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À La Une - conflit

Le régime syrien tente de déloger les rebelles de son fief de Lattaquié

La Turquie prête à riposter à toute menace venue de Syrie, avertit Davutoglu.

Des Syriens fouillent dans les ruines des immeubles détruits par les bombardements de l'armée syrienne, le 26 mars 2014, à Alep. REUTERS/Hosam Katan

L'armée syrienne intensifiait mercredi ses bombardements des rebelles à Lattaquié (nord-ouest) en vue de les déloger des positions qu'ils ont prises dans cette province côtière fief du régime de Bachar el-Assad, ont affirmé des militaires sur place à l'AFP.

Le correspondant de l'AFP, accompagnant l'armée dans la région, se trouvait dans le village d'al-Bassit, à 15 km à l'ouest de Kassab, une localité stratégique à la frontière avec la Turquie prise dimanche par les rebelles. Cette localité est à majorité arménienne et la plupart de ses habitants ont fui depuis le début des violences notamment vers la ville de Lattaquié, épargnée depuis trois ans par les violences.

A partir d'al-Bassit, le journaliste a pu voir des colonnes de fumée s'élever de la montagne qui sépare ce village de Kassab.
"L'armée bombarde Kassab sans relâche pour empêcher les rebelles de s'y positionner. Il en va de même pour le village (proche) de Samra que les hommes armés (rebelles) contrôlent aussi", a affirmé à l'AFP un officier syrien.

Selon lui, des "milliers" de rebelles avaient pris part vendredi dans l'attaque de Kassab, qui est également un poste-frontière. Ce combats ont fait 50 morts parmi les troupes du régime et des "centaines" de morts du côté rebelle, d'après cet officier.

 

(Dans la presse : Le modus operandi des chabbiha d'Assad raconté par un ancien prorégime)

 

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les combats dans la région de Lattaquié ont fait plus de 100 morts du côté loyaliste et un bilan similaire côté insurgés. Un proche du président syrien, Hilal el-Assad, chef de la Défense nationale (milice pro-régime) à Lattaquié, avait été tué dimanche dans les combats à Kassab, selon l'OSDH et les médias du régime.

"Le régime a mobilisé des milliers de soldats et de combattants de la Défense nationale pour reprendre ces zones", a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "Mais il y aussi de nombreux jeunes partisans du régime, en majorité des alaouites, qui se sont portés volontaires pour les combats contre les rebelles", indique-t-il.

Les alaouites sont une communauté religieuse issue du chiisme et minoritaire en Syrie face à une population à majorité sunnite. Confession du clan Assad, au pouvoir depuis plus de 40 ans, elle est dominante dans la province de Lattaquié.

 

Outre Kassab, les rebelles sont parvenus à prendre la colline stratégique dite "Observatoire 45" et la localité de Samra, qui donne pour la première fois aux rebelles une ouverture sur la mer.
"Le régime ne s'attendait pas à cette offensive surprise dans son fief mais il ne va certainement pas laisser les rebelles garder le contrôle", indique M. Abdel Rahmane.

Les troupes du régime font face notamment aux combattants de l'influent Front Al-Nosra, branche d'el-Qaëda en Syrie, ainsi qu'à des brigades islamistes.

"La bataille est féroce" a affirmé à l'AFP sous couvert de l'anonymat un rebelle prenant part aux combats. "Il y des milliers de rebelles prêts à repousser la contre-offensive de l'armée. Nous combattrons jusqu'à la victoire ou la mort".

 

(Lire aussi : A Tripoli, une réfugiée syrienne, au bout du désespoir, tente de s'immoler)

 

Dans cette bataille, visant selon les rebelles à "libérer le littoral" syrien, le régime de Damas a accusé la Turquie voisine de venir en aide aux insurgés en ouvrant le feu sur l'armée syrienne.
"Lorsque les hommes armés ont pris d'assaut Kassab, il y a eu un soutien de l'armée turque. Un char turc a été repéré en train de tirer en direction d'une position de l'armée syrienne", a indiqué l'officier syrien à l'AFP.

 

Les menaces de Davutoglu
Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a pour sa part assuré mercredi que la Turquie est prête à recourir à toutes les mesures nécessaires, y compris à des opérations militaires au-delà de sa frontière, pour répondre aux menaces à sa sécurité en provenance de Syrie.

"La République turque est un Etat puissant qui n'hésite jamais à prendre toutes les mesures qu'il juge nécessaires pour protéger sa sécurité nationale", a déclaré le ministre dans un entretien accordé à l'AFP dans sa région de Konya. "Je ne conseille à aucun mouvement syrien, ni au régime (de Damas) d'éprouver la détermination de la Turquie", a ajouté M. Davutoglu.

 

(Lire aussi: De jeunes réfugiés syriens font revivre Shakespeare dans le désert jordanien)

 

Ces déclarations interviennent alors qu'un chasseur de l'armée de l'air turque a abattu dimanche un avion militaire syrien accusé d'avoir violé son espace aérien. Selon l'OSDH, le MiG syrien a été visé alors qu'il bombardait des secteurs dans la province de Lattaquié.

La Syrie a affirmé que son chasseur avait été attaqué alors qu'il se trouvait au-dessus de son territoire, dénonçant une "agression caractérisée".

Cet incident est le plus grave depuis que des avions de chasse turcs ont abattu, en 2013, un hélicoptère syrien là encore accusé d'avoir violé l'espace aérien turc.

 

Réponse "immédiate"
La Turquie a modifié ses règles d'engagement après qu'un de ses avions de combat eut été abattu par les forces aériennes syriennes en juin 2012.

"Ces règles d'engagement ne sont pas un secret", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie turque. "Elles ne sont pas destinées à rester lettre morte (...) nous avons essayé rester de prévenir la tension et le conflit mais le régime syrien s'est aventuré à tester nos mesures de dissuasion", a-t-il ajouté.

"La Turquie est prête à prendre toute mesure légitime, conformément au droit international, si sa sécurité est menacée, y compris dans la région où se trouve la tombe de Souleimane Shah", a insisté M. Davutoglu. Les forces armées turques sont en mesure de "répondre immédiatement à toute violation" de nos frontières, a encore indiqué le ministre.

Ankara a annoncé mis mars avoir placé en alerte renforcée son dispositif militaire autour de ce site historique situé à 25 kilomètres à l'intérieur du territoire syrien, en raison de menaces du groupe jihadiste de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Le tombeau de Souleimane Shah, grand-père d'Osman Ier, le fondateur de l'Empire ottoman, est considéré comme un territoire turc depuis la signature d'un traité entre la France, qui occupait alors ce territoire, et la Turquie en 1921.

 

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Le correspondant de l'AFP, accompagnant l'armée dans la région, se trouvait dans le village d'al-Bassit, à 15 km à...

commentaires (4)

ON LES DÉLOGE DE SYRIE... POUR LES "LOGER" AU LIBAN ! STOP !!! KHAT A7MAR !!!

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 36, le 28 mars 2014

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Commentaires (4)

  • ON LES DÉLOGE DE SYRIE... POUR LES "LOGER" AU LIBAN ! STOP !!! KHAT A7MAR !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 36, le 28 mars 2014

  • L’écran de fumée d'Erdogan....une bonne petite confrontation avec la Syrie...

    GEDEON Christian

    02 h 57, le 27 mars 2014

  • Quelqu'un a une autre solution peut-etre??

    Ali Farhat

    23 h 31, le 26 mars 2014

  • En mobilisant des milliers de combattants à Lattaquié, les alaouites veulent créer leur propre pays.

    Sabbagha Antoine

    19 h 17, le 26 mars 2014

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