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Liban - La bonne nouvelle du lundi

Une initiative libanaise contre la femme objet dans la pub

Coupures d'électricité, crise économique, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires, attentats... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

La femme a toujours été mise en avant dans les publicités et plusieurs rôles lui ont été attribués. Si son image a évolué de la femme-ménagère au foyer à la femme moderne, elle s'affiche souvent aujourd'hui comme femme-objet pour inciter à l'achat.   

Au Liban, Fe-Male a décidé de lutter contre ces stéréotypes sexistes véhiculés par la publicité. Des stéréotypes qui nuisent à l'image de la femme et mettent en danger les générations à venir, selon l'ONG qui a lancé une campagne en ligne sous le slogan "Ce n'est pas par la femme-objet que tes produits se vendront".  Née il y a un peu plus d'une semaine, la campagne sera promue via les réseaux sociaux afin de viser le plus grand nombre. Durant un mois, des vidéos, des photos et des caricatures seront postées sur la page Facebook de Fe-Male dans le but de susciter le débat.

"Nous voulons briser le silence, sensibiliser les gens, mais surtout trouver une solution", explique à lorientlejour.com Hayat Mirshad, cofondatrice de l'ONG qui, depuis sa fondation en 2012, fait de la lutte contre les images stéréotypées des femmes son cheval de bataille.

"La femme-objet n'est pas un nouveau concept mais il est si dangereux qu'il faut s'en débarrasser, poursuit Mme Mershad. Il est crucial de mettre la lumière sur la différence entre les sexes et la transformation de la femme en objet sexuel."

"Il faut savoir que ce type d'images est l'une des principales raisons des violences contre les femmes, ajoute l'activiste. En outre, 60% des jeunes femmes de la nouvelle génération, souvent trompées par l'esthétique de l'image, souffrent d'un manque de confiance, d'une mauvaise estime de soi, de leur corps".

 

 

Dans une étape ultérieure, Fe-Male compte poursuivre sa campagne sur le terrain. L'ONG essayera d'entrer en contact avec des agences de publicité pour débattre de la question.

"Nous sommes conscients du fait que l'objectif de ces entreprises est de faire vendre. Notre campagne ne vise pas à nuire à leur travail, explique Hayat Mershad. Nous cherchons simplement à leur dire que la femme ne devrait pas être utilisée comme un moyen pour atteindre leur but".

L'activiste dénonce, dans ce contexte, l'utilisation de la femme pour commercialiser des produits qui ne la concernent même pas. Elle estime que si le consommateur a confiance dans un produit, il l'achètera quel que soit le message publicitaire. De plus, beaucoup de publicités où la femme n'a joué aucun rôle ont, selon elle, réussi à marquer les esprits.

"Le but est d'amener les publicitaires à prendre conscience de leur part de responsabilité et à trouver des idées plus créatives, assure Mme Mershad. Si nous parvenons à convaincre une agence sur les cinq qui existent au Liban, ce serait un pas énorme."

Fe-Male s'adressera également aux médias qui véhiculent ces images qualifiées de sexistes et dangereuses et qui, aux yeux de l'ONG, ont leur part de responsabilité vis-à-vis des générations futures.

Des séances de discussion seront en outre organisées, notamment avec les jeunes femmes qui trouvent normal de participer au tournage de telles publicités. Pour Hayat Mershad, ce point est crucial : "Nous tenterons de comprendre les raisons qui les poussent à le faire et qui sont pour la plupart du temps financières. Comme nous ferons en sorte de renforcer leur estime de soi afin qu'elles n'acceptent plus que leur corps soit utilisé pour vendre."

Le sexisme dans la publicité est régulièrement dénoncé dans le monde. Au Canada, des étudiants de l'Université de Saskatchewan ont monté une vidéo dans laquelle la femme-objet est remplacée par l'homme-objet, une initiative qui inverse les stéréotypes pour montrer leur ridicule. 

 

 

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La femme a toujours été mise en avant dans les publicités et plusieurs rôles lui ont été attribués. Si son image a évolué de la femme-ménagère au foyer à la femme moderne, elle s'affiche souvent aujourd'hui comme femme-objet pour inciter à l'achat.   
Au Liban, Fe-Male a décidé de lutter contre ces stéréotypes sexistes véhiculés par la publicité. Des stéréotypes qui...

commentaires (3)

C'EST L'EXAGÉRATION UNIQUEMENT QUI DEVRAIT ÊTRE CONDAMNÉE ! ON N'AIMERAIT PAS VOIR DES GORILLES SE REPRODUIRE DANS LES PUBLICITÉS... ET SURTOUT SUR LES ÉCRANS...

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 27, le 03 février 2014

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Commentaires (3)

  • C'EST L'EXAGÉRATION UNIQUEMENT QUI DEVRAIT ÊTRE CONDAMNÉE ! ON N'AIMERAIT PAS VOIR DES GORILLES SE REPRODUIRE DANS LES PUBLICITÉS... ET SURTOUT SUR LES ÉCRANS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 27, le 03 février 2014

  • Bravo! Il est vrai qu'une femme est, esthétiquement, généralement plus agréable à regarder qu'un homme, mais ce n'est pas une raison pour mettre en scène une pin-up afin de faire vendre de l'huile auto ou un crayon-bille! D’ailleurs, je pense que l'humour est aussi - sinon plus - vendeur que le sexe: pourquoi ne pas en user plus souvent?.

    Yves Prevost

    10 h 52, le 03 février 2014

  • Alors que les Libanaises tâtent plutôt leurs Gros chignons, certain "publicitaires" libanais(h) tâtent surtout leurs "très propres" vibrisses. Propos audacieux, certes, mais comme le monde entier déjà le sait, ils ne s'y connaissent guère en palpage de chignons ces mecs, sauf pour le fric ! En effet, ces "mâles" ne tâtent ce "terrain" Féminin que d'un pied de moins en moins assuré. L'approche de ce "paternalisme" impose le principe de précaution qui consiste à se réserver le droit de titiller cet éventuel publicitaire de s'en gausser, de le brocarder, voire de le caricaturer comme un vulgaire misogyne ; au risque prévisible de se faire attaquer pour anti-phénicisisme mercantile primaire ! En notant qu'1 des raisons que l'on aurait à espérer le succès de la critique de ce Pseudo-araméanisé, est le déferlement de grossièretés d'ores et déjà répertoriées dans son landerneau Campagnardisé. Le "il n’existe aucune Misogynie ici, et tout va très bien Mmes. les Marquises!" de ce Pseudo-phénicien-là, figurera en bonne place dans son florilège publicitaire Montagnard. Ce "Pauvre" type n'est qu'un exemple, mais le pire, car en sus avatar Type d'une variété grasseyante repue et bedonnante qui continue à "souiller" le monde Sain des Libanaises Saines ! L'apparition enfin d’1 Libanaise Libérée le fait, akîîîd, à qui mieux-mieux couiner. Qu’on le laisse alors, sans plus, dans ses "mâles" remugles.... mariner.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 49, le 03 février 2014

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