Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a insinué hier que les services secrets de l'Arabie saoudite pourraient être impliqués dans le double attentat contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth, qui avait fait 25 morts le 19 novembre et qui a été revendiqué par un groupe lié à el-Qaëda, les brigades Abdallah Azzam.
Ce groupe, a précisé le secrétaire général du Hezbollah, qui s'exprimait sur la OTV, « a un émir, et il est saoudien, et je suis convaincu qu'il est lié aux services secrets saoudiens. Ces services, qui dirigent des groupes comme celui-là dans différentes parties du monde ».
Un jour, vous nous remercierez
Par ailleurs, le secrétaire général du Hezbollah a réaffirmé que l'intervention de ses combattants aux côtés des forces régulières syriennes a permis de protéger la frontière libanaise. « Si nous abandonnons nos responsabilités en Syrie, les frontières libano-syriennes seraient envahies (par des rebelles) », a dit Hassan Nasrallah, lors d'une entrevue accordée à la chaîne de télévision libanaise OTV.
« Je vous rappelle que des voitures piégées sont entrées au Liban à partir de Yabroud et de Nabak », a-t-il précisé.
Et d'ajouter : « Nous nous battons en Syrie pour défendre le Liban. Le jour viendra où tout le monde nous remerciera pour notre intervention (en Syrie) et on remerciera les jeunes combattants tombés en martyrs. »
Selon un bilan établi par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la guerre en Syrie a causé la mort de 232 membres du Hezbollah depuis le début du conflit en mars 2011.
(Repère : Les répercussions du conflit syrien sur le Liban)
Le Hezbollah croit à un Liban patrie définitive, a également affirmé Nasrallah, prenant ses distances à l'égard de déclarations juvéniles passées. Il sait qu'aucune communauté ne saurait gouverner toute seule le pays. Il a nié toute volonté d'hégémonie de son parti sur le Liban ou la vie politique, et affirmé que l'incident de l'USJ a été grossi outre mesure pour embarrasser le général Michel Aoun. « Nous ne finançons aucun des étudiants chiites qui nous sont proches inscrits à l'USJ, a-t-il assuré en substance. Ils sont là pour l'excellence de l'enseignement qui y est prodigué. Quand nous pourrons les égaler, ils s'inscriront ailleurs. »
Nasrallah a ajouté qu'il était contre tout vide à la tête de l'État et favorable à l'élection d'un nouveau président de la République dans les délais constitutionnels.
Ouverture sur le Qatar
Le chef du Hezbollah a affirmé par ailleurs qu'il avait rencontré une délégation qatarie « il y a quelques jours ». « Le Qatar est en train de réévaluer ses positions vis-à-vis de la région », a indiqué Hassan Nasrallah. « Nous sommes toujours en désaccord avec les Qataris concernant la situation en Syrie, mais nous ne cherchons pas à créer des problèmes, ni avec Doha ni avec Riyad », a-t-il toutefois ajouté. « Nous avons expliqué à la délégation qatarie que toute intervention militaire en Syrie serait vouée à l'échec et constituerait un acte de folie », a encore dit Hassan Nasrallah, soulignant la nécessité de trouver une issue politique à la guerre qui dure depuis plus de deux ans.
Le secrétaire général du Hezbollah a salué enfin l'accord intérimaire conclu le 24 novembre à Genève entre les grandes puissances et l'Iran sur son programme nucléaire. « Tous les peuples de la région vont bénéficier de cet accord », a affirmé Hassan Nasrallah. « Certains pays régionaux espéraient une guerre avec l'Iran, mais ceci aurait eu des répercussions dangereuses sur toute la région », a-t-il ajouté.
Selon le leader chiite, « le risque de guerre est toujours présent ». Mais, a-t-il ajouté, je ne pense pas qu'Israël peut bombarder les sites iraniens sans un feu vert américain.
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commentaires (10)
Une petite question pourtant. A ecouter le sayyed, nous avons l impression qu'il est plus l'ambassadeur d'Iran que chef de parti libanais.
IMB a SPO
13 h 34, le 05 décembre 2013