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À La Une - France

Sarkozy fait un pas de plus sur le chemin de son retour en politique

Pour Hortefeux, le retour de l'ancien président "devient une nécessité".

Le retour de Nicolas Sarkozy en politique semble se confirmer. AFP/Regis Duvignau

Cette fois, c'est quasiment fait. Nicolas Sarkozy revient. L'ancien président, concurrencé dans les sondages par l'ex-Premier ministre Alain Juppé et dont le nom se retrouve mêlé à l'affaire Bygmalion, paraît déterminé à replonger dans l'arène politique.

Il pourrait briguer la présidence de l'UMP à l'automne, ce qui devrait, pour ses amis, le conduire tout droit à la candidature pour la présidentielle, sa vraie ambition.


Alors que l'UMP est en plein marasme en raison d'un système de fausses factures présumé, "le retour de Nicolas Sarkozy devient une nécessité", affirme Brice Hortefeux dans Le Monde daté de jeudi. "Je souhaite donc qu'il soit candidat à la présidence de l'UMP à l'automne", ajoute cet ami de presque 40 ans et porte-voix officieux de l'ex-président, qui plaide pour retarder le congrès de l'UMP, prévu le 12 octobre - au cours duquel doit être élu un nouveau président - et considère "inutile" l'organisation d'une primaire à droite.

Au risque d'affrontements avec les partisans de cette primaire inscrite dans les statuts de l'UMP (François Fillon, Alain Juppé, Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, qui veulent tous en être), le président de l'association "Les amis de Nicolas Sarkozy", créée dans la foulée de la défaite de 2012, juge qu'une telle primaire est "utile lorsqu'il y a une incertitude. Elle devient inutile lorsqu'un choix s'impose naturellement".
"Nous avons besoin d'un chef, d'un projet et d'un cap", dit aussi M. Hortefeux, expliquant en creux ce qui fait défaut à l'UMP, menacée par la déferlante Bygmalion.


De chef il n'y a plus depuis la démission forcée de Jean-François Copé le 25 mai. La troïka formée de trois ex-Premiers ministres - outre Juppé et Fillon, Jean-Pierre Raffarin - subit les foudres des "sarkopéistes", qui arguent du non-respect des statuts de l'UMP pour la rejeter. Un bureau politique statutaire doit entériner mardi ce triumvirat.

Se pose aussi la question de la ligne ? S'allier avec le centre, comme le suggèrent Juppé et Fillon ? Ou ancrer le parti dans une droite aux convictions plus tranchées en matière d'immigration et de sécurité ?

Une fois le chef installé et la ligne définie, le cap sera trouvé : droit sur 2017. En jeu : la présence de la droite républicaine au second tour de la présidentielle, loin d'être assurée après la victoire du FN aux européennes.

 

"Chacun peut constater qu'il (Sarkozy) est le seul dirigeant à avoir trouvé les mots, les gestes et les actes capables d'endiguer la progression du FN", argumente M. Hortefeux, oubliant les 18% de Marine Le Pen en 2012, comparés aux 10,4% de son père cinq ans auparavant.

 

Obstacles
Loin d'être écrit d'avance, le scénario risque de se heurter à une série d'obstacles.
Pour l'avocat de la société de communication Bygmalion, Me Maisonneuve, l'affaire éponyme est en fait celle "des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy".


Jérôme Lavrilleux, ex-directeur de cabinet de M. Copé, a toutefois pris soin de dire - en larmes à la télévision ici et ici- que ni son patron, ni le président-candidat de 2012, n'étaient au courant du transvasement des factures de la campagne présidentielle vers les comptes du parti.
Dans des propos rapportés mercredi par lepoint.fr, M. Lavrilleux assure que "personne n'a eu le courage de dire stop à Sarkozy". Tirant à boulets rouges sur les ténors de l'UMP - "le problème dans ce milieu, c'est qu'il y a des gens morts de l'intérieur" - il estime que "Sarkozy, c'est le plus vivant de tous, mais à quoi ça sert ?"


Sur le chemin de son retour, il faudra néanmoins à Nicolas Sarkozy éliminer des concurrents qui n'ont aucune intention de se laisser faire : Juppé, qui le talonne désormais dans le coeur des Français de droite, selon les sondages. Et Fillon, qui a rassemblé mardi les troupes de son association de soutien, Force républicaine, et prépare activement son programmet. Son porte-parole Jérôme Chartier a prévenu qu'en l'absence de primaire, "le premier tour de la présidentielle" en ferait office.
Xavier Bertrand, qui a la primaire dans le viseur, a le premier donné la charge en lâchant que ceux qui ont eu rôle dans la campagne de 2012 "doivent se tenir à l'écart" de l'UMP
En revanche, son ex-plus grand ennemi, Dominique de Villepin, juge que Sarkozy est aujourd'hui l'un "des très rares", avec Juppé, à pouvoir rassembler la droite.


Pour Sarkozy, qui n'avait pas prévu un retour aussi rapide, le chemin est escarpé. Un ancien ministre: "En revenant maintenant, il ne choisit pas la meilleure des solutions, mais la moins mauvaise".

 

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