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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Course contre la montre pour la libération des otages japonais et jordanien

L'ultimatum de l'EI expire, Amman veut une preuve que son pilote est en vie.

La famille du pilote jordanien capturé par l’EI espère sa libération. Ahmad Abdo/Reuters

L'ultimatum lancé par l'État islamique (EI), qui a menacé de tuer un pilote jordanien si une prisonnière irakienne n'était pas libérée en échange d'un otage japonais, a expiré hier après-midi au moment où Amman réclamait une preuve que son soldat est vivant.
Dans un enregistrement diffusé hier, l'EI avait de nouveau menacé d'exécuter le pilote jordanien Maaz al-Kassasbeh, au coucher du soleil hier à Mossoul, si la jihadiste Sajida al-Rishawi n'était pas libérée. « Dès le départ, notre position était de garantir la sécurité et la libération de notre pilote pour pouvoir libérer Sajida al-Richaoui », a expliqué un porte-parole du gouvernement jordanien, affirmant que l'Irakienne était toujours en prison. « Nous avons demandé des preuves que notre pilote était toujours en vie, mais nous n'avons rien reçu jusqu'à présent », a-t-il ajouté, peu avant l'expiration de l'ultimatum.
Par ailleurs, « nous n'avons eu aucune indication qu'il est toujours en vie », a confirmé le père du pilote, Safi al-Kassasbeh. « Le gouvernement ne nous a rien dit sur des négociations et je ne pense pas qu'ils prennent l'affaire au sérieux. Il n'y a rien que nous puissions faire à part attendre. » La nouvelle mise en demeure de l'EI, diffusée via des comptes Twitter liés au groupe, est formulée en anglais par une voix qui est très probablement celle de l'otage japonais Kenji Goto, selon Tokyo. Sa femme a lancé un appel vibrant pour obtenir la libération de son époux. « J'implore les gouvernements jordanien et japonais de comprendre que les destins des deux hommes sont entre leurs mains », a-t-elle déclaré en soulignant que son mari était « un homme bon et honnête qui est allé en Syrie montrer la situation de ceux qui souffrent ».

La Jordanie écartelée
Mercredi, la Jordanie s'était dit prête à libérer la jihadiste Sajida al-Richaoui, mais avait souhaité que l'EI relâche également son pilote. Or l'EI n'a pas évoqué une possible libération du Jordanien. Le groupe ultraradical exige que Mme Richaoui soit transférée à la frontière syro-turque, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes (Site). C'est pourquoi, au poste-frontière turc d'Akçakale, face à la ville syrienne de Tall Abyad aux mains de l'EI, une cinquantaine de journalistes, dont une dizaine de Japonais, patientaient aujourd'hui dans l'éventualité d'un échange. De même, des policiers et agents en civil étaient présents en nombre.
« Notre priorité c'est Maaz », a réaffirmé le porte-parole des forces armées à Amman. « Nous allons faire de notre mieux pour obtenir la libération au plus vite du ressortissant nippon », a déclaré de son côté le Premier ministre Shinzo Abe.
Le Japon, l'un des principaux créanciers de la Jordanie, à laquelle il a fourni 335,5 millions de dollars d'aides depuis 2007, tente de persuader Amman de l'aider à sauver M. Goto. Et pour les experts, la Jordanie est écartelée et sous forte pression : l'allié japonais souhaite la libération de son ressortissant, l'allié américain refuse de céder aux jihadistes et son opinion publique veut la libération du pilote. Signe de la nervosité des autorités de Amman, deux journalistes jordaniens ont été arrêtés pour avoir annoncé à tort qu'elle avait été relâchée, alors que de folles rumeurs courraient sur une libération de Mme Richaoui.

Mussa HATTAR/AFP

L'ultimatum lancé par l'État islamique (EI), qui a menacé de tuer un pilote jordanien si une prisonnière irakienne n'était pas libérée en échange d'un otage japonais, a expiré hier après-midi au moment où Amman réclamait une preuve que son soldat est vivant.Dans un enregistrement diffusé hier, l'EI avait de nouveau menacé d'exécuter le pilote jordanien Maaz al-Kassasbeh, au coucher...

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