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Liban - Eclairage

En Syrie, le Hezbollah a acquis et professe une précieuse expérience antiguérilla

Des Syriens et des partisans du Hezbollah tiennent un poster représentant Hassan Nasrallah et Bachar el-Assad, lors d'une manifestation à Beyrouth, en octobre 2012. AFP/Anwar Amro

Le Hezbollah, qui avait fait ses premières armes contre l'armée israélienne dans le sud du Liban, a parachevé sa formation en acquérant contre les rebelles en Syrie une précieuse expérience de lutte antiguérilla, écrit Sara Hussein de l'AFP.


Sa stratégie et son vocabulaire ont changé depuis 18 mois. Il était le gibier que « l'ennemi sioniste » cherchait à abattre avec ses chars et ses avions. Il est devenu chasseur de « takfiri », terme désignant dans son vocabulaire les extrémistes sunnites hostiles à Bachar el-Assad.
« Une nouvelle génération de combattants du Hezbollah apparaît en Syrie. Ils sont devenus très bons dans la tactique de petites unités capables de s'adapter sur le terrain face à des ennemis en chair et en os », explique Andrew Exum, ancien responsable au ministère américain de la Défense.


Selon les estimations, le Hezbollah compte au moins 5 000 combattants en Syrie, auxquels s'ajoutent les milliers d'autres qui reçoivent au Liban une formation militaire et se préparent à se déployer sur le terrain.
Les responsables du mouvement affirment avoir reçu tellement de demandes d'engagement qu'ils n'ont plus besoin de campagne de recrutement.
Après une enquête sur la personne et sur ses connaissances religieuses, la nouvelle recrue suit une formation au Liban. Selon des combattants, ce premier contact se déroule dans la région de Baalbeck ou dans des villages chiites du Sud et dure entre 40 jours et trois mois.
Plus tard, certains partent en Iran suivre une formation de deux mois pour occuper des postes de commandement ou se spécialiser dans les armes lourdes.

 

(Lire aussi : Trois journalistes d'une équipe TV d'al-Manar tués lors des combats à Maaloula)


« En 2006, l'ennemi était clairement identifié : c'était Israël. Mais en Syrie, ils sont multiples (les jihadistes) de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Daech) ou ceux du Front al-Nosra, de l'Armée syrienne libre (ASL) », confie le combattant Abou Ali.
« Ici, nous connaissons parfaitement notre terre, mais en Syrie, le terrain ne nous est pas familier et en plus il est vaste et divers : il y a du désert, de la montagne et des vallées », explique ce quadragénaire.
Pour Jeffrey White, un ancien responsable du renseignement militaire américain, le conflit en Syrie permet au Hezbollah « d'acquérir une bonne connaissance de la guerre irrégulière et une expérience du combat ».
« Le Hezbollah mène des opérations offensives. Cette guerre (...) nécessite des unités plus importantes, des combats de longue durée et des manœuvres complexes », écrit-il dans un rapport du Centre de lutte contre le terrorisme.

 

(Pour mémoire : Naïm Kassem : L'Occident doit admettre qu'Assad restera au pouvoir)

 

Former les Syriens
Outre les combats, le Hezbollah assure aussi en Syrie une formation pour les forces prorégime.
« Ils n'ont pas d'expérience de la guerre urbaine ni comment agir avec la guérilla, alors c'est nous qui dirigeons la bataille, et nous les avons entraînés sur la manière de se comporter dans ce type de bataille et comment utiliser certains types d'armes », explique Abou Hussein, un autre combattant du Hezbollah.
Cette expérience sur un vrai champ de bataille est précieuse pour le groupe, note l'Institut d'études de la guerre basé à Washington. Désormais, il possède « des cadres qui ont acquis la pratique de conduire des opérations offensives en milieu urbain ».


En outre, « les unités du Hezbollah ont obtenu une connaissance dans la coordination avec des forces alliées dans le combat et en matière de soutien logistique sur de longues périodes », ajoute le rapport.
Mais les pertes sont lourdes : le nombre de combattants tués est estimé à environ 300.
Et le Hezbollah a dû modifier sa rhétorique, jusqu'alors centrée sur Israël.
Son chef, cheikh Hassan Nasrallah, a plusieurs fois souligné qu'il fallait empêcher les extrémistes sunnites présents en Syrie d'entrer au Liban, et a même tenté de lier ses deux ennemis en évoquant un complot « américano-israélo-takfiri ».


Beaucoup de militants combattent aussi pour protéger les lieux saints chiites en Syrie, explique Philip Smyth, expert du mouvement à l'université de Maryland. « Le conflit est présenté comme un "jihad" (guerre sainte) défensif pour protéger les lieux religieux et avec en arrière-plan la crainte pour leur confession dans la région », a-t-il dit à l'AFP.
En effet, si cet engagement du Hezbollah provoque la colère des sunnites libanais et menace un peu plus la stabilité du pays, peu de chiites semblent s'y opposer.

 

Reportages
Marchands de légumes, commerçants ou étudiants, les hommes du Hezb fiers de combattre en Syrie

Des réfugiés de l'ASL à Ersal relatent leur combat inégal avec les forces d'Assad et leurs alliés

 

Le Hezbollah, qui avait fait ses premières armes contre l'armée israélienne dans le sud du Liban, a parachevé sa formation en acquérant contre les rebelles en Syrie une précieuse expérience de lutte antiguérilla, écrit Sara Hussein de l'AFP.
Sa stratégie et son vocabulaire ont changé depuis 18 mois. Il était le gibier que « l'ennemi sioniste » cherchait à abattre avec ses chars...

commentaires (7)

POUR LA METTRE EN PRATIQUE CONTRE... QUI ?

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 00, le 15 avril 2014

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Commentaires (7)

  • POUR LA METTRE EN PRATIQUE CONTRE... QUI ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 00, le 15 avril 2014

  • Une précieuse expérience antiguérilla qui sert le but sioniste pour diviser les pays arabes en minorités ethniques .

    Sabbagha Antoine

    14 h 37, le 15 avril 2014

  • Bon ..le hezbollah pourra don, exporter le savoir faire de ses miliciens en Somalie....

    M.V.

    13 h 33, le 15 avril 2014

  • Les langues se delient pour reconnaitre que le hezb resistant c'est pas des chochottes , ni des barbares , ils ont une morale de conduite au combat et une ethique de respect pour leurs ennemis fussent ils barbares comme les salafowahabites binsaouds envoyes chez nous pour nous "apprendre" "la democratie" , appuyes en plus par l'occicon qui ne voit que du feu dans se poches trouees . Le hezb n'en a que faire de sembler beau en cherchant a changer son nom ou ses coutumes , il est engage dans un combat de survie face a la barbarie binsaoudique et il se doit de l'emporter , mais pas par tous les moyens , uniquement en s'adaptant a toutes les situations , pour que, le jour venu il pourra faire face aux sionistes dans tous les compartiments des combats a venir . 300 tues c'est enorme , mais au prix des victoires obtenues de haute lutte on peu dire que les resistants ne meurent jamais pour rien , NON , JAMAIS .Continuez a rire les defaitistes , c'est dans l'adversite que la resistance se renforce , n'avez vous pas Remarque ????????

    FRIK-A-FRAK

    11 h 52, le 15 avril 2014

  • effectivement à quoi ça sert tout ça pour le Liban ? Et quand ces combattants si expérimentes rentreront au Liban, que feront-ils? Le Hezbollah devient un cancer pour pour tous les libanais, y compris les chiites Ils finiront par prendre le pouvoir et Obama le mou les menacera de sanctions .... L'Iran fera un magnifique bras d'honneur à Obama Quand les libanais voudront-ils se réveiller ? Jamais plus de 13 avril 1975 et aussi jamais plus de guerre civile entre libanais.

    FAKHOURI

    11 h 26, le 15 avril 2014

  • Allah yésstéronne des Majoritaires Sunnites et Musulmans, ces Minoritaires chïïtes fakkihistes et takfiris !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 11, le 15 avril 2014

  • A quoi bon tout cela?

    CBG

    04 h 08, le 15 avril 2014

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