Ce soir, les universitaires improvisent...

Ce vendredi 21 mars, une ambiance électrique règne dans la salle. Le public, tenu en haleine, applaudit au rythme des sketches endiablés. Sur scène, quatre équipes universitaires, venues de l'ALBA, de l'UL, de l'USJ et de l'Université Jinan, s'affrontent, soigneusement sélectionnées par leurs professeurs. Aussi excités que les comédiens, les spectateurs brandissent des cartons tour à tour rouges ou blancs pour soutenir leurs équipes respectives qui rivalisent sur scène. L'arbitre, Nebil Daghsen, poète, comédien et rappeur franco-tunisien, se démène, en donnant ses instructions, pour départager tout ce petit monde

Un rythme endiablé
« Scénette sur le thème Et il claqua la porte, en trois versions : western des années 80, film égyptien et cinéma asiatique », hurle l'arbitre.
Et voilà, le ton est donné. Les comédiens en herbe se déchaînent, exécutant des mimiques hilarantes qui enflamment la salle. Un coup de sifflet strident retentit pour signaler la fin de l'exercice. C'est alors au tour du public de voter et de designer l'équipe gagnante, à l'aide de cartons rouges ou blancs.
Puis il faudra improviser la piste de ski à Faraya en tableau d'ensemble. L'arbitre accentue les contraintes encore plus, exigeant « cinq improvisations sur cinq mots proposés par le public : orgasme, hypocondriaque, hippocampe, philosophie, ascenseur ». La pression monte et la salle s'échauffe. Applaudissements, encouragements et fous rires. Vient le tour de l'hymne national que chaque équipe mime à sa façon.
Ensuite, les jeunes comédiens sont appelés à réaliser le tour du monde en 80 jours. Cette improvisation donne lieu à des situations délirantes : un étudiant mime tantôt la statue de la Liberté, parlant anglais, tantôt un moine tibétain parlant chinois. Lors de la dernière improvisation, c'est au tour du public d'imposer ses contraintes : les étudiants doivent exprimer des sentiments comme la colère, la joie, la jalousie, l'excitation. Malgré leur jeune âge, les comédiens en herbe semblent bien préparés pour cet exercice et l'exécutent avec brio. Il faut signaler que les quatre équipes ont eu la chance de s'exercer en amont, lors d'ateliers d'improvisation menés par le comédien Nebil Daghsen, fondateur du groupe Këlem, qui a à son actif plusieurs importantes œuvres théâtrales.

Un public conquis
Un public de jeunes et de moins jeunes semble s'amuser énormément. Une majorité d'étudiants sont là pour encourager leurs équipes préférées. Vanessa, 21 ans, étudiante en master de traduction à l'USJ, apprécie beaucoup cet événement : « C'est l'occasion de découvrir les vrais talents de tous nos collègues, d'encourager la francophonie et de nous retrouver dans cette ambiance amicale et chaleureuse », dit-elle.
Pour Jad, 23 ans, étudiant de théâtre à l'UL, l'ambiance et la réaction du public constituent sa première préoccupation. Il ajoute : « C'est une chance de montrer de quoi nous, les comédiens en herbe, sommes capables et de découvrir le talent des autres participants. »
Un jury formé de représentants des ambassades francophones au Liban a décerné le prix final aux gagnants. C'est l'équipe de l'UL qui a remporté la première place grâce à ses membres créatifs et inspirés.