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À La Une - Bygmalion

Nouveau scandale à droite : L'UMP a usé de fausses factures pour la campagne Sarkozy

Un responsable de la campagne de l'ancien président passe aux aveux.

Un responsable de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 a reconnu lundi que des fausses factures ont été présentées à l'UMP, parti qui soutenait l'ex-président français. AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

Un responsable de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 a reconnu lundi que des fausses factures ont été présentées à l'UMP (droite), parti qui soutenait l'ex-président français et qui est aujourd'hui dans l'opposition, quelques heures après des accusations en ce sens de la société de communication Bygmalion.


Des accusations qui ébranlent un peu plus l'UMP au lendemain d'une gifle aux Européennes où il a terminé derrière le Front National, envoyant 20 députés au Parlement européen contre 29 sortants.

 

(Lire aussi: Hollande appelle l'UE à "se retirer là où elle n'est pas nécessaire")

 

"Il y a eu des factures présentées à l'UMP qui correspondaient à des dépenses faites pour la campagne" du chef de l'Etat sortant, a déclaré sur la chaîne BFMTV l'ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Jérôme Lavrilleux. Les dépenses de campagne "sont plafonnées", "au-delà d'une certaine somme, on ne peut plus les intégrer dans le compte de campagne", a-t-il expliqué.
Très ému, M. Lavrilleux a reconnu "un dérapage sur le nombre - non pas sur la valeur - d'événements qui ont été organisés dans le cadre de cette campagne" nécessitant de les facturer à l'UMP (Union pour un mouvement populaire).

 

 


"Toutes les sommes dont on parle correspondent à des prestations réelles", a souligné M. Lavrilleux qui vient d'être élu député européen. "Une partie" du coût des meetings du président-candidat "a été intégrée dans le compte de campagne", "une autre absorbée par l'UMP".
"Dans la vie, il faut assumer les choses et je prends ma part de responsabilité", a poursuivi Jérôme Lavrilleux, extrêmement ému pendant sa confession. "Je n'ai pas eu le courage de dire stop, on en fait trop, on va dans le mur, j'ai commis cette erreur".

 

 


"Je n'ai jamais eu à discuter ce genre de sujet, ni avec M. Sarkozy, ni avec M. Copé. J'assume mes responsabilités", a insisté M. Lavrilleux, précisant qu'il y avait eu "environ 11 millions d'euros de dépenses liées à la campagne ventilées sur d'autres opérations". Mais "il n'y a eu aucune malversation, aucun paiement en liquide", ni "enrichissement personnel", a-t-il lancé, les larmes aux yeux
"Je n'étais pas le directeur de campagne, mais je ne me défausse sur personne", a-t-il ajouté. Le directeur de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy était Guillaume Lambert.


Proche du proche du patron de l'UMP Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux était devenu en 2012 l'un des rouages essentiels de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, qui l'a personnellement décoré de l'Ordre national du mérite en octobre 2012. "Voilà un homme qui a le talent de ne pas embêter les personnes pour qui il travaille avec des problèmes (qu')elles n'ont pas à connaître", lui avait rendu hommage à cette occasion M. Sarkozy, selon le livre "Le coup monté" des journalistes Carole Barjon et Bruno Jeudy.

 

Les révélations de l'avocat de Bygmalion
Par sa confession, Jérôme Lavrilleux a confirmé des révélations faites un peu plus tôt par l'avocat de la société de communication Bygmalion, Me Maisonneuve.
Cette société crée par deux proches de Jean-François Copé, a accusé lundi les responsables de la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy de lui avoir demandé de faire des fausses factures pour plus de dix millions d'euros.

Quasiment au moment où Me Maisonneuve commençait à s'exprimer, les enquêteurs de l'office anticorruption entamaient une série de perquisitions: à l'UMP, chez Bygmalion (longtemps dirigée par des proches de Jean-François Copé), dans l'association politique de ce dernier, Génération France.
Autre cible des enquêteurs de l'office anticorruption de la PJ (OCLCIFF): l'Association nationale pour la démocratie locale (AMDL), structure de formation des élus UMP présidée par Michèle Tabarot, autre très proche de Jean-François Copé.


Evoquant des "fausses factures", puis de "vraies fausses factures" délivrées "à la demande de l'UMP", l'avocat de la société Bygmalion, Patrick Maisonneuve, a estimé lundi lors d'une conférence de presse à "plus de dix millions d'euros" les sommes litigieuses.
Selon cet avocat, des prestations liées aux meetings de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2012 étaient "indûment" imputées à des conventions facturées à l'UMP. La société de communication "était sous une contrainte économique", a-t-il expliqué. "Soit Bygmalion acceptait cet habillage, soit Bygmalion n'était pas payée".

Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé étaient-ils au courant de cet "habillage"? L'avocat n'a pas répondu : "Que les responsables politiques disent clairement qui a fait quoi et quand (...) qu'ils aient le courage politique de le faire", s'est-il borné à dire à la veille du bureau politique d'une UMP.

 

 


Sans même ces sommes potentiellement dissimulées, les comptes de la campagne Sarkozy avaient été invalidés par le Conseil constitutionnel en juillet 2013, une première pour un candidat de premier plan dans l'histoire de la Ve République. Les Sages avaient arrêté à près de 23 millions d'euros les dépenses de campagne du président-candidat, soit près de 500.000 euros de plus que le plafond autorisé.
Cela avait forcé l'UMP à lancer un appel aux dons de ses militants, "le Sarkothon", qui avait permis de recueillir plus de 10 millions d'euros.

 

Réactions
Les réactions se sont multipliées après ces révélations.
"Tout cela est absolument sidérant" et "nous sommes face à un nouveau séisme de la droite", a dit à l'AFP le porte-parole du parti socialiste, Carlos Da Silva.

Henri Guaino, ancien conseiller du président Sarkozy, a estimé que la France se retrouvait lundi "dans une quasi-crise de régime" après la victoire du Front national aux européennes et les rebondissements de l'affaire Bygmalion. "L'UMP, je ne vous fais pas un dessin ce soir, et par son score électoral et par son discrédit moral qui ce soir l'atteint, n'est pas en situation d'incarner une opposition crédible", a déclaré M. Guaino sur France Info.

 

(Lire aussi: Fort de son succès électoral, le Front national lorgne sur la présidentielle de 2017)



Jean-Marie Le Pen a, pour sa part, qualifié l'affaire Bygmalion de "bombe thermonucléaire" car "elle remet en cause les institutions de la République".


Et les promesses de plaintes se sont succédé. Jean-François Copé devrait en annoncer une mardi. Le député UMP Pierre Lellouche, entendu comme témoin, a confirmé n'avoir pas participé à une convention alors que sa présence était mentionnée sur une facture. Il a promis une plainte pour usurpation d'identité.
La partie sera difficile mardi pour Jean-François Copé. Son grand rival au sein du parti François Fillon juge que l'UMP est "atteinte dans sa crédibilité" et que "son honneur est mis en cause".

 

Pour mémoire
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Un responsable de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 a reconnu lundi que des fausses factures ont été présentées à l'UMP (droite), parti qui soutenait l'ex-président français et qui est aujourd'hui dans l'opposition, quelques heures après des accusations en ce sens de la société de communication Bygmalion.
Des accusations qui ébranlent un peu plus l'UMP...

commentaires (3)

Rien de neuf sous le soleil! Sauf que ces voleurs-là, il pensent detenir la morale de l'humanité et cherchent à nous enseigner, bien en cravate, la démocratie... Un peu comme si monsieur geagea devait nous enseigner l'amour du prochain. Ils peuvent les mettre ou je pense, leur morale et leur démocratie.

Ali Farhat

18 h 45, le 28 mai 2014

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Commentaires (3)

  • Rien de neuf sous le soleil! Sauf que ces voleurs-là, il pensent detenir la morale de l'humanité et cherchent à nous enseigner, bien en cravate, la démocratie... Un peu comme si monsieur geagea devait nous enseigner l'amour du prochain. Ils peuvent les mettre ou je pense, leur morale et leur démocratie.

    Ali Farhat

    18 h 45, le 28 mai 2014

  • Qu'est ce qu'on est bien au Liban finalement !des voleurs en occicon , serait ce moins pire que chez nous ? apparemment pour les cervelles endommagées , la réponse est oui !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 33, le 27 mai 2014

  • Encore et encore des scandales à l'encontre de Nicolas Sarkozy , une campagne politique qui vise à reconnaitre le Front National comme premier parti en France .

    Sabbagha Antoine

    10 h 49, le 27 mai 2014

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