Le président syrien Bachar el-Assad a affirmé lundi qu'il était prêt à "étudier" un plan de l'Onu proposant le "gel" des combats à Alep, deuxième ville de Syrie, selon un communiqué sur la page Facebook de la présidence.
"Le président Assad a été informé par (Staffan) de Mistura", l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, "des principaux points de son initiative visant au gel des combats dans la ville d'Alep", a indiqué le communiqué, après un entretien à Damas entre les deux hommes. "Il a estimé qu'elle méritait d'être étudiée et qu'il fallait tenter de travailler dessus pour (...) rétablir la sécurité à Alep", a poursuivi le texte.
Le chef de l'Etat a souligné "l'importance de la ville d'Alep", dont les secteurs rebelles sont visés quotidiennement par des largages de barils d'explosifs qui ont fait des milliers de morts depuis un an.
M. De Mistura a de son côté exprimé sa détermination à poursuivre sa mission avec toutes les parties afin de surmonter les obstacles et de parvenir à la stabilité et à la sécurité en Syrie, a rapporté l'agence officielle syrienne Sana.
Le rédacteur en chef du quotidien proche du pouvoir, Al-Watan, Waddah Abd Rabbo, a affirmé à l'AFP que Damas était favorable à tout "plan qui peut sauver des vies humaines où que ce soit en Syrie, mais qu'un tel plan ne pouvait être accepté par une seule partie et rejeté par les autres". "La balle est dans le camp de De Mistura qui doit convaincre les rebelles et surtout les pays qui les appuient, en premier plan la Turquie qui permet l'arrivée d'armes et de terroristes à Alep", a-t-il poursuivi.
(Repère : La bataille d'Alep décryptée)
Le 30 octobre, l'émissaire de l'Onu avait proposé d'instaurer des zones de cessez-le-feu pour permettre la distribution de l'aide humanitaire dans ce pays déchiré par près de quatre ans de guerre. Il avait alors estimé qu'Alep, métropole septentrionale et ex-capitale économique du pays, pourrait être "une bonne candidate" pour ce type de zone.
La semaine dernière, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé la coalition internationale contre les jihadistes de l'Etat islamique à "porter ses efforts sur Alep". "Après Kobané, il faut sauver Alep", écrit M. Fabius dans une tribune publiée par les journaux français Le Figaro, américain Washington Post et pan-arabe Al Hayat. "Alep fait face aujourd'hui à la menace d'être prise en tenailles entre les barils d'explosifs du régime (syrien) et les égorgeurs de Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique)", selon M. Fabius.
(Repère : Quelle est la situation dans la province d'Alep ?)
Alep divisée depuis juillet 2012 entre secteurs loyalistes dans l'ouest et secteurs Est, tenus par les rebelles. Ces derniers sont menacés depuis début octobre d'être assiégés totalement face à l'avancée de l'armée qui veut couper leur route d'approvisionnement au nord de la métropole.
Depuis fin 2013, l'armée de l'air du président Bachar el-Assad largue quotidiennement des barils d'explosifs sur les secteurs rebelles, malgré une résolution de l'ONU condamnant cette pratique.
Alep est également le cheval de bataille de la Turquie qui a accusé à plusieurs reprises, ces dernier jours, l'armée syrienne multiplie, ces derniers jours, les accusations contre le régime de Assad pour les massacres de commettre des massacres en bombardant la région d'Alep. "Nous observons avec inquiétude ce qui se passe à Alep. La ville n'est pas sur le point de tomber (aux mains des gouvernementaux) mais elle subit une pression extrême", a dit le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, après une réunion mardi dernier avec les chefs de l'armée.
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ON LUI TEND LA PERCHE... IL LA SAISIT !
LA LIBRE EXPRESSION
09 h 20, le 11 novembre 2014