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Liban - Citoyen grognon

Éducation nationale en manque de... manuel d’histoire

Qu'apprennent donc les enfants à l'école sur l'histoire du Liban ? Il est légitime de se poser la question, le projet de manuel d'histoire unifié figurant dans les accords de Taëf n'ayant jamais vu le jour.
L'histoire du Liban s'arrête donc à l'année 1946, selon le décret de 1970. Après cette date, c'est le trou noir, le silence le plus absolu, ou quasiment. C'est comme si la guerre fratricide qui a détruit le pays n'avait jamais eu lieu, avec son lot de morts, de blessés, de handicapés, de veuves, d'orphelins. Une guerre qui a fait 150 000 morts et 17 000 disparus, pour le moins.
Tout au plus les professeurs d'histoire mentionnent-ils la guerre, avant d'expliquer aux élèves l'âge d'or du Liban dans les années soixante, les conséquences économiques de la guerre, ou même la reconstruction. Mais peut-on parler de conséquences de la guerre ou de reconstruction, sans parler en profondeur de la pire tragédie qu'a traversée le pays entre 1975 et 1990 ?
Tabou est ce sujet. Tabou, il le restera. Les désaccords politiques sont si profonds sur la reconnaissance et le déroulement des événements, que la guerre civile est carrément occultée dans le programme de l'éducation nationale, comme l'assure un professeur d'histoire. Pas question non plus d'aborder les sujets politiques litigieux, qui risquent de fâcher et d'approfondir le clivage ambiant. Ni même les invasions israéliennes de 1982 et de 2006, ou si superficiellement dans certains manuels, car non comprises dans le programme.
Alors dans le doute, la politique de l'autruche est privilégiée, parce que plus facile.
Notre fringant nouveau ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, a alors poussé les hauts cris. Il a estimé « honteux qu'on ne soit pas parvenu à un programme unifié pour le manuel d'histoire ». Décidé, semble-t-il, à se plonger dans le dossier, corps et âme. Jetant ainsi la pierre à ses prédécesseurs, dont certains ont activement planché sur le dossier, munis d'équipes pédagogiques. Mais ils ont tous fait chou blanc, face au niet catégorique des forces politico-communautaires, et baissé les bras devant la difficulté de la tâche. Ont-ils seulement épuisé toutes les chances de consensus ?
Il est en effet honteux que l'éducation nationale n'ait jamais trouvé la façon de parler de la guerre civile aux élèves du pays. Et pourtant le consensus existe. Un jour ou l'autre, les Libanais devront accepter le fait que l'histoire ne peut être une. Qu'elle peut être plurielle, au sein d'un seul et même manuel d'histoire, distribué dans toutes les écoles du pays. Que la guerre civile du Liban peut et doit être racontée sous toutes ses facettes, par ses différents acteurs. L'histoire n'en sera que plus riche même si toujours aussi douloureuse. Les élèves apprendront ainsi à accepter la diversité et à comprendre les points de vue qui s'affrontent, sans pour autant se haïr, s'insulter, s'entre-tuer. Ils n'en deviendront que plus tolérants les uns envers les autres. Pas si utopique !

 

Qu'apprennent donc les enfants à l'école sur l'histoire du Liban ? Il est légitime de se poser la question, le projet de manuel d'histoire unifié figurant dans les accords de Taëf n'ayant jamais vu le jour.L'histoire du Liban s'arrête donc à l'année 1946, selon le décret de 1970. Après cette date, c'est le trou noir, le silence le plus absolu, ou quasiment. C'est comme si la guerre...
commentaires (3)

Il est trop tard maintenant pour un commun "manuel d'histoire" vu la caducité prochaine de "l'entité" en question !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 38, le 01 mars 2014

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Commentaires (3)

  • Il est trop tard maintenant pour un commun "manuel d'histoire" vu la caducité prochaine de "l'entité" en question !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 38, le 01 mars 2014

  • SELON QUI L'ÉCRIRAIT ET CE QU'ON ADOPTERAIT, CE SERAIT : LA GLOIRE.... OU LA POIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 55, le 01 mars 2014

  • C'est honteux! Les eleves doivent connaitre la partie de l'histoire concernant la guerre civile au Liban! Tache difficile mais pas impossible au Ministere de l'Education!

    Michele Aoun

    10 h 26, le 01 mars 2014

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