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À La Une - Liban

Après l'assassinat de Ali Bazzal, les familles des militaires otages en appellent au comité des ulémas

"Nous avons des conditions pour reprendre la médiation entre le gouvernement et les ravisseurs", déclarent les ulémas.

 

 

Le chef du Comité des ulémas cheikh Salem el-Rafeï, est imploré par les familles des militaires enlevés à jouer les médiateurs. Photo d'archives An-Nahar

Trois jours après la mise à mort du policier Ali Bazzal et l'annonce par le Qatar qu'il mettait fin à sa médiation, les proches des militaires libanais otages de jihadistes ont réclamé lundi une médiation du Comité des ulémas pour obtenir la libération de leurs proches. Le Comité des ulémas avait effectué une médiation après l'enlèvement des militaires entre le gouvernement et les jihadistes avant de suspendre sa mission.

Les ulémas ont souvent été pointés du doigt pour leurs affinités avec les islamistes et les liens qu'ils entretiennent avec eux. Mais une médiation de leur part semble être la dernière carte entre les mains des familles qui ne cachent plus leur désillusion quant au rôle du gouvernement libanais, et qui l'accusent d'être responsable du sort de leurs proches.

 

(Lire aussi : À Ras Baalbeck, l'EI et al-Nosra empêchent les habitants de se rendre sur leurs terres)

 

Plus d'une vingtaine de policiers et de soldats sont toujours aux mains des jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) et du groupe Etat islamique (EI) à Ersal. Ils ont été enlevés début août lors de combats à Ersal, dans la Békaa. Quatre otages ont déjà été tués, dont deux par décapitation.

La dernière victime des jihadistes est le policier Ali Bazzal, assassiné vendredi par le Front al-Nosra. Cette mise à mort est survenue après l'arrestation par les autorités libanaises de Saja al-Doulaïmi et Ola al-Oqaïly, respectivement ex-femme du chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi et épouse d'Anas al-Charkassi, un commandant jihadiste syrien.

"L'arrestation de ces deux femmes n'était pas une erreur, a estimé Ramez Bazzal, père du policier assassiné. Mais les négociations auraient dû être entamées directement". Pour mettre la pression sur le gouvernement de Beyrouth, l'EI a également menacé de mort imminente l'adjudant Ibrahim Mghayt (voir son portrait ici).

 

(Lire aussi : « Touché par le soutien des gens », le père de Ali Bazzal espère revoir la dépouille de son fils)

 

Mandat officiel

Après l'appel des familles, le Comité des ulémas a demandé d'être officiellement mandaté par le gouvernement libanais pour mener une médiation avec les jihadistes. Cette demande, déjà formulée par le passé par les ulémas, avait été refusée par les autorités libanaises qui ont privilégié un rôle de l'émirat qatari.

Ce dernier a toutefois annoncé, dimanche soir via un communiqué diffusé par son ministère des Affaires étrangères, qu'il mettait fin à sa médiation, après que son envoyé syrien a échoué à résoudre la crise. Ce dernier avait effectué des va-et-vient durant plusieurs mois, apportant un certain réconfort aux familles, mais sans réussir à obtenir un dénouement au dossier.

 

(Pour mémoire : Le clan Bazzal contre-attaque : Aucun Syrien à Ersal ne nous échappera si Ali est tué)

 

"Nous avons des conditions pour reprendre la médiation entre le gouvernement et les ravisseurs. Nous voulons être mandatés officiellement par le gouvernement pour qu'on ne nous accuse pas de travailler pour servir nos propres intérêts", a déclaré le chef du Comité des ulémas cheikh Salem el-Rafeï. "Le gouvernement doit être sérieux dans sa décision de libérer des islamistes de la prison de Roumieh", a-t-il ajouté, à l'issue d'un entretien avec le mufti de la République Abdellatif Deriane.

Les jihadistes exigent notamment la libération d'islamistes incarcérés au Liban pour libérer leurs otages.

 

Réagissant aux arrestations des femmes des jihadistes, le cheikh Rafeï a souligné qu'"il n'y a pas d'accusations à l'encontre des détenues". "Nous n'accepterons pas que des femmes soient arrêtées en raison de poursuites à l'encontre de leurs maris", a-t-il martelé.

Dans les colonnes de l'édition de samedi d'al-Akhbar, le ministre libanais de l'Intérieur Nouhad Machnouk avait indiqué que les femmes des dirigeants jihadistes serviraient à un éventuel échange contre les militaires libanais enlevés.

 

(Lire aussi : Un responsable jihadiste menace de s'en prendre aux femmes et enfants des soldats libanais)

 

Mesures renforcées à Ersal

Sur le terrain, la tension est toujours palpable. Après un déploiement d'éléments armés à Bazzaliyyé, village natal du policier Bazzal, les habitants ont mis de côté leur armes, mais des barrages de vérification des papiers d'identité étaient toujours érigés lundi, les habitants de la localité assurant qu'ils ne laisseraient passer aucune aide humanitaire vers Ersal, même s'ils ne comptent pas porter atteinte aux habitants de la ville. Suite à ces développements, l'armée a renforcé lundi ses mesures de sécurité dans la région, bloquant avec des remblais les routes de Wadi Ata et Wadi el-Hosn. Selon une source militaire, citée par la chaine LBCI, la décision de bloquer les routes a été prise à la suite de l'attaque de Ras Baalbeck qui avait couté la vie à six soldats et en raison de la recrudescence du nombre des attaques à la bombe dans le secteur.

D'autre part, les services de sécurité libanais ont arrêté un homme suspecté de recruter des combattants pour les envoyer en Syrie, via la Turquie, rejoindre les rangs du groupe de l'État islamique. Un ingénieur en télécommunications en partance pour la Turquie a également été arrêté à l'aéroport de Beyrouth.

 

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commentaires (5)

Avec leur héZébbb mouillé jusqu'au turban en sœur syrie aux côtés du bää bää bääSSyrien comme l'était l'OLP dans sa guerre au Liban, jamais ces ulémâhs avec tous les éhhh éhhh sunnites musulmans ne leur tendront aux chïïtiques Per(s)cés la main. Mais, bien au contraire, cette guerre continuera comme celle du Liban du siècle passé, à suivre son bonhomme de chemin arrosé encore et toujours par du jus de boudin. Et ce héZébbb subira en Sainte Syrie, le même sort que celui subi par l'OLP chez nous ici. Yâ hassirtiiih !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 34, le 09 décembre 2014

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Commentaires (5)

  • Avec leur héZébbb mouillé jusqu'au turban en sœur syrie aux côtés du bää bää bääSSyrien comme l'était l'OLP dans sa guerre au Liban, jamais ces ulémâhs avec tous les éhhh éhhh sunnites musulmans ne leur tendront aux chïïtiques Per(s)cés la main. Mais, bien au contraire, cette guerre continuera comme celle du Liban du siècle passé, à suivre son bonhomme de chemin arrosé encore et toujours par du jus de boudin. Et ce héZébbb subira en Sainte Syrie, le même sort que celui subi par l'OLP chez nous ici. Yâ hassirtiiih !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 34, le 09 décembre 2014

  • Porte-poisse ce héZébbb à ces familles !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 50, le 09 décembre 2014

  • Mais quelle faciès les ulémâhs, pire que les mollâhs !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 26, le 09 décembre 2014

  • QUAND LES BARBICHETTES SE MÊLENT... LES RECETTES S'ENTREMÊLENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 57, le 08 décembre 2014

  • Un vrai drame pour un gouvernement toujours impuissant.

    Sabbagha Antoine

    17 h 45, le 08 décembre 2014

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