume hachémite a indiqué toujours attendre une preuve que l'otage est encore en vie. L'EI ne s'est plus manifesté depuis l'expiration jeudi vers 14H30 GMT de l'ultimatum menaçant de tuer le pilote si une jihadiste irakienne, Sajida al-Rishawi, emprisonnée en Jordanie n'était pas libérée en échange d'un otage japonais que le groupe extrémiste détient également.

Maaz al-Kassasbeh a été capturé le 24 décembre après le crash de son F-16 en Syrie, où il menait un raid sur des positions de l'EI dans le cadre de la coalition internationale anti-jihadistes.

 

Pour les experts, Sajida al-Rishawi est un important symbole pour les jihadistes. Une "libération de Rishawi constituerait une victoire morale pour l'EI, surtout par rapport aux tribus irakiennes qui lui offert ont fourni un terreau fertile", explique Mohammed Abou Remmane, du centre des études stratégiques à l'Université jordanienne.

 

(Lire aussi : Aafia Siddiqui, ou la "Lady el-Qaëda" qui risque de devenir "Lady État islamique")

 

"Importante à cause de ses liens avec el-Qaëda en Irak"

Liée à l'époque à la branche irakienne d'el-Qaëda du Jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui, Rishawi avait été condamnée à mort pour les attentats qui avaient fait 60 morts en 2005 à Amman, la capitale de la Jordanie considérée comme l'un des pays les plus stables du Moyen-Orient. Aujourd'hui âgée de 44 ans, elle avait été arrêtée quatre jours après les attentats, dont l'un avait été commis par son mari, Ali Hussein al-Chammari. Dans des aveux télévisés, elle avait expliqué qu'elle n'avait pas réussi à actionner sa ceinture d'explosifs dans l'un des trois hôtels visés par trois kamikazes.

La majorité des victimes étaient des Jordaniens dont la plupart étaient invités à une réception de mariage. Les attaques avaient été revendiquées par el-Qaëda en Irak, d'Abou Moussab al-Zarqaoui, groupe extrémiste sunnite duquel a été issu l'Etat islamique en Irak et au Levant devenu ensuite Etat islamique (EI).

 

Rishawi, qui n'avait plus fait parler d'elle depuis plusieurs années, "est importante à cause de ses liens avec el-Qaëda en Irak", explique Aymen al-Tamimi, chercheur au Middle East forum. "Elle figurait avec Zarqaoui parmi les membres (d'el-Qaëda en Irak) qui ont ensuite fondé l'EI", explique Hassan Abou Hanieh, un expert des groupes islamistes. "Elle est très importante, parce qu'elle appartient à une importante tribu sunnite et parce qu'elle est sunnite et parce qu'elle est d'Al-Anbar", la province occidentale de l'Irak contrôlée aujourd'hui en grande partie par l'EI, ajoute-t-il. Rishawi est en outre "la soeur d'un ancien émir (au sein d'el-Qaëda) et lieutenant de Zarqaoui tombé en martyr". L'EI "veut Rishawi et personne d'autre pour l'importance morale et symbolique" qu'elle représente, abonde Oraib Al-Rentawi, directeur du Centre Al-Qods pour les études politiques, basé à Amman. "Son nom était lié à Zarqaoui".

Sept mois après les attentats d'Amman, les autorités américaines et irakiennes avaient annoncé la mort en juin 2006 de Zarqaoui dans un raid aérien dans la région de Baqouba, au nord de Bagdad.

 

Selon une source de sécurité jordanienne, Rishawi passe le plus clair de ses journées en prison à lire le Coran et à regarder des chaînes de télévision islamiques. L'EI, qui a décapité de précédents otages occidentaux, "veut être vu comme un Etat", souligne enfin M. Tamimi. "Proposer un échange de prisonniers, et non une rançon, comme le font la plupart des groupes armés, est une façon d'y parvenir".

 

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