Rechercher
Rechercher

Liban - Frontière

Nakoura : le Liban affirme qu’il s’agit d’un incident isolé et Israël accuse le gouvernement et l’armée

La Finul a fait circuler hier des patrouilles tout le long de la ligne bleue.

L'incident qui s'est produit dimanche à la frontière libano-israélienne au niveau de Ras Nakoura continue d'occuper les milieux politiques, diplomatiques et militaires. L'armée libanaise, la Finul et le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati ont étudié ce dossier tout au long de la journée d'hier pour tenter de savoir ce qui s'est exactement passé.


La version libanaise officielle insiste sur le fait qu'il s'agit d'un incident isolé et que le soldat libanais, qui a tiré sur une patrouille israélienne tuant un soldat israélien, l'a fait de sa propre initiative. D'ailleurs, durant toute la nuit de dimanche, le soldat libanais soupçonné d'avoir tiré sur les Israéliens a été perdu de vue par ses supérieurs. Il n'est revenu à son poste qu'hier dans la journée. Interrogé par les autorités militaires – qui ont refusé de divulguer son identité –, le soldat a déclaré qu'il s'était caché toute la nuit dans les champs voisins du lieu à partir duquel il avait tiré, profitant de l'obscurité pour rester indécelable.


Pourtant, en dépit de la réaction rapide des autorités libanaises et des efforts de la Finul pour maintenir la situation sous contrôle, la tension est restée grande tout au long de la journée d'hier, à la frontière libano-israélienne. Durant la nuit de dimanche, les avions et les hélicoptères militaires avaient survolé la région, alors qu'aussi bien l'armée israélienne que l'armée libanaise avaient levé leur état d'alerte. Des tirs d'armes légères et moyennes ont aussi été entendus. Dans la journée d'hier aussi, des avions israéliens ont survolé le Sud et la Békaa-Ouest, effectuant même des raids virtuels dans le ciel libanais au-dessus de Saïda et de ses environs. Le correspondant de l'Agence nationale d'information (ANI, officielle) a fait même état d'activités intenses et inhabituelles de l'autre côté de la frontière, notamment au niveau de Kfarkila, Kfarchouba, Chebaa et Jabal el-Cheikh.


De même, une réunion extraordinaire tripartite a eu lieu au siège de la Finul à Ras Nakoura, regroupant des officiers libanais, israéliens et de la force intérimaire de l'ONU. Elle avait été d'abord fixée à 10h, mais elle a dû être reportée à 14h. En même temps, le Premier ministre sortant Nagib Mikati a reçu le représentant du secrétaire général de l'ONU au Liban Derek Plumbley à qui il a affirmé que le commandement de l'armée lui a confirmé que l'incident de dimanche soir était isolé. M. Mikati a émis le souhait que le calme soit préservé au Sud et que la résolution 1701 continue à être respectée.
Plus tard, en début de soirée, l'armée a publié un communiqué officiel dans lequel elle a confirmé le fait que le soldat auteur des tirs avait agi de sa propre initiative et qu'il s'agissait d'un incident isolé. Le communiqué de l'armée ajoute que la troupe coordonne son action avec la Finul pour circonscrire l'incident et éviter qu'il ait des répercussions sur la situation en général.


De son côté, le bureau de l'AFP à Jérusalem a rapporté que l'armée israélienne « a riposté de manière limitée à la mort d'un de ses soldats touché par des tirs à la frontière libanaise ». L'agence cite aussi le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, qui a fait assumer au gouvernement libanais et à l'armée la responsabilité de l'attaque. Parallèlement, un porte-parole de l'armée israélienne, Arye Shalicar, a déclaré à l'AFP qu'après les tirs en provenance du Liban, les militaires israéliens envoyés dans le secteur avaient repéré deux suspects de l'autre côté de la frontière. Ils ont tiré sur eux et au moins l'un d'entre eux a dû être touché. Le porte-parole de l'armée israélienne a ajouté qu'il pense qu'il s'agit de « deux soldats de l'armée impliqués dans les tirs » contre les Israéliens.


Pourtant l'armée libanaise n'a fait état d'aucun blessé dans ses rangs et continue d'affirmer qu'il s'agit d'un incident isolé effectué par un soldat qui a agi de sa propre initiative. Rappelons qu'il s'agit de l'incident frontalier le plus grave depuis août 2010 quand un soldat israélien, deux soldats et un journaliste libanais avaient été tués.


Toutefois, les commentateurs israéliens ont multiplié hier les analyses pour dire que dans la période actuelle, même si le Hezbollah a des raisons de vouloir se venger d'Israël qu'il accuse d'avoir tué un de ses chefs, Hassane Lakkis, ni le parti chiite ni Israël ne souhaitent une vaste confrontation militaire. L'un des commentateurs glisse malgré tout que l'idée que « le Hezbollah pourrait préférer des attaques discrètes, en agissant par exemple par l'intermédiaire de soldats libanais pour ne pas être accusé directement et pour éviter d'être entraîné dans une véritable guerre contre Israël, alors qu'il est empêtré dans la guerre en Syrie ».

 

Lire aussi

La France appelle à la retenue

 

L'incident qui s'est produit dimanche à la frontière libano-israélienne au niveau de Ras Nakoura continue d'occuper les milieux politiques, diplomatiques et militaires. L'armée libanaise, la Finul et le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati ont étudié ce dossier tout au long de la journée d'hier pour tenter de savoir ce qui s'est exactement passé.
La version libanaise officielle...
commentaires (4)

Le plus beau titre que j'ai lu à ce sujet sur un journal ami: les missiles latents du hezbollah ont convaicu Israel de l incident isolé. Merci aux missiles convainquants.

Ali Farhat

14 h 44, le 17 décembre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Le plus beau titre que j'ai lu à ce sujet sur un journal ami: les missiles latents du hezbollah ont convaicu Israel de l incident isolé. Merci aux missiles convainquants.

    Ali Farhat

    14 h 44, le 17 décembre 2013

  • chaque libanais "normal " sait à quoi s'en tenir... il ne se passera rien,rien du tout...Israël est au balcon,et regarde ses ennemis s'entretuer...bien tranquillement.

    GEDEON Christian

    13 h 44, le 17 décembre 2013

  • On a marque un point en tous les cas. les usurpateurs n'ont jamais ete aussi conprehensifs avec notre armee et notre resistance, la menace du baton y est pour beaucoup , ou alors comme le suggerait avant hier un gros gruyere , l'armee sioniste n'arrive pas a enroler plus de 20.000 soldats , pour faire face a 2000 de nos vaillants combattants . La peur a change de camp.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 28, le 17 décembre 2013

  • Il nous manquait cet étrange "incident isolé" avec l'ennemi israélien !

    Halim Abou Chacra

    12 h 37, le 17 décembre 2013

Retour en haut