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À La Une - réactions

Charlie Hebdo : le Conseil du culte musulman condamne un "acte barbare" contre "la démocratie"

En France et à l'étranger, multiplication des condamnations.

Le président François hollande arrivant sur les lieux de l'attaque meurtrière perpétrée à Paris contre les bureaux de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné mercredi "avec la plus grande détermination" un acte "barbare", "contre la démocratie et la liberté de la presse", perpétré à Paris dans les locaux de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, et qui a fait au moins douze morts.

L'instance représentative de la première communauté musulmane d'Europe, forte de 3,5 à 5 millions de membres, a réagi dans un communiqué au nom des "musulmans de France". Son président, le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, devait se rendre sur les lieux du drame en début d'après-midi, a précisé à l'AFP son entourage.

"Cet acte barbare d'une extrême gravité est aussi une attaque contre la démocratie et la liberté de presse", écrit le CFCM, qui exprime sa "solidarité" aux victimes et à leurs familles "face à ce drame d'ampleur nationale". "Dans un contexte international politique de tensions alimenté par les délires de groupes terroristes se prévalant injustement de l'islam, nous appelons tous ceux qui sont attachés aux valeurs de la République et de la démocratie à éviter les provocations qui ne servent qu'à jeter de l'huile sur le feu", poursuit le Conseil. L'instance appelle en outre "la communauté musulmane à faire preuve de la plus grande vigilance face aux éventuelles manipulations émanant de groupes aux visées extrémistes quels qu'ils soient".

 

Dans un communiqué distinct, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), proche des Frères musulmans, a condamné "de la manière la plus ferme cette attaque criminelle et ces horribles meurtres".


Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a pour sa part déclaré à l'AFP : "C'est le temps du deuil, on doit se rassembler tous".

 

(Voir : L'attaque contre Charlie Hebdo vue du toit (Vidéo))

 

Sur la scène politique, François Hollande qui avait quitté précipitamment le palais de l'Elysée pour rejoindre les lieux de l'attentat a dénoncé "un acte d'une exceptionnelle barbarie" assurant qu'il s'agissait sans nul doute d'un "attentat terroriste". "Dans ces moments-là, il faut faire également bloc, montrer que nous sommes un pays uni, que nous savons réagir comme il convient c'est-à-dire avec fermeté mais avec toujours le souci de l'unité nationale", a-t-il insisté.

Le Parti socialiste a, de son côté, appelé à une "marche des Républicains" "dès que cela sera possible" après, a indiqué à l'AFP l'entourage du premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis.

 

La présidente du Front national Marine Le Pen a assuré mercredi à l'AFP que l'attentat contre Charlie Hebdo était "un attentat terroriste commis par des fondamentalistes islamistes" "Aujourd'hui, si vous voulez, c'est le moment de la compassion à l'égard des victimes, des policiers, des journalistes, de leurs familles, des blessés, face à ce qu'il faut nommer : un attentat terroriste commis par des fondamentalistes islamistes", a déclaré Mme Le Pen. "Ça n'est pas le premier attentat en France dans les dernières semaines, ni même dans un certain nombre de pays occidentaux qui en ont été victimes, je pense au Canada, à la Grande-Bretagne", a-t-elle souligné. "Il faut donc mettre tout en œuvre pour se prémunir de la réitération de ce type d'attentat et prendre la mesure de l'immense danger qui pèse aujourd'hui pas seulement sur la France", a-t-elle demandé sur RTL.

 

(Lire aussi :Les dessinateurs Charb, Wolinski, Cabu et Tignous sont morts)

 

"Un des biens les plus précieux de la République vient d'être attaqué : la liberté de la presse. Un des droits les plus précieux des Français vient d'être mis à mal : leur sécurité (...) Face à un tel acte de barbarie, la République sera forte et unie", a réagi, pour sa part, Gérard Larcher, président du Sénat, dans un communiqué.

 

Pour Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) l’attaque "barbare"  armée contre Charlie Hebdo est une attaque "sans précédent" contre la presse en France "Il n'y a pas d'agression plus grande contre la liberté de la presse et contre toutes les libertés que de s'attaquer à un journal qui a simplement le tort d'exercer pleinement sa liberté d'expression", a ajouté M. Deloire.

 

D'autres réactions politiques, en France :

- Pierre Laurent, secrétaire national du PCF:

- Jean-Luc Mélenchon, Parti de Gauche:

- Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale:

- Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan :

- Florian Philippot, vice-président du FN :

 

 

International

L'attaque contre l'hebdomadaire satirique français suscitait mercredi le choc et l'horreur au sein de la communauté internationale, qui a multiplié les messages de soutien à la France.

Premier à réagir, le chef du gouvernement britannique David Cameron a dénoncé des "meurtres révoltants" sur son compte Twitter.

 

 

"Nous nous tenons aux côtés du peuple français dans le combat contre le terrorisme et pour la défense de la liberté de la presse", a-t-il ajouté avant, quelques minutes plus tard, d'ouvrir la session hebdomadaire de questions devant le Parlement britannique en appelant à l'union avec la France face au terrorisme et pour la démocratie.

Outre-Atlantique, la Maison Blanche a condamné "dans les termes les plus forts" cette attaque. "Toute la Maison Blanche est solidaire des familles de ceux qui ont été tués ou blessés dans cette attaque", a déclaré Josh Earnest, porte-parole du président américain Barack Obama, sur la chaîne de télévision MSNBC.

 

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a, pour sa part, dénoncé "un acte intolérable, une barbarie". La chancelière allemande Angela Merkel, attendue dans l'après-midi à Londres, a qualifié l'attentat d'"abominable". Le Premier ministre belge, Charles Michel, a, de son côté, parlé de "choc, consternation et effroi" face à l'attaque.

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a publié sur son compte Twitter : "Horreur et consternation pour le massacre de Paris, solidarité totale avec Hollande en ce moment terrible, la violence perdra toujours contre la liberté".

 

 

En Turquie, le ministre du Tourisme et de la Culture Omer Celik a réagi sur CNN Türk en dénonçant "une attaque lâche". "C'est un attentat commis contre l'humanité. Cette attaque aura d'importantes répercussions en politique et dans les sociétés du monde entier", a-t-il dit avant d'ajouter qu'il rejetait "tout amalgame entre l'islam et cette lâche attaque". "On ne peut pas défendre l'islam avec un tel massacre. Cette attaque a pour objectif de renforcer la perception négative à l'égard des étrangers et des musulmans dans le climat actuel qui règne en Europe où l'islamophobie et le racisme montent", a-t-il dit.

La Russie "condamne fermement le terrorisme sous toutes ses formes", a déclaré le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, précisant que Vladimir Poutine avait présenté ses condoléances aux Français.

L'université Al-Azhar, principale autorité de l'islam sunnite basée au Caire, a déploré une attaque "criminelle", soulignant que "l'islam dénonce toute violence", tandis que la Ligue Arabe, institution panarabe, également basée au Caire, a condamné "avec force cette attaque terroriste" qui a fait 12 morts.

 

 

Repère

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