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La médiation à la filière de droit de l’UL, entre mythes et réalité

Dans le cadre de son cycle sur l'éthique des professions libérales, la filière francophone de droit de l'UL a proposé, le 13 décembre, un séminaire sur le rôle et l'éthique du médiateur. Ce séminaire a été animé par le Dr Alain Lempereur, professeur à l'Université de Brandeis, aux États-Unis.

M. Lempereur donnant sa conférence devant les étudiants de droit à l’UL.

Trois principes doivent guider le médiateur, d'après le Dr Alain Lempereur, qui est également le fondateur de l'Institut de recherche et d'enseignement sur la négociation (Iréné) à Paris et membre du comité exécutif du Programme de négociation de Harvard : rétablir les liens entre les différentes parties en conflit, susciter des solutions et faciliter la communication. « En renouant les liens perdus, avec l'aide des médiateurs, les personnes en conflit trouveront, seules, la solution. Et cela est valable pour les familles, les pays ou les peuples en conflit », affirme le Dr Lempereur, qui a une longue expérience dans la résolution des conflits, ayant été mandaté par les Nations unies pour développer des programmes de réconciliation lors de conflits mondiaux comme ceux du Congo ou du Burundi.
Un bon négociateur doit faire preuve de bienveillance, de neutralité et avoir une bonne méthodologie d'action, d'après le Dr Lempereur : « Il faut être neutre, à l'écoute des différentes parties, leur inspirer confiance, ne pas avoir de préjugés et, enfin, imaginer plusieurs solutions. »

L'exemple libanais
Le plus important, c'est de se projeter vers l'avenir et de ne pas ressasser le passé douloureux. « Nous sommes pourvus de deux yeux pour regarder vers l'avant. Mais nous n'en avons pas à l'arrière, cela en dit long sur notre mission. » Le professeur prend l'exemple du Liban, pays très complexe de par ses différentes communautés religieuses. « Les différences doivent être source de richesse et non pas de division. » Ici intervient le rôle du médiateur, qui doit connecter les différentes parties et les rapprocher, en facilitant la communication avec l'autre. « Le langage utilisé peut soit opposer, soit rapprocher les belligérants. » En fait, d'après le Dr Lempereur, un manque de communication est toujours source de conflit. « L'équation parfaite est : je, nous et maintenant. En d'autres termes, c'est : nous avons la responsabilité de travailler ensemble à l'instant. »
« Il y a toujours de mauvaises raisons pour différer une solution mais, dans le cadre d'une médiation, le mieux c'est d'agir le plus tôt possible pour limiter les dégâts », affirme le professeur.
« Prenons le cadre du conflit au Moyen-Orient, poursuit-il. Il faudra pour les différentes parties se projeter dans un avenir proche et commencer par être de bons voisins. Pour cela, il faudra de vrais leaders qui œuvrent à une paix durable, sans tenir des discours manichéens. À ce propos, les progrès fait en cinquante ans sont quasi nuls. »
Pour M. Lempereur, le Liban a des opportunités extraordinaires, une diversité à maintenir, à consolider pour arriver à une vraie coexistence des communautés, et c'est là qu'intervient le médiateur. « C'est le pont entre les rives qui va abolir les murs de séparation. Ainsi, plus on développera le domaine de la médiation mieux cela vaudra », ajoute le Dr Lempereur qui est, par ailleurs, chargé de diriger et d'encadrer le cours « Modes alternatifs de règlement des conflits » proposé au sein du DESS de la filière francophone de droit de l'UL –
diplôme accrédité par l'Université Panthéon Assas Paris 2 –,
depuis sa création en 2002.
Rayan, 22 ans, étudiant en DESS de droit, estime qu'il y a beaucoup à faire pour éviter les conflits au Liban. « Les futurs juristes sont les plus concernés par la médiation. Ils pourront ainsi régler les problèmes avant qu'ils ne dégénèrent en conflits ouverts. » Tamara, 21 ans, étudiante en droit, estime que la médiation est essentielle, surtout au Liban. « Si toutes les parties se retrouvent et appliquent les principes de négociation, de conciliation et de médiation, nous éviterons beaucoup de conflits. »
Notons que la médiation va bien au-delà du principe de tolérance ; elle instaure un véritable équilibre, beaucoup plus ambitieux, qui suppose une action commune en faveur de la paix.

Trois principes doivent guider le médiateur, d'après le Dr Alain Lempereur, qui est également le fondateur de l'Institut de recherche et d'enseignement sur la négociation (Iréné) à Paris et membre du comité exécutif du Programme de négociation de Harvard : rétablir les liens entre les différentes parties en conflit, susciter des solutions et faciliter la communication. « En...

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