Un spectacle racontant la vie qui passe. Press Photo
Les cassandres en sont restées pour leurs frais. L'ouverture du Festival international de Baalbeck a bien eu lieu à Baalbeck, dans le cadre grandiose, immuable et sans cesse renouvelé de la cité romaine. Envers et contre l'instabilité, les menaces, les anathèmes et surtout grâce aux efforts conjugués et inlassables de la municipalité de Baalbeck et du Comité du festival, dont la présidente n'a jamais perdu espoir.
Dans une atmosphère où l'émotion était palpable, la place était bondée de festivaliers ayant fait le déplacement. Qu'il s'agisse d'officiels, de mélomanes, de fans de Assi el-Hallani ou plus simplement de curieux, tous étaient conscients du geste fort qui consistait à être présent ce soir-là au pied des temples millénaires, pour assister à l'ouverture du mythique Festival de Baalbeck, le plus ancien du Moyen-Orient.
D'entrée de jeu, le chanteur donne le ton avec Jina ya Baalbeck, chanson écrite en hommage à sa ville natale. Le public, déchaîné, en connaît les paroles par cœur et ne se prive pas de les entonner. Il en sera de même tout le long de l'opérette car Hallani est le fils du pays et son œuvre fait partie du patrimoine de Baalbeck.
Le spectacle se compose d'une alternance de 28 tableaux constitués de récitatifs, de chansons, de pièces dansées ou d'autres instrumentales, représentant la vie qui passe, les sentiments et les saisons qui se succèdent. Le style de la musique est très nettement oriental, tout en ne dédaignant pas quelques incursions vers l'Occident, notamment lors de joutes musicales en anglais avec de jeunes et talentueux chanteurs à qui Hallani donne leur chance, ou bien quand un batteur déchaîné ravit la vedette à une percussion orientale, ou encore quand, au détour d'un solo instrumental, une flûte traversière s'élève lancinante dans la nuit de Baalbeck.
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Assi el-Hallani, crooner oriental à la voix de velours et au timbre clair de ténor, est accompagné par de très bons choristes et un orchestre de haut niveau où instruments orientaux et occidentaux cohabitent dans la plus grande harmonie, tous placés sous la direction du maestro Hassan Rahal.
La chorégraphie, signée François Rahmé, oscille entre tradition et modernité, tantôt dabké ou danse des sept voiles, toujours dans un chatoiement de couleurs où l'Orient est présent, mystérieux et voluptueux.
Mais au-delà du spectacle lui-même et de ses différentes composantes, ce soir-là, dans la douceur de l'air de Baalbeck, c'est surtout de symbolique qu'il était question, celle de la résistance culturelle.
Pour mémoire
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Je croyais que le Hezbollah n'en voulait plus de se festival? Qu'est ce qui a fait qu'il a changé d'avis? S'est-il enfin rendu compte qu'il avait plus a perdre qu'a gagner de vouloir se la jouer fondamentaliste? Daech ne semble pas être si mauvais après tout. Il a qu'en même apporté une toute petite note de bon, il a fait trembler nos irréductibles criminels assermentés qui cherchent a montrer patte blanche maintenant. Sa popularité et elle si basse qu'il a besoin d'un lifting? A suivre!
08 h 48, le 01 août 2014