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Moyen Orient et Monde - France

L’avenir politique de Sarkozy plombé par les scandales

L’affaire des fausses factures a conduit à l’éviction brutale du patron de l’UMP, Jean-François Copé, qui était le plus fidèle soutien de Nicolas Sarkozy pour son retour en politique. Gérard Julien/AFP

Nicolas Sarkozy, éclaboussé par le scandale des fausses factures de son parti, l'UMP (Union pour un mouvement populaire), voit s'accumuler les obstacles sur le chemin d'une candidature à la présidentielle française de 2017.


La révélation de fausses factures pour un montant total d'une dizaine de millions d'euros, faites au nom de l'UMP alors que les dépenses visaient à honorer des contrats liés à sa campagne présidentielle de 2012, l'a donc replacé au centre d'une nouvelle polémique en France. Il est toutefois encore difficile d'en percevoir les conséquences pour l'ancien président, mis hors de cause par ses proches et resté silencieux jusque-là.

Néanmoins hier, le gouvernement socialiste a réclamé que « toute la transparence soit faite » sur les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Savait-il ou ne savait-il pas? « Il me semble impossible à croire qu'un dépassement de budget de 10 millions d'euros, soit 50 % de plus que le montant autorisé (dans une campagne présidentielle), puisse se faire sans prévenir le patron », répond Thomas Guénolé, auteur d'un ouvrage en 2013 titré Nicolas Sarkozy, chronique d'un retour impossible ?. « S'il savait, il a triché massivement, et s'il ne savait pas, quel chef peut laisser passer un wagon avec 10 millions d'euros dedans ? Il y a dans ce cas-là un problème d'incompétence. Quand vous avez le choix entre la malhonnêteté et l'incompétence, en termes d'image ce n'est pas une bonne nouvelle pour vous », ajoute Thomas Guénolé.


L'affaire des fausses factures, connue sous le nom de l'affaire Bygmalion, a conduit mardi à l'éviction brutale du patron de l'UMP, Jean-François Copé, soupçonné d'avoir couvert les malversations comptables et qui était le plus fidèle soutien de Nicolas Sarkozy pour son retour en politique. Ce qui n'est pas le cas des ex-Premiers ministres François Fillon et Alain Juppé qui ont pris le contrôle du parti dans le cadre d'une direction collégiale.

 

Querelles et casseroles
MM. Fillon et Juppé, qui ont pris leurs distances avec M. Sarkozy, ont tous deux des ambitions présidentielles et n'entendent pas se voir imposer l'ex-chef d'État – qui conserve une forte popularité auprès des militants – autrement que dans le cadre loyal de primaires. Se considérant au-dessus de la mêlée, l'ex-président n'entend pas s'y soumettre. Dès mardi, alors que certains commentateurs ont évoqué l'hypothèse d'une possible reprise en mains du parti par Nicolas Sarkozy, Alain Juppé a posé des conditions à l'élection d'un nouveau patron de l'UMP attendu à l'occasion d'un congrès extraordinaire à l'automne. Excluant de prendre la direction du parti, il a souhaité que « le candidat à la présidence (de l'UMP) s'engage à ne pas être candidat aux primaires ».


« Le problème, depuis plusieurs mois, est que ce n'est plus Nicolas Sarkozy qui maîtrise l'agenda de son retour, il est plus en réaction qu'en initiative », note le politologue Frédéric Dabi, de l'institut de sondages IFOP. Sa position n'est pas aisée. « Une défaite à la présidentielle vous marque au fer rouge et un retrait du champ politique vous fait prendre le risque de vous faire oublier par les Français », précise-t-il. Depuis deux ans, les Français entendent en fait surtout parler de l'ex-président dans le cadre d'affaires judiciaires. L'aveu lundi des fausses factures à l'UMP est venu de Jérôme Lavrilleux, qui était en 2012 directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy. Et l'un de ses plus proches collaborateurs, Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur, a en outre subi cette semaine une garde-à-vue de trois jours pour son rôle dans un arbitrage litigieux alors qu'il était secrétaire général de l'Élysée – auprès de l'ex-président. « Si Nicolas Sarkozy parvient à écarter une par une toutes les épées des mises en cause politico-judiciaires qui tournoient au-dessus de sa tête, il est imbattable comme candidat du peuple de droite », juge Thomas Guénolé. Mais l'opinion de droite pourrait se retourner en estimant qu'« à force d'avoir des casseroles, il est devenu un candidat trop risqué ».

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commentaires (3)

Mais, "Français" n'est-ce pas, comme de bien entendu !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

08 h 48, le 29 mai 2014

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Commentaires (3)

  • Mais, "Français" n'est-ce pas, comme de bien entendu !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 48, le 29 mai 2014

  • C'est inquiétant plus la nomenklatura au pouvoir en France va vers une faillite annoncée ,plus les attaquent socialistes sont vigoureuses contre Sarkozy ...Heureusement, qu'il y a maintenant une 3ème partie puissante en France ,pour casser cette bipolarité politique bourgeoise ....

    M.V.

    06 h 46, le 29 mai 2014

  • On dirait deux "juifs" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    01 h 40, le 29 mai 2014

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