Damas a fustigé Ankara hier, après que la Turquie eut abattu un avion militaire syrien qui bombardait des rebelles dans le nord-ouest du pays. Il s'agit de l'incident le plus grave entre les deux pays depuis septembre 2013, quand des chasseurs turcs avaient abattu un hélicoptère syrien dans la même région.
« Dans une agression flagrante qui met en évidence l'implication (du Premier ministre turc Recep Tayyip) Erdogan dans le soutien aux groupes terroristes, la défense antiaérienne turque a abattu un avion militaire syrien qui pourchassait les groupes terroristes à l'intérieur du territoire syrien à Kassab », a dénoncé une source militaire syrienne. Le pilote a pu s'éjecter, a-t-elle précisé. Kassab est un point de passage à la frontière turco-syrienne, théâtre d'âpres combats entre rebelles et forces gouvernementales syriennes depuis vendredi.
Le Premier ministre turc a félicité son armée pour avoir abattu l'avion, et menacé Damas d'une riposte « forte » en cas de violation de son espace aérien. La Syrie a affirmé que l'avion avait été abattu en territoire syrien, mais Ankara a assuré qu'il l'avait été dans l'espace aérien turc. L'armée turque a déclaré qu'elle avait lancé des avertissements à « quatre reprises » à deux avions de chasse MIG-23 syriens pour qu'ils rebroussent chemin, et qu'elle avait fait décoller ses F-16 lorsque l'un des appareils avait refusé d'obtempérer.
Avant cet incident, le ministère syrien des Affaires étrangères avait dénoncé hier « une agression militaire inédite et injustifiée du gouvernement turc contre la souveraineté du territoire syrien » à Kassab, demandant à Ankara de cesser « son soutien au terrorisme ». Selon une source de sécurité syrienne, les insurgés qui combattent à Kassab se sont infiltrés depuis la Turquie.
Les combats pour le contrôle de Kassab se poursuivaient hier, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). « Les combattants du Front al-Nosra et d'autres groupes ont investi le point de passage », a précisé l'OSDH, mais de violents affrontements faisaient toujours rage autour du poste-frontière et dans la ville de Kassab. Selon l'OSDH, les rebelles ont avancé, mais « d'importants renforts de forces gouvernementales ont été acheminés ». Une source de sécurité syrienne a démenti que les rebelles aient pris le contrôle du poste-frontière. Pendant les combats hier, le chef local des Forces de défense nationale, Hilal al-Assad, cousin éloigné du président Bachar el-Assad, a été tué, a annoncé l'agence SANA.
Parallèlement, les rebelles ont avancé dans l'ouest d'Alep et des combats très violents avaient lieu autour du siège des services de sécurité de l'armée de l'air à Zahra, qui ont fait au moins 15 morts parmi les forces du régime et six chez les rebelles. À Damas, une étudiante a été tuée et 25 personnes blessées par la chute de trois obus entre le ministère de l'Enseignement supérieur et un campus universitaire.
Lire aussi
Les dirigeants arabes toujours impuissants face à la crise syrienne
commentaires (4)
Cette réaction d'erdo est faite pour plaire à ses patrons de l'otan , mais il se fout un peu dans la merde , un peu plus !
FRIK-A-FRAK
12 h 40, le 24 mars 2014