"Qui paiera le prix? 2", capture d’écran de la vidéo diffusée par le Front al-Nosra le 27 septembre 2014.
Le Front al-Nosra a diffusé samedi une vidéo sur Youtube avec pour titre "Qui paiera le prix ? 2 , Liban : le prétendu prestige". Dans cette vidéo, le Front al-Nosra critique le Hezbollah mais aussi, et surtout, l'Etat libanais.
Dans le montage de 19 minutes, le chiffre 2 est mis en valeur en référence au second soldat otage de la branche syrienne d'el-Qaëda qu'elle menace de tuer, Ali Bazzal. La formation jihadiste avait annoncé le 19 septembre avoir tué par balle le soldat Mohammad Hamiyé. Le groupe Etat islamique (EI) a pour sa part déjà annoncé la décapitation de Ali Sayyed (sunnite) et Abbas Medlej (chiite).
Au début de la vidéo du Front-al Nosra, un communiqué lu d'une voix mécanique accuse "le parti de l'Iran" de coopérer avec le régime syrien et de "tuer les sunnites". Le Hezbollah "planifie de cibler les réfugiés syriens et de les agresser au Liban", accuse également al-Nosra. "Le véritable gouverneur du Liban est le menteur de Dahyé (banlieue sud de Beyrouth, ndlr)", peut-on lire dans le communiqué, une référence claire au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
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Mardi, lors d'un discours retransmis sur les chaînes libanaises, le leader du parti chiite avait dit oui aux négociations sur les militaires otages, mais en position de force. "Négocier n'est pas supplier ni mendier, avait martelé le chef du Hezbollah. Négocier c'est utiliser des cartes que nous détenons face aux jihadistes. Il faut négocier en étant en position de force, car une position de faiblesse serait catastrophique pour les militaires".
Dans la seconde partie de la vidéo, le Front al-Nosra présente différents cas où des États "plus grands que le Liban ont accepté les demandes des moujahadine" et accuse l'État libanais de retarder les négociations sur les otages. Le groupe de l'EI et le Front al-Nosra qui détiennent depuis les affrontements à Ersal (Békaa) contre l'armée libanaise, début août, une trentaine de soldats et agents des Forces de sécurité intérieure exigent la libération d'islamistes détenus au Liban et le retrait du Hezbollah de Syrie, où les combattants du parti chiite prêtent main-forte aux troupes de Bachar el-Assad.
"Que personne ne se moque de vous"
Lors des 5 dernières minutes introduites comme étant "la valeur des soldats" apparait le soldat Ali Bazzal. Il commence par accuser le gouvernement libanais d'insouciance en montrant le trou provoqué par un obus dans son lieu de détention. Le Front al-Nosra avait annoncé mardi via Twitter qu'un "obus guidé" a visé le lieu où se trouvent les militaires. Dans ce tweet, le groupe jihadiste avait accusé l'armée libanaise de tuer "ses soldats".
"L’armée libanaise et l'Etat libanais au lieu de négocier avec le Front al-Nosra sont en train de trancher militairement", accuse Ali Bazzal affirmant qu'aucun otage ne sortirait sain si l'armée poursuit ses actions militaires.
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S'adressant aux familles des militaires otages, Ali Bazzal les appelle à bloquer les routes. "Ne laissez aucune route ouverte. Que personne ne se moque de vous, ni le commandant de l’armée, ni Tammam Salam, ni Abbas Ibrahim, tous sont des menteurs et se paient de votre tête." "Manifestez devant le Grand sérail, le ministère de la Défense, cassez leurs voitures", dit-il encore estimant que "si le fils du commandant de l’armée ou de Tammam Salam, était détenu, ils auraient fait l'impossible, ils auraient cédé tout Roumieh". "Le gouvernement veut en finir de nous tous pour en finir du dossier des prisonniers", poursuit-il. Qu'ils agissent, qu'ils négocient avec le Front, qu'ils voient quelles sont leurs requêtes".
Depuis quelques jours, les familles des militaires libanais bloquent la route de Dahr el-Baïdar, un axe vital reliant Beyrouth à l'est du Liban, pour réclamer la libération de leurs proches. Les parents des militaires avaient également coupé l'autoroute Beyrouth-Tripoli (Liban-nord), dans les deux sens au niveau de Qalamoun, gardant la vieille route maritime ouverte. La route Tarchich-Zahlé (Békaa) avait elle aussi été bloquée.
Début septembre, le Front al-Nosra avait diffusé une vidéo intitulée "Qui paiera le prix?". Dans cette vidéo, le groupe lié à el-Qaëda dénonçait l’engagement du Hezbollah en Syrie et appelait les sunnites du Liban à soutenir leurs proches opposés au régime en Syrie. Il avertissait également les autres communautés qu'elles paieraient le prix de leur silence sur les "crimes" du Hezbollah en Syrie.
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Dans le montage de 19 minutes, le chiffre 2 est mis en valeur en référence au second soldat otage de la branche syrienne d'el-Qaëda qu'elle menace de tuer, Ali...
YAVACH... YAVACH... IL N'Y A NI MOTEUR ET NI MONTEUR... LE PAYS EST INGOUVERNABLE ! IL Y A ASPIRATEUR(?) ! QUI DES DEUX ?
08 h 57, le 28 septembre 2014