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Liban - Parlement

La présidentielle au point mort, mais forcing pour débloquer la grille des salaires

L'Assemblée nationale est appelée à tenir aujourd'hui, à midi, une nouvelle séance parlementaire en vue de l'élection d'un président de la République. Une séance qui sera à n'en point douter une fois de plus ajournée en raison du blocage de l'échéance présidentielle provoqué par les blocs du 8 Mars, notamment le Hezbollah et le courant aouniste. Ce dossier sera au centre d'un entretien qu'auront sous peu à Paris le leader du courant du Futur, Saad Hariri, et le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, qui a pris l'avion hier pour la capitale française.
Cette réunion Hariri-Joumbatt revêt une importance évidente du fait que le flou entretenu par le leader du courant du Futur concernant la candidature du général Michel Aoun contribue dans une large mesure à maintenir le blocage du scrutin présidentiel. Le général Aoun refuse toujours, en effet, de se retirer de la course au profit d'un candidat d'entente du fait qu'il espère toujours obtenir le soutien de M. Hariri, lequel se refuse à adopter une attitude tranchée qui serait susceptible de débloquer l'échéance présidentielle. Hier soir, le général Aoun a réaffirmé, dans une interview à la chaîne de son parti, l'OTV, qu'il est « le plus fort » et que, par voie de conséquence, il est en droit d'être élu président de la République...

 

L'intransigeance du CCS pousse les écoles privées à la fermeture
Si le blocage persiste donc au niveau de la présidentielle, cela n'est pas nécessairement le cas d'un autre dossier épineux qui entretient la polémique politique et la tension sociale : le projet de loi sur la nouvelle grille des salaires pour les fonctionnaires du secteur public et les enseignants des écoles privées et officielles. Hier, le Comité de coordination syndicale (CCS, qui représente les fonctionnaires et les enseignants) a réaffirmé pour la énième fois sa position intransigeante sur ce plan : son refus d'accepter une augmentation de moins de 121 pour cent (sic ! ) ; son rejet de tout échelonnement de l'augmentation ; et son attachement à l'effet rétroactif, à compter du 1er juillet 2012.

Autant de conditions qui constituent une sérieuse menace pour l'économie nationale et la stabilité financière, ainsi qu'un danger réel pour la pérennité des écoles privées. Le CCS se refuse en effet à prendre en considération le fait que les établissements scolaires ne sont nullement en mesure de supporter les charges d'une augmentation de 121 pour cent du salaire des enseignants sans échelonnement et avec un effet rétroactif de deux ans, payable en une seule fois, ce qui reviendrait à pousser les écoles privées à fermer purement et simplement leurs portes. À moins que le CCS estime peut-être que les parents sont en mesure de supporter dans la conjoncture présente une augmentation de 120 pour cent des frais de scolarité...


En tout état de cause, les tractations se sont intensifiées au cours des dernières vingt-quatre heures afin de trouver une issue au problème de la grille des salaires, dans la perspective de la nouvelle séance parlementaire qui devrait se tenir demain, jeudi, afin d'avaliser le projet de loi dont la Chambre est saisie sur ce plan. Ce dossier a été au centre d'une réunion qui a groupé hier, place de l'Étoile, la présidente de la commission parlementaire de l'Éducation, Mme Bahia Hariri, le député Jamal Jarrah (bloc du Futur) et le député Ibrahim Kanaan (courant aouniste), lequel a également conféré à ce propos avec le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad. De sources concordantes, on indique que ces tractations n'ont pas encore permis de dégager un terrain d'entente au sujet du financement de cette grille des salaires. Le forcing devrait se poursuivre aujourd'hui afin que la séance parlementaire de demain puisse clore le débat à cet égard.


Le bloc du Futur a réaffirmé hier sa position de principe ferme sur ce plan, à savoir que toute révision de l'échelle des salaires ne devrait pas se faire au détriment de la stabilité économique et financière du pays, en ce sens que le coût du réajustement salarial devrait être couvert par des recettes adéquates de manière à permettre à l'État d'assumer l'augmentation sans courir droit à la faillite ainsi qu'aux parents et aux consommateurs de ne pas faire les frais d'une révision irresponsable et aveugle de la grille des salaires. Le député Ahmad Fatfat (Futur) a indiqué hier clairement à ce sujet que son bloc parlementaire ne participera pas à la réunion parlementaire de demain si les moyens de financement adéquats ne sont pas garantis. M. Fatfat a relevé dans ce cadre que le ministère des Finances rend public des estimations très variées et incohérentes du coût de la nouvelle échelle des salaires, qui fluctuent entre 120 et 650 milliards de livres libanaises !

 

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