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Économie - Développement

Baha’ Hariri à « L’OLJ » : Je n’ai pas laissé tomber le Liban

L'achèvement de la première phase du projet Abdali, le nouveau centre-ville de Amman, a été célébré mercredi soir en présence du roi Abdallah II de Jordanie, de Baha' Hariri, frère aîné de Saad Hariri et actionnaire majeur du projet, ainsi que d'un parterre de personnalités libanaises et arabes. En marge de cet événement, Baha' Hariri a expliqué à « L'OLJ » le choix d'investir dans un pays qui offre une stabilité sécuritaire et économique.

Le roi Abdallah, la reine Rania et Baha’ Hariri autour de la maquette du projet.

« C'est un projet visionnaire envisagé en 2004 par mon père et le roi Abdallah de Jordanie », indique à L'Orient-Le Jour Baha' Hariri. Après la mort de Rafic Hariri, celui qui a pris les rênes de la compagnie immobilière Horizon, détentrice à hauteur de 48,9 % du nouveau centre-ville jordanien Abdali, explique que la Jordanie est un corridor stratégique entre l'Irak et la Syrie.

« La situation finira pas s'apaiser dans les pays environnants et la Jordanie sera une plaque tournante de l'investissement et du tourisme régional », indique Baha' Hariri dans une entrevue avec L'OLJ effectuée en marge de l'inauguration de « The Boulevard », artère principale de Abdali. « Le tourisme jordanien enregistre un taux de croissance de 15 % annuellement depuis quelques années », ajoute-t-il. Il explique que la Jordanie comprend déjà plusieurs sites touristiques et que le nouveau centre-ville jordanien attirera des investisseurs et des touristes du monde entier.

Pourquoi la Jordanie ? « C'est un pays extrêmement stable autant sur le plan sécuritaire qu'économique », indique le fils aîné de l'ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri, qui précise que la Jordanie constitue un corridor spatial essentiel entre l'Irak et la Syrie.

Mais qu'en est-il des investissements de Baha' Hariri au Liban ? « Je continue de croire au conte libanais », affirme-t-il en précisant que ses investissements au Liban et en Jordanie se répartissent équitablement entre les deux pays. « D'ailleurs la tour V2 vient d'être achevée à la rue de Verdun et la tour V5, qui doit accueillir une filiale de la galerie marchande ABC, doit voir le jour en 2017. » Pour ce qui est de la compétition potentielle entre Solidere et Abdali, il souligne que feu son père avait envisagé un tourisme régional sur des bases de complémentarité. « Et de toute manière, avec un effet multiplicateur, le succès de Abdali profitera à toute la région, dont Beyrouth. »

Abdali, le Solidere jordanien ?
Beyrouth a eu son Solidere et ses souks, Amman a désormais Abdali et son artère principale « The Boulevard ». Détenu équitablement par le gouvernement jordanien et la société Horizon avec un investissement koweïtien à hauteur de 2 %, Abdali aura coûté 5 milliards de dollars. Les financements ont été assurés entre autres par 11 banques arabes, dont la libanaise Bank Audi. C'est pour inaugurer « The Boulevard » qu'un événement s'est tenu dans le cœur de Abdali, encore inachevé.

Les hauteurs des tours sont impressionnantes dans une ville qui a enclenché sa course aux gratte-ciel depuis seulement quelques années. Ici, c'est une impression de déjà-vu. Pour des Libanais, c'est comme se promener dans un centre-ville rénové à la fin des années 90. L'esthétique des immeubles a été orchestrée dans les moindres détails et pas question d'ignorer les revendications des écologistes ; les constructions respectent les normes imposées aux bâtiments verts.

The Boulevard est donc l'artère principale du nouveau centre-ville de Amman et s'étend sur un terrain de 26 539 mètres carrés. Projet d'aménagement à usages multiples, elle accueillera des hôtels, des restaurants, des espaces de bureaux, des tours d'habitation et un éventail d'activités supposé attirer touristes et investisseurs. Coût de l'opération, à peu près le tiers du coût total du projet Abdali (5 milliards de dollars), soit 1,7 milliard de dollars. À partir de demain, l'espace sera ouvert au public.


« Notre vision est de faire en sorte que Abdali devienne une des portes d'entrée principales du Levant », indique pour sa part le PDG de Abdali, Georges Amiri. Des propos soutenus par le PDG de « The Boulevard », Taher al-Jaghbir. Dans une conférence de presse commune, les deux hommes veulent convaincre les membres de la presse libanaise de la viabilité du projet, mais ce n'est pas une mince affaire. Les journalistes libanais connaissent le dossier Solidere par cœur et veulent en savoir plus sur les critiques lancées à l'encontre du projet.

Ici, comme à Beyrouth depuis quelques années, on parle de processus de gentrification (terme anglo-saxon qui désigne une hausse des prix des terrains, un embourgeoisement de certaines parties de la ville), d'expropriations illégales faites avec l'aval de la municipalité de Amman, mais aussi de terrain de jeux pour nantis. « Tout a été exécuté dans les règles de l'art et selon la Constitution jordanienne », affirme M. Amiri, même s'il avoue que les prix des terrains sont à la hausse (20 % à peu près).

Abdali se positionne comme créateur d'opportunités sur le marché de l'emploi. « D'ici à ce que la seconde phase du projet soit totalement achevée (2018), nous aurions créé 20 000 nouveaux emplois », se targue Georges Amiri.
À la question de savoir si Abdali ne fera pas de la compétition au centre-ville beyrouthin, Taher al-Jaghbir explique que c'est de la « compétition loyale ». « Le projet a été envisagé dans une dimension de complémentarité, non pas de compétition déloyale », ajoute-t-il.

Il est 20 heures. Les journalistes et invités sont sur place depuis 17 heures dans un espace ultrasécurisé. Abdallah II arrive enfin avec à ses côtés la reine Rania, l'émir Hussein et Baha' Hariri. Parmi les invités, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, l'ancienne ministre de l'Éducation Bahia Hariri, le secrétaire général du courant du Futur Ahmad Hariri, le directeur de cabinet de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, Nader Hariri, ainsi que des représentants du secteur privé libanais.

À l'issue de la cérémonie, Baha' Hariri présente au roi Abdallah la « clé du projet ». Au-delà du geste symbolique, c'est l'affirmation d'un lien plus profond qui est désormais scellé par des investissements chiffrés en milliards de dollars.

 

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Bâtisseurs de tours qui n'oublie pas le Liban . Encourageant !

FRIK-A-FRAK

13 h 21, le 13 juin 2014

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Commentaires (1)

  • Bâtisseurs de tours qui n'oublie pas le Liban . Encourageant !

    FRIK-A-FRAK

    13 h 21, le 13 juin 2014

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