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Riyad classe les Frères musulmans, Daech, Al-Nosra et le "Hezbollah en Arabie saoudite" comme "organisations terroristes"

Le royaume donne à ses ressortissants combattant à l'étranger un délai de 15 jours pour rentrer au pays.

Des combattants d'Al-Nosra affiliés à el-Qaëda, près d'Alep, en Syrie, le 4 avril 2013. Photo Guillaume Briquet/AFP

L'Arabie saoudite a classé vendredi les Frères musulmans et des groupes jihadistes comme "organisations terroristes" et a lancé un ultimatum à ses ressortissants combattant à l'étranger de rentrer, dans une tentative de parer à toute menace islamiste.


Ces décisions constituent une escalade majeure contre les Frères musulmans, Riyad étant l'un des principaux appuis aux militaires en Egypte qui les ont renversés, et témoignent des craintes croissantes du royaume d'un retour au pays de Saoudiens aguerris combattant dans les rangs des organisations jihadistes en Syrie.
Elles surviennent dans un contexte de grave crise entre le Qatar d'une part, qui soutient la mouvance islamiste dans les pays arabes, et l'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis qui ont rappelé leurs ambassadeurs de Doha cette semaine pour protester contre cette politique.


Le ministère saoudien de l'Intérieur a publié une liste "nouvellement créée" d'organisations et de groupes prohibés, énumérant notamment el-Qaëda et ses branches au Yémen, en Irak et en Syrie (le Front Al-Nosra). Il cite également "les Frères musulmans, Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), le Hezbollah en Arabie saoudite et les rebelles Houthis".


Le "Hezbollah en Arabie saoudite" est un groupuscule clandestin chiite qui s'est manifesté quelque fois dans le passé et qui serait appuyé par l'Iran, la Syrie et le Hezbollah libanais. Les Houthis sont les rebelles chiites zaïdites qui contrôlent des régions du nord du Yémen proches de la frontière saoudienne.
El-Qaëda, qui avait mené des attaques meurtrières entre 2003 et 2006 dans le royaume, est un groupe hors-la-loi. Selon des sources politiques, le mouvement Al-Sahwa, dirigé par le prédicateur Salman Al-Auda et situé dans la mouvance des Frères musulmans, a connu récemment un regain d'activité.


Premier exportateur de pétrole au monde, l'Arabie saoudite, monarchie absolue héréditaire et berceau de l'islam, applique une version extrêmement rigoriste de l'islam, le wahhabisme. Il interdit les partis politiques, tout écart de conduite en général, ainsi que toute mixité.
Selon le communiqué du ministère, toute personne qui "appuiera moralement ou financièrement" les organisations incriminées, "exprimera ses sympathies" à leur égard ou fera leur "promotion à travers les médias ou les réseaux sociaux" sera poursuivie en justice.


Il a en outre annoncé une série de mesures de nature à museler toute opposition dans le royaume, épargné jusque-là par le Printemps arabe. Ainsi, "les appels, la participation, la promotion ou l'instigation aux sit-in, manifestations, rassemblements et communiqués communs" seront passibles de prison, ajoute le texte.
"Il est à craindre que ce texte ne soit interprété de façon à museler la liberté d'expression", a déclaré à l'AFP le sociologue Khaled Al-Dakheel.

Dans ce contexte de durcissement, l'Arabie saoudite a donné à ses ressortissants combattant à l'étranger un délai de 15 jours à partir de ce vendredi pour rentrer au pays, ou faire face à la justice.

Même si Riyad soutient la rébellion contre le régime du président syrien Bachar el-Assad, le royaume se défend de soutenir les groupes extrémistes comme l'EIIL et le Front Al-Nosra et craint le retour au pays de centaines, voire de milliers, de jihadistes extrémistes.


L'implication de Saoudiens dans des groupes jihadistes fait craindre à Riyad la réédition, à leur retour, des attaques d'el-Qaëda dans le royaume menées alors par des vétérans d'Afghanistan.
La télévision officielle saoudienne a diffusé mercredi, pour la première fois, les aveux d'un jihadiste de l'EIIL repenti qui a appelé les jeunes à ne pas se rendre en Syrie pour combattre.

Début février, Riyad avait annoncé que tout Saoudien participant à des combats à l'étranger et faisant partie de "groupes terroristes" serait passible de peines allant de trois à 20 ans de prison.


Depuis un an, les autorités multiplient les mises en garde aux Saoudiens tentés de s'engager aux côtés des rebelles syriens, majoritairement sunnites. Craignant une contagion du Printemps arabe, le royaume avait notamment intensifié sa campagne contre les militants des droits de l'Homme et les organisations internationales de défense des droits de l'Homme l'avaient maintes fois appeler à des réformes.
Dans la province orientale du royaume, riche en pétrole, des troubles sporadiques avaient eu lieu, la minorité chiite se plaignant de discriminations de la part du pouvoir sunnite.

 

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L'Arabie saoudite a classé vendredi les Frères musulmans et des groupes jihadistes comme "organisations terroristes" et a lancé un ultimatum à ses ressortissants combattant à l'étranger de rentrer, dans une tentative de parer à toute menace islamiste.
Ces décisions constituent une escalade majeure contre les Frères musulmans, Riyad étant l'un des principaux appuis aux militaires en...

commentaires (3)

Poudre aux yeux "Pure" diplomatique....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 11, le 08 mars 2014

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Commentaires (3)

  • Poudre aux yeux "Pure" diplomatique....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 11, le 08 mars 2014

  • BON RÉVEIL ! MAIS IL FAUT SÉVIR CONTRE CEUX POUR QUI ILS TRAVAILLENT ET CEUX QUI LES FINANCENT... C'EST COMME LES STUPÉFIANTS, ON SÉVIT CONTRE LES PETITS UTILISATEURS, LES MALADES, ET NON CONTRE LES POURVOYEURS ET LES CARTELS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 32, le 08 mars 2014

  • HA!HA!HA!HA !!!!! ca s'apelle le coup de pied DE L'ANE OU PLUS PRECISEMENT la reponse du berger a la bergere . C'est maintenant que la bensaoudie declare ces organisations terroristes ? elle vient de s'en rendre compte ? Que s'est il passé ds sa petite tete de royaume "democratique" donnant des lecons aux autres pays arabes ? est ce la peur du retour des salafistes defaits en Syrie qui vont prendre les armes contre le pays qui les a envoyes ? hummm... je pense que le boomerang viendrait plus des allies occidecadents de ce royaume en voie d'extinction politique que le coup de massue arrive , donc ces malfaiteurs bensaoudiques prennent les devants en declarant ces groupes terroristes , pour se debarasser de cette racaille , comme on se debarasse d'une maladie honteuse . Trop tard les bensaouds , you are fired . J'ignorai que le hezbollah avait une branche en bensaoudie , et le royaume le tolerai ? pourtant ce royaume avait classe le hezb resisistant libanais dans une liste noire !! Panique a bord je vous disais !!!

    FRIK-A-FRAK

    17 h 37, le 07 mars 2014

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