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À La Une - Syrie

Le régime à l'offensive à Homs, avant l'annonce de la date de la présidentielle

L'armée continue de progresser dans le Qalamoun, les rebelles de se déchirer à Deir Ezzor.

 

L'intérieur du monastère Mar Sarkis, à Maaloula, après les combats. Cette ville chrétienne syrienne a été reprise par le régime le 14 avril 2014. AFP PHOTO/STR

L'armée syrienne met les bouchées doubles avant l'annonce de la date de l'élection présidentielle, pénétrant mardi dans le dernier carré rebelle de Homs après la prise la veille de la cité chrétienne de Maaloula, près de Damas.

"L'armée et les Forces de défense nationale (milices pro-régime) ont remporté d'importants succès dans le centre de Homs en avançant en direction des quartiers de Jouret al-Chiyah, Hamidiyé, Bab al-Houd et Wadi al-Sayeh, tuant plusieurs terroristes", a indiqué la télévision syrienne. Dans le langage officiel, le mot "terroriste" désigne l'ensemble de la rébellion et de l'opposition.

 

(Lire aussi : Cri d'alarme de Michel Kilo : Le régime s'apprête à utiliser des armes chimiques contre la région côtière)


Le centre de la ville, notamment le Vieille ville tenue par les rebelles, est assiégée et bombardée depuis près de deux ans par les troupes de Bachar el-Assad. Pour le régime, contrôler entièrement Homs, surnommée en 2011 "capitale de la révolution", est une priorité.

 

"Fin de la révolution"
Un militant sur place ainsi que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ont confirmé l'offensive. "Ils sont entrés dans l'une des zones assiégées, Wadi al-Sayeh, entre Jouret al-Chiyah et la Vieille ville", a affirmé Abou Bilal, un militant assiégé contacté mardi par l'AFP. "C'est la première fois que le régime entre dans une zone assiégée depuis qu'il a pris Khaldiyé", à l'été 2013, a-t-il ajouté. Un autre militant, Abou Fahmi, également contacté par internet, a fait état de bombardements "très très intenses", avec "toutes sortes d'armes".

Selon des militants, environ 1.300 personnes, en majorité des combattants, sont encore bloquées dans les quartiers assiégés après l'évacuation en début d'année de quelque 1.400 civils. Des centaines d'hommes de ces quartiers qui s'étaient récemment rendus aux autorités craignent par ailleurs d'être emprisonnés indéfiniment, a affirmé mardi l'un d'eux.


Mi-mars, un militant de la ville confiait à l'AFP que si le régime prenait le contrôle des zones assiégées, "ce sera la fin de la révolution et nous devrons oublier le retour de nos familles dans leurs demeures". "Le régime sera, sans grande difficulté, capable de reprendre le contrôle de tout le pays", avait-il ajouté.

Egalement à Homs, un joueur de l'équipe nationale junior de football Tareq Fouad Gharir a été tué lundi "par un tir d'obus", selon Sana et l'OSDH.

 

Parallèlement, avec la reprise de la ville chrétienne de Maaloula lundi, les troupes loyalistes ont repris la quasi-totalité de la région du Qalamoun, qui s'étend au nord de Damas, le long de la frontière libanaise.
Il leur reste à prendre Zabadani, sur la route entre le Liban et Damas. Si le régime y parvenait, il pourrait totalement bloquer la frontière avec le Liban, a indiqué une source au sein des services de sécurité.

 

(Lire aussi : Trois journalistes libanais d’al-Manar tués lors des combats à Maaloula)


Les violences ont par ailleurs touché deux quartiers majoritairement chrétiens du centre de Damas, où des obus de mortiers sont tombés une école à Bab Touma, tuant un enfant et blessant 36 autres personnes, et sur plusieurs écoles près de l'église Saint-Elie dans le quartier populaire d'al-Douwaila blessant cinq autres, a rapporté l'agence Sana.
Les forces rebelles, présentes dans la banlieue de la capitale, lancent régulièrement des obus sur Damas, tenue par le régime, notamment lorsque les combats font rage dans la périphérie.

Après de nombreux revers ces dernières semaines, les rebelles, qui reprochent à l'Occident de ne pas vouloir les armer, ont reçu pour la première fois au moins 20 missiles antichars TOW de fabrication américaine, a affirmé mardi à l'AFP un officier insurgé. "On nous en a promis plus s'ils sont utilisés à bon escient", a-t-il ajouté.

Mais en même temps, la rébellion continue à se déchirer. De nouveaux combats ont opposé le Front al-Nosra, allié au Front islamiste, à leurs anciens alliés du groupe ultra-radical de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), faisant plus de 20 morts dans la province de Deir Ezzor (est).

 

"Parodie de démocratie"
Ce redoublement d'activité militaires survient alors que la date de l'élection présidentielle, à laquelle Bachar el-Assad devrait se présenter, sera annoncée la semaine prochaine.
Selon le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, "le président du Conseil du peuple (parlement) annoncera la semaine prochaine la date de l'élection présidentielle".

Jusqu'à présent Bachar el-Assad, et son père avant lui, étaient élus par référendum. La Constitution approuvée en 2012 donne pour la première fois la possibilité à plusieurs candidats de se présenter, mais les conditions requises limitent fortement leur nombre.


Plusieurs pays ont critiqué la tenue de ces élections dans un pays ravagé par la guerre, l'Union européenne mettant en garde contre une "parodie de démocratie" et l'Arabie saoudite appelant la communauté internationale à prendre des "mesures fermes" contre le régime.

 

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