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À La Une - Liban

Militaires libanais kidnappés : Nosra s'en prend au Hezbollah dans une nouvelle vidéo

"Qui paiera le prix?". Capture d'écran d'une vidéo publiée vendredi par le Front al-Nosra.

Le Front al-Nosra, qui retient toujours en otages 18 soldats libanais et membres des Forces de sécurité intérieure, a diffusé vendredi sur YouTube une nouvelle vidéo intitulée "Qui paiera le prix?", alors qu'une délégation qatarie est arrivée à Ersal où elle doit rencontrer les jihadistes.

 

La vidéo de 27 minutes (accès à la vidéo ici, attention des images sont choquantes), dont la diffusion avait été annoncée en début de semaine, est divisée en trois parties. La première montre l'engagement du Hezbollah en Syrie via des extraits de discours de Hassan Nasrallah et des images choquantes, notamment d'un enfant mort, légendées ainsi : "Les crimes du régime syrien et du Hezbollah iranien contre les sunnites en Syrie".

Apparait également une femme complètement voilée qui dit avoir été violée par les combattants du Hezbollah. Un témoignage légendé : "Viol par les combattants du Hezbollah de femmes sunnites en Syrie". "Je les ai suppliés, j'ai embrassé leurs pieds... Des sauvages, des sauvages...", répète-t-elle.

Le Hezbollah est engagé dans les combats en Syrie aux côtés du régime de Bachar el-Assad. Un engagement qui a permis au pouvoir de remporter des batailles cruciales.

 

A la 12e minute de la vidéo, apparaissent à l'image neuf soldats et les membres des FSI otages, assis sur des tapis devant un drapeau du Front al-Nosra dans un endroit non identifié. Les otages dénoncent l'engagement du Hezbollah en Syrie.

Dix-huit soldats et membres des FSI sont toujours aux mains de Nosra, alors que l'Etat islamique détient toujours 11 soldats libanais, après avoir décapité un de ses otages, le sergent Ali Sayyed, dont l'enterrement a eu lieu mercredi à Fnaydek, au Liban-Nord.

L'un des membres des FSI, toujours en uniforme, déclare : "Ils ont tué des gens innocents dans les camps à Ersal (...) Ils ont tué des enfants, des femmes. (...) Ils tuent des enfants et des femmes sunnites en Syrie, ils les violent".

"Qu'est-ce qu'ils ont à faire en Syrie? A chaque fois que le Hezbollah entrait en Syrie, il y avait des attentats dans la banlieue sud de Beyrouth", poursuit un autre membre des FSI, en référence à la série d'attentats qui ont ciblé ce bastion du parti chiite. Des attentats souvent revendiqués par des groupes sunnites en représailles à l'engagement du Hezbollah en Syrie.

Un autre membre des FSI déclare, s'adressant aux chiites : "Vous qui n'avez rien à voir avec le Hezbollah, si vous ne l'arrêtez pas, vous en paierez le prix, nous en paierons tous le prix". "Qu'ils partent de Syrie, qu'ils aillent en Palestine", lance encore un soldat.

 

Pour relâcher leurs otages, les jihadistes exigent la libération de détenus islamistes. Nosra a déjà libéré cinq otages.

 

Dans une troisième partie, le Front al-Nosra diffuse un message appelant les sunnites du Liban à soutenir leurs proches opposés au régime en Syrie. Dans ce message, il prévient les autres communauté qu'elles paieront le prix de leur silence sur les "crimes" du Hezbollah en Syrie. Les jihadistes accusent également l'armée libanaise d'avoir commis des exactions.

Les soldats et membres des FSI ont été kidnappés début août lors de combats entre les forces armées libanaises et les jihadistes de Nosra et de l'EI à Ersal, dans la Békaa (est du Liban).

 

Une vidéo avait déjà  été diffusée dans la nuit de vendredi à samedi, montrant neuf soldats libanais otages. Dans cette vidéo mise en ligne sur YouTube par la brigade Fajr al-Islam, un groupe qui serait lié à "l'Etat Islamique", les otages appelaient le gouvernement libanais à les échanger contre des détenus islamistes à la prison de Roumieh. "S'ils sont libérés, nous le serons aussi. S'ils ne le sont pas, nous serons égorgés", lançait l'un d'entre eux. Ils appelaient également leurs parents à bloquer les routes afin de faire pression sur les autorités. "Si aujourd'hui vous ne bloquez pas les routes, nous serons égorgés", prévenait un des otages. Un autre soldat en appelle aux hommes de religion sunnites, déplorant l'absence d'initiative de la part de l'Etat.

 

Pas de compromis

Le dossier des otages était au menu du Conseil des ministres hier. "Le Premier ministre a entamé des contacts secrets avec des pays qui pourraient avoir la capacité de libérer les militaires pris en otage par les groupes terroristes", a annoncé le ministre Jreige au terme de la réunion qui a duré six heures. Le cabinet, unanime, a estimé que "la sécurité des otages militaires ne peut faire l'objet d'un compromis ou d'un échange car l'État fera face férocement à tout ce qui menace leur vie", a dit le ministre, ajoutant que "cette affaire pourrait faire l'objet de négociations à travers des canaux internationaux et le Premier ministre Tammam Salam a entamé des communications secrètes avec des pays qui pourraient avoir la capacité de libérer les militaires pris en otage par les groupes terroristes".

 

Une source à Ersal a indiqué à L'Orient-Le Jour avoir entendu qu'une délégation qatarie était arrivée dans la région de Ersal et qu'elle devait rencontrer les jihadistes ayant enlevé les soldats et agents des FSI.

 

En marge du Conseil des ministres, les parents des soldats et des agents des FSI kidnappés ont organisé un sit-in jeudi, place Riad el-Solh, face au Sérail, pour réclamer des mesures rapides devant déboucher sur la relaxe de leurs enfants. Ils ont accordé un ultimatum de 24 heures au gouvernement en menaçant de recourir à l'escalade si le gouvernement n'assume pas ses responsabilités. "Toute goutte de sang versée provoquera une discorde que personne ne pourra contenir ou freiner", ont-ils averti. Passé ce délai, ils envisagent de bloquer "la plupart des routes dans le pays sans avoir à assumer la responsabilité de ce qui pourra en découler".

 

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Le Front al-Nosra, qui retient toujours en otages 18 soldats libanais et membres des Forces de sécurité intérieure, a diffusé vendredi sur YouTube une nouvelle vidéo intitulée "Qui paiera le prix?", alors qu'une délégation qatarie est arrivée à Ersal où elle doit rencontrer les jihadistes.
 
La vidéo de 27 minutes (accès à la vidéo ici, attention des images sont...

commentaires (4)

C'est humiliant de voir nos soldats dans cette position de subordination, comment dire.. inconfortable(!!). Il faut tout faire pour les Libérer, meme par des opérations conjointes avec l'armée Syrienne et d'autres si nécessaire. Le temps n'est pas du coté de l'armée dans cette tragique affaire.

Ali Farhat

18 h 19, le 05 septembre 2014

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Commentaires (4)

  • C'est humiliant de voir nos soldats dans cette position de subordination, comment dire.. inconfortable(!!). Il faut tout faire pour les Libérer, meme par des opérations conjointes avec l'armée Syrienne et d'autres si nécessaire. Le temps n'est pas du coté de l'armée dans cette tragique affaire.

    Ali Farhat

    18 h 19, le 05 septembre 2014

  • Il faudra que l'armée libanaise prend en charge la libération des otages par une opération de commandos ni plus ni moins .

    Sabbagha Antoine

    17 h 09, le 05 septembre 2014

  • C’ÉTAIT ARCHI-PRÉVISIBLE ; ET D'UN CLASSIQUE !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 02, le 05 septembre 2014

  • Je ne comprends pas pourquoi l'armee n'effectue pas une operation commendo pour liberer ses soldats. Les parents des otages, et nous autres, avons ras-le-bol d'attendre la decision d'un etat incompetent et mediocre...

    Emmanuel Ramia

    13 h 45, le 05 septembre 2014

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