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À La Une - Présidentielle libanaise

Forcing nocturne du 14 Mars au Parlement : Le vide ne doit pas durer

Les députés du mouvement ne participeront qu'aux séances électorales et boycotteront les réunions qui seraient convoquées pour légiférer.

L'entrée du Parlement place de l'Etoile, dans le centre-ville de Beyrouth. Photo Nasser Trabulsi

Le président de la Chambre, Nabih Berry, ainsi que les députés du 14 Mars et plusieurs députés indépendants se sont rendus samedi au Parlement, dans le centre-ville de Beyrouth, dans une tentative de dernière minute d'élire un nouveau président de la République, à quelques heures de l'expiration du mandat de Michel Sleiman.

Le quorum n'a pas été atteint encore une fois pour cette sixième séance, plusieurs blocs parlementaires ayant annoncé leur boycott faute d'un consensus sur un candidat. En cas de vacance de la présidence, les prérogatives du chef de l'État continuent d'être exercées par le gouvernement. Le Conseil des ministres réuni assure les fonctions du président à titre "intérimaire". Le Liban a déjà connu un scénario de vacance de la présidence en 1988, en pleine guerre civile, et en 2007.

Les élus du 14 Mars ont diffusé dans la soirée un communiqué qui a été lu par le député membre des Forces libanaises, Georges Adwan. "Nous sommes venus pour souligner la nécessité d'élire un nouveau chef de l'Etat, indique le texte. Depuis la naissance du mouvement du 14 Mars, nous avons considéré la présidentielle comme étant une étape importante pour assurer les valeurs de la République qui est basée sur le pacte national, la Constitution et la démocratie parlementaire. Mais le camp adverse y a vu une opportunité pour saboter la République et la Constitution en éliminant le rôle du Parlement, ajoute le communiqué du 14 Mars. L'élection d'un nouveau président est un devoir national et non pas une compétition. Nous nous engageons à protéger l'accord de Taëf et à appliquer les résolutions internationales et la Déclaration de Baabda. Nous ne nous soumettrons ni au chantage ni à la pression et nous ferons face à toute tentative de vouloir déstabiliser la sécurité ou l'économie du pays".

Les députés du 14 Mars ont enfin appelé tous les députés à se rendre au Parlement pour élire un nouveau président. "Nous prenons très au sérieux le vide présidentiel et cette situation ne doit pas durer, a ajouté M. Adwan. Le rôle principal du Parlement est délire un nouveau chef de l'Etat".

(Repère : Les principaux points du mandat de Michel Sleiman)

Des députés du 14 Mars ont par ailleurs indiqué à L'Orient-Le Jour que les parlementaires du mouvement ne participeront qu'aux séances électorales et boycotteront les réunions qui seraient convoquées pour légiférer. La séance parlementaire consacrée à la grille des salaires, fixée par le président de la Chambre au mardi 27 mai, et que de nombreux juristes estiment contraire à la Constitution, devrait ainsi être reportée faute de quorum.

Interrogé par L'Orient-Le Jour, le député membre du Courant du Futur, Mohammad Kabbani, a affirmé que les forces du 14 Mars "essaient de trouver une formule pour régler le dossier de la grille des salaires avant la séance du 27 mai".


L'appel de Geagea

Plus tôt dans la journée, le leader des Forces libanaises et candidat à la présidence Samir Geagea a appelé les députés libanais à engager une véritable course contre la montre pour élire un nouveau chef de l'Etat, ce soir avant minuit. "Les députés du 14 Mars vont se rendre ce soir au Parlement, a-t-il affirmé. Nous devons saisir cette opportunité et élire un nouveau président avant minuit. J'appelle les autres députés à en faire de même et à se rendre au Parlement". M. Geagea a par ailleurs salué le chef de l'Etat sortant, tout en se disant "attristé" par les "attaques lancées par certaines parties" contre sa personne. Il a également critiqué le Hezbollah - sans le citer - affirmant que la situation "difficile" que traverse le Liban est due à "l'existence d'un Etat armé à l'intérieur de l'Etat libanais".


Samedi, vers midi, Michel Sleiman a prononcé son dernier discours à la nation en tant que président de la République libanaise, boycotté par le Hezbollah. C'est sur un appel au dialogue, seule solution selon lui pour surmonter tous les différends, que le président sortant a entamé son discours au palais de Baabda. "J'ai toujours appelé au dialogue continu car c'est la seule solution à tous les différends. Ce qui nous rassemble est beaucoup plus important que ce qui nous sépare", a déclaré, devant un parterre de personnalités, le chef de l'État.

(Lire aussi : Au soir du mandat, une présidence régénérée à la tête d'un État exsangue)


Sleiman quitte Baabda

Revenant sur la vacance de la présidence, Michel Sleiman, qui a quitté le palais de Baabda vers 15h, a appelé le Parlement à élire sans délai un nouveau chef de l'État. "J'appelle le Parlement à élire un président sans délai pour ne pas avoir à supporter la responsabilité et les dangers de la vacance de la présidence, ce qui contrevient à la démocratie et au pacte national, a-t-il insisté. La vacance risque de porter atteinte à la vie politique d'autant qu'elle a été sciemment voulue à cause des clivages ou de desseins qui ne veulent pas la stabilité du Liban".


Réagissant au discours du président sortant, le député Kataëb Samy Gemayel a félicité et remercié le chef de l'Etat, critiquant néanmoins le défaut de quorum à la Chambre lors des sessions électorales en vue de l'élection d'un successeur à Michel Sleiman. "Nous voulons un président ! Que ce soit pour élire Michel Aoun ou Amine Gemayel, les députés doivent venir à la séance électorale", a-t-il martelé.

"Après ce rendez-vous émouvant, je pense que Michel Sleiman va nous manquer", a déclaré, de son côté, le leader druze Walid Joumblatt, qui a été décoré aujourd'hui, par le président, de la médaille de l'ordre national du mérite.

(Lire aussi : Le vide politique, une culture nationale aux effets pervers, l'éclairage de Jeanine Jalkh)


Pour sa part, le député Ali Fayyad, membre du bloc du Hezbollah, a affirmé, samedi, que " le candidat qui ne soutient pas la résistance ne sera jamais élu président de la République". M. Fayyad a assuré que nul ne pourra "réduire l'ampleur des exploits de la résistance, qui reste la meilleure option pour libérer le territoire et préserver la souveraineté du Liban".
Les relations entre le président et le parti chiite se sont tendues avec les appels répétés du président sortant à l'établissement d'une stratégie de défense qui impliquerait l'intégration des armes du Hezbollah dans le cadre de la légalité.

 

Prié de commenter le discours d'adieu du président Sleiman, le député du bloc du Changement et de la réforme Alain Aoun a déclaré à L'Orient-Le Jour qu'il s'agit d'un "bon discours en général". "J'ai certainement apprécié la partie consacrée aux propositions d'amendements constitutionnels relatifs à la présidence de la République, ainsi que le point relatif au partenariat public-privé, même s'il aurait du l'insérer bien avant dans son programme", souligne le député, s'abstenant d'évoquer les points politiques forts du discours du président.

Soutenant, en réponse à une question, l'appel à l'élaboration d'une nouvelle stratégie de défense, réitéré par M. Sleiman, le député affirme qu'on "ne pourra pas sortir de la polémique sur les armes du Hezbollah avant de mettre au point une stratégie de défense avalisée par tous".


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Le président de la Chambre, Nabih Berry, ainsi que les députés du 14 Mars et plusieurs députés indépendants se sont rendus samedi au Parlement, dans le centre-ville de Beyrouth, dans une tentative de dernière minute d'élire un nouveau président de la République, à quelques heures de l'expiration du mandat de Michel Sleiman.Le quorum n'a pas été atteint encore une fois pour...

commentaires (3)

ATTRAPEZ-LE AVANT QU'IL NE FUIT... ON N'ENTEND PLUS "DE TOUS" QUE DES BÊTISES... DES NIAISERIES... ET DES DIVAGATIONS !!! ÉTOILÉS ET SATELLITES, PURGEZ VOS SATANÉS DE BOÎTES CRÂNIENNES VIDES !

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 02, le 25 mai 2014

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Commentaires (3)

  • ATTRAPEZ-LE AVANT QU'IL NE FUIT... ON N'ENTEND PLUS "DE TOUS" QUE DES BÊTISES... DES NIAISERIES... ET DES DIVAGATIONS !!! ÉTOILÉS ET SATELLITES, PURGEZ VOS SATANÉS DE BOÎTES CRÂNIENNES VIDES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 02, le 25 mai 2014

  • geagix peut il parler hors compétition ? sa condidature EST le problème et NON pas la solution ! il ne peut pas faire semblant de l'ignorer , lui avec son passé sulfureux !

    FRIK-A-FRAK

    11 h 46, le 25 mai 2014

  • VAINQUEUR PAR FORFAIT QU'ATTEND L'ARBITRE MR DE BERRY POUR DECLARER DR.GEAGEA VAINQUEUR PAR FORFAIT DANS N'IMPORTE QUELLE COMPETITION SPORTIVE LORSQU'UNE DES 2 PARTIES REFUSE LE DEFIE LE CANDIDAT QUI SE PRESENTE ET REPRESENTE A PLUSIEURS REPRISE SANS AVOIR EN FACE LE CANDIDAT CONCURENT CE DERNIER EST DECLARE ""BATTU A FORFAIT"" CE SONT LES REGLES DU JEU LES PLUS ELEMENTAIRES QUI DATENT DEPUIS LA PERIODE D'OLYMPES JE CROIS DONC QUE LE 14 MARS A TOUT LES DROITS DE FESTOYER SA VICTOIRE TOUT A FAIT CORNELIENNE """" ET LE COMBAT CESSA FAUTE DE COMBATANT"""""

    michel raphael

    22 h 24, le 24 mai 2014

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