Rechercher
Rechercher

À La Une - Terrorisme

En France et en Europe, plus de 100 000 personnes dans les rues en hommage à Charlie Hebdo

Journée de deuil national jeudi en France.

A Paris, la place de la République était noire de monde, à l'appel de plusieurs syndicats, associations, médias et partis politiques de se rassembler en signe de solidarité avec avec l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, frappé par une attaque qui a fait 12 morts et 11 blessés, le 7 janvier 2015 . AFP / Eric Feferberg

Plus de 100 000 personnes se sont rassemblées dans toute la France mercredi soir pour rendre hommage aux victimes de l'attentat sanglant contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, selon un décompte de l'AFP.

Mercredi, à la mi-journée, deux à trois hommes lourdement armés ont attaqué le siège du journal aux cris d'"Allah akbar !", tuant douze personnes, dont les dessinateurs Charb, Cabu et Wolinski, dans le plus grave attentat en France depuis plus d'un demi-siècle. Les agresseurs étaient toujours en fuite mercredi soir.

Le président socialiste François Hollande a appelé mercredi ses compatriotes à faire "bloc" et montrer l'image d'un "pays uni" après l'attentat contre Charlie Hebdo. Il a décrété une journée de deuil national jeudi.

Mais dès mercredi soir, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour exprimer leur solidarité avec Charlie Hebdo.

A Paris, 35 000 personnes se sont réunies place de la République, non loin du siège de la rédaction de Charlie Hebdo, selon la police. Beaucoup arboraient un autocollant noir ou une pancarte sur laquelle on pouvait lire "Je suis Charlie", un slogan de solidarité envers les 12 victimes. D'autres exhibaient des crayons, symboles de la liberté de la presse. Au début silencieux, les manifestants ont ensuite applaudi et crié "Charlie, Charlie".

De nombreux responsables politiques ont participé au rassemblement, notamment le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone et le numéro un du Parti socialiste au pouvoir, Jean-Christophe Cambadélis. La maire de Paris Anne Hidalgo, également socialiste, a annoncé son intention de faire de Charlie Hebdo un "citoyen d'honneur" de la ville. Le PS et l'ensemble des partis de gauche a appelé à une "marche républicaine" samedi après-midi à Paris, à laquelle le Premier ministre Manuel Valls a convié l'ancien président de droite Nicolas Sarkozy, ainsi que son parti UMP, selon l'entourage de M. Sarkozy.

Dans les deuxième et troisième villes du pays, Marseille (sud-est) et Lyon (centre-est), ils étaient 7 000 et entre 10 et 15 000 respectivement.

"Je lisais Charlie quand j'étais jeune. Wolinski, c'est le dessinateur de ma jeunesse", confiait à Lyon William Ouzilou, 62 ans, venu avec son épouse. "On ne peut pas laisser la liberté de la presse, la liberté d'expression lâchement assassinée, on ne construit rien sur la barbarie", a-t-il ajouté. "J'ai l'impression qu'on est en guerre et j'ai peur pour les jeunes du monde entier", jugeait dans cette même ville Evelyne Serre, 58 ans, fidèle lectrice de Charlie Hebdo. "Je n'ai pas de haine en tous les cas et tout le monde doit garder beaucoup de sang froid et de solidarité", soulignait-elle.

A Toulouse (sud-ouest) quelque 10 000 personnes s'étaient rassemblées, selon des chiffres de la police. Des rassemblements ont également eu lieu dans une dizaine d'autres villes du pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des rassemblements ont  eu lieu dans une dizaine d'autres villes françaises, notamment à Lille (ci-dessus). AFP/PATRICK HERTZOG

 

 

(Voir : L'attaque contre Charlie Hebdo vue du toit)

 

Rassemblements dans plusieurs villes européennes

Les rassemblements ont dépassé les frontières de l'Hexagone. En Europe, des milliers de personnes se sont rassemblées de même dans plusieurs villes, à l'image de Berlin, Bruxelles, Madrid ou Londres.

A Berlin, environ 500 personnes, selon la police, se sont ainsi rassemblées en fin d'après-midi devant l'ambassade de France. L'appel avait été lancé quelques heures plus tôt via les réseaux sociaux. Devant l'ambassade, près de la Porte de Brandebourg, dans le centre de la capitale allemande, beaucoup de manifestants étaient munis de bougies, brandissant des pancartes proclamant "je suis Charlie" ou d'anciennes Unes de Charlie Hebdo, selon des journalistes de l'AFP. Dans la foule, un groupe d'Allemands a scandé en français : "vive la liberté de la presse, vive la caricature", tandis que d'autres brandissaient une pancarte indiquant : "l'Europe unie dans la solidarité".

 

Voir aussi : Charlie Hebdo : Le film de l'attentat (Vidéo)

 

A Bruxelles, plusieurs centaines de personnes se sont réunies en deux endroits distincts : environ 200, selon les organisateurs, devant le consulat de France et entre 1 000 et 1 500, selon l'AFP, face au Parlement européen, où ils brandissaient en silence crayons ou stylos en signe de solidarité et avaient allumé des bougies, sous la pancarte "je suis Charlie" accrochée à une statue. Un peu plus de 200 personnes se sont également rassemblées à Liège, selon l'agence de presse belge Belga.

A Trafalgar square, en plein cœur de Londres, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées, visages graves, dont de nombreux Français. Beaucoup avaient apporté avec eux des pancartes "je suis Charlie" ou affichaient le message sur l'écran de leur téléphone portable.

 

(Lire aussi : Charlie Hebdo : Les précédentes actions violentes contre des médias en France)

 

A Madrid, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant l'ambassade de France, en présence de l'ambassadeur Jérôme Bonnafont. Scandant "Liberté d'expression, Liberté d'expression" ou encore "Nous sommes tous Charlie", ils ont ensuite entonné la Marseillaise devant un drapeau bleu-blanc-rouge. Plusieurs responsables politiques, parmi lesquels l'ex-président socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, étaient venus témoigner leur soutien. Dans la manifestation, beaucoup de Français mais également des Espagnols venus exprimer leur solidarité, comme Natalia Prieto, Espagnole de 27 ans : "Je suis là parce que je pense que face à la barbarie, c'est la liberté d'expression qui doit s'imposer", a-t-elle dit à l'AFP.

En Suisse, des rassemblements de 500 personnes ont eu lieu à Genève et Lausanne. A Berne, ce sont 200 personnes qui ont rendu hommage aux victimes, selon l'agence de presse suisse ATS.

A Vienne, quelque 350 personnes, selon le collectif organisateur, se sont rassemblées en silence devant l'ambassade de France, arborant pour certains des feuilles de papier portant là encore l'inscription "Je suis Charlie". L'ambassadeur de France en Autriche, Pascal Teixeira da Silva, était présent à ce rassemblement.

 

(Lire aussi : Charlie Hebdo: religieux et antiracistes appellent à l'unité contre les amalgames)

 

A La Haye, environ 70 personnes se sont donné rendez-vous sur le Spui, dans le centre-ville, où ils ont allumé des bougies, a constaté une journaliste de l'AFP. Certains agitaient des drapeaux français tandis que d'autres entonnaient "quand on a que l'amour", de Jacques Brel.

A Stockholm, une manifestation a également réuni près de 70 personnes devant l'ambassade de France, dans une ambiance de recueillement, certains munis de fleurs, d'autres de bougies.

 

Lire aussi

Charlie Hebdo : le Conseil du culte musulman condamne un "acte barbare" contre "la démocratie"

Pour mémoire 

Charlie Hebdo publie une BD "halal" sur la vie de Mahomet)

Plus de 100 000 personnes se sont rassemblées dans toute la France mercredi soir pour rendre hommage aux victimes de l'attentat sanglant contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, selon un décompte de l'AFP.
Mercredi, à la mi-journée, deux à trois hommes lourdement armés ont attaqué le siège du journal aux cris d'"Allah akbar !", tuant douze personnes, dont les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut