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Liban - Réactions

Vaste rejet des idées de Michel Aoun dans les milieux du 14 Mars

Samir Geagea invite les députés absentéistes à aller voter au lieu de « perdre (leur) temps avec des propositions illusoires ».

L'initiative lancée lundi par le chef du CPL, le général Michel Aoun, et notamment sa proposition sur une élection présidentielle au suffrage universel et à deux tours avec un verrouillage chrétien à la clé, continuait hier de susciter un rejet massif dans les milieux politiques du 14 Mars.


Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui devrait en principe répondre aujourd'hui de manière explicite à la proposition du général Aoun lors d'un point de presse prévu à Maarab après l'heure fixée de la séance électorale de la Chambre, a évoqué la question de façon implicite hier en qualifiant d'« illusoire » l'initiative aounienne.
S'adressant aux députés qui boycottent les séances de la Chambre pour l'élection du président de la République, M. Geagea souligne, dans une lettre ouverte, que ce boycottage « n'est pas un droit » et qu'il « contredit fondamentalement le mandat » qu'ils ont reçu de leurs électeurs.
« Demain, il y a une nouvelle séance pour élire le chef de l'État. Les citoyens attendent de vous que vous fassiez votre devoir en élisant un président et non pas en boycottant la séance avec l'arrière-pensée que ce boycottage serait une pression pour faire élire un candidat caché que vous soutenez. Personne n'a le droit de mettre ainsi ses intérêts privés devant celui de la nation », écrit-il.
« Partant de ce qui précède, je vous invite à vous rendre demain (aujourd'hui) à la Chambre au lieu de perdre votre temps avec des propositions illusoires », ajoute le chef des FL.


De son côté, le député FL de Batroun, Antoine Zahra, a indiqué qu'il aurait préféré entendre de la bouche du général « une vraie initiative pour élire un président de la République, plutôt qu'une proposition destinée à égarer le débat sur la crise constitutionnelle issue de la vacance présidentielle ».
Le bloc du Futur, réuni comme chaque mardi, s'est abstenu pour sa part de tout commentaire critique de l'initiative de M. Aoun, tout en la rejetant implicitement mais néanmoins clairement. « Toute action ou proposition visant à amender les documents nationaux ou le Pacte nécessitent un vaste débat national, dans des circonstances qui lui sont propices », souligne un communiqué du bloc.


Un des membres de ce bloc, Ahmad Fatfat, député de Denniyeh, a qualifié d'« illogique » la proposition du général. Selon lui, le chef du CPL « sait parfaitement qu'il est impossible de la mettre en œuvre de quelque façon que ce soit ».
« C'est une proposition populiste destinée à la rue chrétienne et au gain de temps, au milieu d'un contexte dangereux que connaît la région », a encore dit M. Fatfat.


Marwan Hamadé, député du Chouf, a affirmé qu'il ne s'attendait pas à autre chose de la part du général Michel Aoun. « J'ai découvert une fois de plus que tout est bon chez lui pour empêcher la tenue normale de la séance parlementaire en vue de l'élection du président de la République », a déclaré M. Hamadé.
« Le plus grave dans les jeux politiciens du général Aoun, c'est qu'il nous fait perdre notre temps à un moment très dangereux. La région est sur un volcan et les équilibres libanais sont secoués par des tiraillements », a-t-il ajouté.
Selon lui, « d'une semaine à l'autre, le général nous mène de surprise en surprise, mais le but est à chaque fois le même : il ne veut pas d'un autre président que lui-même ».


Le ministre Kataëb du travail, Sejaan Azzi, s'est davantage prononcé sur la forme que sur le fond du problème : « Ce que nous voulons aujourd'hui, c'est élire un président et non pas amender la Constitution, car tout amendement constitutionnel en l'absence d'un président serait inconstitutionnel. Élisons d'abord un président, puis nous verrons », a-t-il dit.


Nadim Gemayel, député Kataëb de Beyrouth, a, pour sa part, accusé le général Aoun de chercher « depuis le début des années quatre-vingt-dix à affaiblir le rôle des chrétiens ».
« Il est impossible de discuter de n'importe quelle proposition que lance le général Aoun tant qu'il restera dans le camp du Hezbollah et qu'il sera le défenseur de ses armes non légales et des aventures guerrières du parti au Liban et à l'extérieur », a-t-il dit.


Enfin, le PNL a vu dans les propositions du chef du CPL « rien d'autre qu'un défoulement en rapport avec la présidentielle » et estimé qu'elles « ne méritent pas qu'on y réagisse parce qu'elles partent d'un horizon institutionnel et politique bouché ».

L'initiative lancée lundi par le chef du CPL, le général Michel Aoun, et notamment sa proposition sur une élection présidentielle au suffrage universel et à deux tours avec un verrouillage chrétien à la clé, continuait hier de susciter un rejet massif dans les milieux politiques du 14 Mars.
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui devrait en principe répondre aujourd'hui de...
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