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Moyen Orient et Monde - France

Scandale financier au sein de l’UMP : Copé démissionne

Le montant total des fausses factures couvertes par le chef de l'opposition s'élèverait à onze millions d'euros ; Sarkozy éclaboussé.

Jean-François Copé, démissionnera le 15 juin de la présidence du parti, qui organisera un congrès extraordinaire en octobre pour renouveler sa direction et sa ligne politique.Benoît Tessier/Files/Reuters

Encore sous le choc du triomphe de l'extrême droite au scrutin européen, le parti de droite français UMP a implosé hier après la révélation d'un scandale financier qui éclabousse Nicolas Sarkozy.


À l'origine prévue pour tirer les leçons du « séisme » électoral, une réunion de la direction de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, opposition) à Paris s'est soldée, dans une atmosphère « extrêmement violente » selon des témoins, par l'éviction de son président, Jean-François Copé, accusé de « comportement clanique ». « Tu as servi tes amis, ça se retourne contre toi ! » lui a-t-on lancé. « J'ai compris, je démissionne », a fini par lâcher le patron de l'UMP. Accusé depuis mars d'avoir favorisé une société de communication, Bygmalion, créée par deux de ses proches, M. Copé est soupçonné depuis lundi d'avoir couvert un système de fausses factures au nom de son parti alors que les dépenses, qui dépassaient le cadre autorisé, concernaient la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Le montant total des sommes concernées est de onze millions d'euros.


Jean-François Copé, 50 ans, député-maire de Meaux en région parisienne, démissionnera le 15 juin de la présidence du parti, qui organisera un congrès extraordinaire en octobre pour renouveler sa direction et sa ligne politique. Il va être remplacé par une direction collégiale formée de trois ex-Premiers ministres – Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon –, chargés de gérer le parti jusqu'à un congrès extraordinaire à l'automne. « Copé n'a pas fait obstacle à sa démission, il a laissé le débat se dérouler » et en a tiré les conclusions, a assuré Jean-Pierre Raffarin. Peu avant, l'ex-responsable de l'UMP qui a réaffirmé qu'il avait été « abusé » et qu'il ne savait rien de ces pratiques avait pourtant demandé à rester jusqu'à l'automne...
Le nouveau scandale replace l'ancien président Sarkozy, déjà cité dans plusieurs affaires judiciaires, au centre des polémiques, compromettant encore davantage son éventuel retour en politique dans la perspective de la présidentielle de 2017. Il est « très mécontent de voir son nom associé à cette curieuse actualité », a commenté hier l'un de ses plus proches amis, l'ancien ministre Brice Hortefeux alors que l'ex-président s'est muré dans le silence.

 

Sarkozy disqualifié ?
Nicolas Sarkozy est désormais « totalement disqualifié », a jugé pour sa part Marine Le Pen, estimant que cette affaire remettait même en cause la régularité de la présidentielle de 2012 remportée par le socialiste François Hollande. La Commission de contrôle des comptes de campagne et des financements publics a cependant fait savoir qu'aucun recours n'était plus possible.
Au premier rang des acteurs de l'affaire Bygmalion-UMP, Jérôme Lavrilleux, directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy et jusqu'à dimanche directeur de cabinet de Jean-François Copé, a assuré lundi en larmes, lors d'une confession télévisée mélodramatique, qu'aucun de ces deux responsables n'étaient au courant des fausses factures. (Voir la confession de Jérôme Lavrilleux ici et ici)


La démission de Jean-François Copé vient clore une séquence calamiteuse pour l'opposition de droite qui aura duré près de deux ans. Les ténors de l'UMP estiment que ce traitement de choc a permis de sauver le parti. « Notre devoir collectif : prendre de vitesse tous ceux qui parient sur notre mort politique », a écrit sur Twitter François Fillon, qui entend se présenter à la présidentielle de 2017.

 

Encore sous le choc du triomphe de l'extrême droite au scrutin européen, le parti de droite français UMP a implosé hier après la révélation d'un scandale financier qui éclabousse Nicolas Sarkozy.
À l'origine prévue pour tirer les leçons du « séisme » électoral, une réunion de la direction de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, opposition) à Paris s'est...

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