La France va se joindre aux États-Unis et procéder à des frappes aériennes en Irak contre le groupe jihadiste de l'Etat islamique (EI), qui a diffusé jeudi une vidéo d'un journaliste britannique détenu en otage.
Dans une conférence de presse à Paris, le président François Hollande a prévenu que la France n'enverrait pas de troupes au sol et n'interviendrait qu'en Irak, se démarquant sur ce dernier point des États-Unis, dont la stratégie pour défaire les jihadistes de l'EI impliquerait également des raids aériens contre leurs fiefs en Syrie voisine.
Les frappes françaises pourraient intervenir dans un "délai court", a prévenu M. Hollande, alors que des avions français ont conduit depuis le début de la semaine quatre missions de reconnaissance au-dessus de l'Irak. "Le mouvement terroriste (...) a prospéré dans le chaos syrien - et disons-le aussi, parce que la communauté internationale est restée inerte", a-t-il ajouté.
L'annonce française a été saluée par le secrétaire d’État américain, John Kerry, qui a mis en place une coalition d'une quarantaine de pays dirigée pour "détruire" l'EI qui occupe de larges pans de territoires en Irak et en Syrie. Cette organisation, qui regroupe des dizaines de milliers de combattants, dont une partie recrutés dans des pays occidentaux, est un groupe ultra-violent responsable de multiples exactions -viols, rapts, exécutions et persécutions- dans les régions sous son contrôle en Irak et en Syrie.
Obama obtient l'appui du Congrès
A Washington, le plan de Barack Obama pour armer les rebelles syriens a reçu un premier feu vert au Congrès américain mercredi. La Chambre des représentants dominée par les républicains a approuvé en un temps record un plan d'équipement et d'entraînement de rebelles syriens modérés, destinés à conduire l'offensive terrestre contre l'EI en Syrie. Ce plan, premier volet de la stratégie présentée par M. Obama la semaine dernière, doit être adopté définitivement jeudi par le Sénat.
Ce vote précèdera une réunion vendredi du Conseil de sécurité de l'ONU, présidée par John Kerry, dont l'objectif est, selon ce dernier, de "renforcer la coalition" anti-EI et "d'être plus précis" dans les attributions de chacun. Le général John Allen, qui dirigera la coalition, y participera.
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Les responsables américains ont par ailleurs affiché leur détermination à viser les "sanctuaires" de l'EI en Syrie, ainsi que "ses centres de commandement, ses capacités logistiques et ses infrastructures".
Le président iranien Hassan Rohani, dans un entretien à la chaîne américaine NBC, a toutefois semblé douter de la possibilité que les États-Unis puissent vaincre l'organisation EI sans combattants au sol.
Un camp d'entraînement de l'EI visé
En anticipation de possibles frappes américaines en Syrie, les jihadistes se sont retirés de plusieurs positions dans la province de Deir El-Zor (est). Mais ils ont enregistré des progrès dans le nord, près de la frontière turque, où ils se sont emparés de seize villages, prenant en tenaille Aïn al-Arab, troisième ville kurde du pays et défendue par des milliers de combattants kurdes, selon une ONG syrienne.
En Irak, et pour la première fois depuis le 8 août et le début de la campagne aérienne américaine qui a aidé les forces irakiennes et kurdes à reprendre certains secteurs aux jihadistes, les frappes ont visé ces dernières 24 heures un camp d'entraînement de l'EI au sud-est de Mossoul (nord), selon le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom). Un officier américain a confirmé ce premier raid contre un site d'entraînement de l'EI, affirmant qu'environ 40 jihadistes étaient présents sur le secteur visé.
Le Centcom a fait également état d'une frappe aérienne au sud-est de Bagdad qui a "endommagé un stock de munitions" de l'EI.
Ces derniers jours, les troupes d'élite irakiennes, appuyées par des raids américains, ont combattu les jihadistes à moins de 50 km au sud de Bagdad, dans le secteur de Fadhiliya, sans parvenir cependant à y pénétrer.
(Repère : Qui se bat en Syrie et en Irak ?)
Outre la menace qu'il présente au plan régional pour des puissances comme l'Iran et l'Arabie saoudite, l'EI fait craindre aux pays occidentaux que leurs ressortissants partis combattre dans ses rangs ne constituent un danger potentiel une fois revenus au pays.
L'Australie a ainsi annoncé jeudi avoir arrêté 15 personnes et déjoué des assassinats sur son sol projetés par des jihadistes de l'EI, qui auraient notamment eu l'intention de filmer la décapitation de civils.
En France, les députés ont adopté un projet de loi de "lutte contre le terrorisme" qui crée notamment une interdiction de sortie du territoire pour empêcher le départ de jeunes candidats au jihad.
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La france ferait mieux de ne pas nous envoyer ses terroristes! Il ne manquait en syrie que les terroristes français. Qu'elle vienne les chercher pour les rapatrier et s'en occuper chez elle. Elle a suffisemment fait de mal en offrant l'arme nucléaire et son appui inconditionnel aux criminels israéliens contre les peuples de la région. Depuis l'arrivée de la nulleté hollande à la tete de ce pays, la france essaie meme de dépasser ce qui reste de la grande bretagne en zèle!
01 h 19, le 19 septembre 2014