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À La Une - Sécurité

De nouveau, le carnage évité de justesse à Beyrouth

Un kamikaze s'est fait exploser à l'intérieur d'un hôtel de Raouché lors d'une perquisition.

Un soldat libanais réagissant après l'explosion de Raouché qui a fait une dizaine de blessés mercredi 25 juin 2014. REUTERS/Mohamed Azakir

Un kamikaze s'est fait exploser mercredi en fin d'après-midi dans un hôtel de Raouché, dans l'ouest de Beyrouth, alors que des agents de la Sûreté générale entraient pour une perquisition dans la chambre où il se trouvait, selon une source de sécurité. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) un incendie s'est déclaré à l'intérieur de l'hôtel Duroy après l'explosion. L'attentat aurait fait plus de dix blessés, dont deux sont dans un état grave, selon le dernier bilan de la Croix-Rouge.

Selon plusieurs sources, le kamikaze serait de nationalité saoudienne. L'ambassade de l'Arabie saoudite à Beyrouth a toutefois indiqué à l'Ani avoir ouvert une enquête, indiquant que l'identité du kamikaze pourrait avoir été falsifiée. L'hôtel Duroy se trouve à une vingtaine de mètres de l'enceinte de l'ambassade saoudienne, qui n'a pas été endommagée. Une source des forces de sécurité à affirmé qu'un deuxième suspect, lui aussi de nationalité saoudienne, a été interpellé. Un troisième homme est activement recherché. Sa nationalité n'a pas été divulguée.
En soirée, la Brigade des sunnites libres a revendiqué l'explosion à l'intérieur de l'hôtel.


Photo ANI.

Pour sa part, le ministre libanaise de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a affirmé que les forces de l'ordre ont exécuté "une opération préventive" mercredi, indiquant que le kamikaze prévoyait de se faire exploser dans une autre région de la capitale, sans plus de précisions.


Cet attentat intervient deux jours après l'attentat suicide qui avait visé dans la nuit de lundi à mardi les abords de la banlieue-sud de Beyrouth, faisant un mort et une quinzaine de blessés. Vendredi dernier, un autre attentat suicide avait été perpétré à Dahr el-Baïdar, contre un barrage des Forces de sécurité intérieure (FSI), faisant un mort et une trentaine de blessés. Le kamikaze avait raté de peu sa cible présumée, le directeur général de la Sûreté générale Abbas Ibrahim. 
Vendredi soir, la Brigade des sunnites libres avait, là aussi, revendiqué l'attentat via son compte Twitter. "La brigade revendique l'explosion de Dahr el-Baïdar et considère que la cible que nous n'avons pu atteindre aujourd'hui sera atteinte plus tard."

Réagissant à la suite de l'explosion de mercredi à Raouché, le général Ibrahim a affirmé que "c'est tout le Liban qui est visé" par le terrorisme. De son côté, l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri s'est dit "solidaire avec les forces de sécurité libanaises dans sa lutte contre le terrorisme". Le leader sunnite a, par ailleurs, affirmé que les musulmans du Liban "ne sont en aucun cas liés à ceux qui commettent ces crimes et qui n'ont de religion que le terrorisme".

 

Les forces de sécurité investissent l'hôtel Duroy. REUTERS/Mohamed Azakir

 

Cellule terroriste
Plus tôt dans la journée de mercredi, l'armée avait indiqué, dans un communiqué, avoir démantelé une cellule terroriste qui projetait d'assassiner un officier supérieur d'un service de sécurité au Liban-Nord. L'identité de l'officier n'a pas été précisée. Cinq personnes, dont trois membres de la famille al-Kass, ainsi que Amjad al-Khatib et Nabil Bayda, ont été arrêtées dans le Qalamoun, une localité proche de la ville portuaire de Tripoli, et l'armée recherche toujours plusieurs de leurs complices. Les cinq suspects ont été transférés aux autorités judiciaires compétentes, a ajouté l'armée dans son communiqué.


(Lire aussi : Daech et al-Nosra fusionnent à la frontière syro-irakienne)


Lundi, une source judiciaire indiquait à l'AFP qu'un Français d'origine comorienne, soupçonné d'avoir voulu commettre un attentat suicide au Liban, était interrogé par la justice après avoir été interpellé vendredi dans un hôtel de Beyrouth.

La police et la Sûreté générale libanaises avaient annoncé vendredi, dans un communiqué, avoir investi l'hôtel Napoléon à Hamra, un quartier commercial dans l'ouest de Beyrouth, et appréhendé 17 personnes, sur la base d'informations concernant "la planification par un groupe terroriste d'attentats à l'explosif à Beyrouth et dans d'autres régions libanaises".
Une source judiciaire a précisé lundi que "toutes ces personnes, arrêtées dans le cadre de l'enquête de la cellule de Hamra, ont été relâchées à l'exception d'une seule, un Français originaire des Comores et qui est interrogé".
Elle a refusé de donner des détails sur son identité ni sur la teneur de l'interrogatoire qui se déroule sous la supervision du procureur général Samir Hamoud.

Selon le quotidien al-Akhbar, le Français ferait partie d'un groupe de quatre kamikazes entrés au Liban.
Selon le journal, le Français aurait reconnu durant son interrogatoire être venu au Liban pour y commettre un attentat suicide à l'instigation des jihadistes ultra-radicaux de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL, Daech).


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