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À La Une - Liban

Attentats de Beyrouth : les deux kamikazes présumés identifiés

Les deux hommes seraient des sympathisants du cheikh sunnite Ahmad el-Assir.

Photo postée sur la page Facebook de Mouine Aboud Dahr (3e, droite, en bleu). Photo AFP

Les autorités libanaises ont identifié les deux auteurs présumés du double attentat suicide meurtrier contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth, a-t-on appris samedi auprès de la justice et de l'armée. Les proches des deux suspects affirment qu'ils étaient des sympathisants du cheikh sunnite radical Ahmad el-Assir.


L'un des deux kamikazes présumés a été identifié comme étant Mouïn Abou Dahr, un Libanais de 21 ans originaire de Saïda, la grande ville à majorité sunnite du sud du Liban. Un membre de sa famille a affirmé à l'AFP que le jeune homme avait téléphoné à son père en utilisant un numéro syrien quelques jours avant les attentats, "lui demandant pardon pour quelque chose qu'il allait faire".

En soirée, l'armée a en outre confirmé dans un communiqué qu'à la suite de tests ADN, un Palestinien résidant au Liban, Adnane Moussa al-Mohammad, était considéré comme le deuxième kamikaze.

Le premier kamikaze présumé a aussi été identifié par comparaison avec l'ADN de son père, selon le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr.

 

"Venger" Ahmad el-Assir
Sur la page Facebook présentée comme étant celle de Mouïn Abou Dahr, qui semble avoir été désactivée samedi, le jeune homme, apparaissant sur une photo avec une barbe noire, exprimait son admiration pour el-Qaëda et Ahmad el-Assir, l'opposant farouche au régime syrien et à ses alliés, comme l'Iran et le Hezbollah. Il est en cavale depuis des affrontements meurtriers cet été entre ses partisans et l'armée libanaise.

Sur cette page, Mouïn promettait de "venger" ce cheikh, très médiatisé mais qui ne bénéficiait pas d'un large soutien au sein de la communauté sunnite.


A Saïda, dans le quartier où vivait le jeune homme, le choc était visible chez les voisins, sa famille se refusant à parler à la presse.
"C'était un homme poli, qui m'encourageait tout le temps à aller prier. Je ne m'attendais pas à ce qu'il commette un tel acte", affirme à l'AFP Ahmad al-Yaman, qui habite en face de l'immeuble où résidait Mouïn.
Un jeune se présentant comme un de ses amis très proches a affirmé de son côté à l'AFP que le kamikaze avait beaucoup changé après un voyage en Suède, où il avait été pris sous l'aile d'un imam.
"Depuis qu'il est rentré de Suède, il me parlait du martyre et estimait que sa famille n'était pas assez religieuse", a indiqué cet ami.

Lorsque l'armée a pourchassé cheikh Assir qui l'accusait de complaisance à l'égard de l'implication du Hezbollah en Syrie, le jeune homme était en colère, "estimant que les sunnites du Liban étaient injustement traités".

 

Le choc
A Beissariyé, à 10 km de Saïda, chez la famille du deuxième kamikaze présumé, c'est également le choc.
"Mon fils était pieux et allait régulièrement à la mosquée (...) je n'arrive pas à croire que mon fils ait commis ce crime effroyable", affirme la mère, en tremblant.
"Les gens du village ont averti le père que son fils participait à des rassemblements du cheikh Assir à Saïda", raconte l'oncle. "Il a tenté à plusieurs reprises de l'en dissuader, mais son fils a refusé et il a quitté la maison depuis des mois, on ne savait rien de lui, jusqu'à ce que son nom soit mentionné dans l'attentat". 

 

(Eclairage : Trois foyers favorables aux groupes extrémistes au Liban)

(Eclairage : Trois foyers favorables aux groupes extrémistes au Liban) - See more at: http://www.lorientlejour.com/article/844103/attentat-a-beyrouth-lidentite-dun-des-kamikazes-confirmee.html#sthash.6MsWPiDj.dpuf
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Le double attentat suicide de mardi, qui a fait 25 morts et des dizaines de blessés, avait été revendiqué par un groupe lié à el-Qaëda, Abdallah Azzam, qui a affirmé avoir agi en représailles à l'implication du Hezbollah, parti libanais chiite parrainé par l'Iran, dans les combats contre les rebelles en Syrie aux côtés du régime de Damas.
Il s'agissait de la première attaque contre des intérêts iraniens depuis le début du conflit syrien en mars 2011, dans lequel Téhéran soutient le régime de Bachar el-Assad. L'implication de ce pays à majorité chiite dans la guerre provoque l'ire des sunnites en Syrie et au Liban, en majorité partisans des rebelles.

Trois jours plus tard, vendredi 22 novembre, jour de la fête de l’indépendance du Liban, une voiture piégée a été désamorcée dans l'est du Liban, selon une source de sécurité. La voiture de type Buick bourrée de 400 kg d'explosifs était garée sur une route de la plaine de la Békaa (un fief du Hezbollah, ndlr) entre les villages de Maqné et de Younine, au nord de la ville de Baalbeck.

La banlieue-sud de Beyrouth avait déjà été secouée par deux attentats l'été dernier : le premier à Bir el-Abed le 9 juillet avait fait 50 blessés et le second à Roueiss le 15 août avait fait 27 morts. Un groupuscule syrien inconnu avait revendiqué ces attentats, affirmant riposter à l'implication du Hezbollah dans les combats aux côtés du régime syrien.

Le 26 mai dernier, deux roquettes Grad de 122 mm avaient en outre explosé dans la banlieue-sud de Beyrouth. L’un des engins avait atteint un parc de voitures situé près de l’église Mar Mikhaël, l’autre dans le quartier Maroun Misk, blessant quatre personnes – des ressortissants syriens – et provoquant des dégâts matériels.

A la mi-octobre, les forces de sécurité avaient annoncé, à la veille de la fête de l’Adha, avoir découvert une voiture bourrée d’explosifs dans un quartier très fréquenté de la banlieue-sud, garée sur le bas-côté de la route et prête à exploser.

 

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Les autorités libanaises ont identifié les deux auteurs présumés du double attentat suicide meurtrier contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth, a-t-on appris samedi auprès de la justice et de l'armée. Les proches des deux suspects affirment qu'ils étaient des sympathisants du cheikh sunnite radical Ahmad el-Assir.
L'un des deux kamikazes présumés a été identifié comme étant Mouïn...

commentaires (3)

Tout libanais se demande comment on a vite pu identifier en temps record les les deux auteurs présumés du double attentat suicide meurtrier contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth alors que d'autres crimes n'ont jamais pu être identifies à jour .

Sabbagha Antoine

16 h 27, le 24 novembre 2013

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Commentaires (3)

  • Tout libanais se demande comment on a vite pu identifier en temps record les les deux auteurs présumés du double attentat suicide meurtrier contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth alors que d'autres crimes n'ont jamais pu être identifies à jour .

    Sabbagha Antoine

    16 h 27, le 24 novembre 2013

  • CES DEUX KAMIKAZES SONT LES STUPIDES EXÉCUTEURS QUI VONT ALLER EN ENFER TROUVER 70 SATANS CHACUN AU LIEU DES VIERGES DU PARADIS ( GRAND SIC ! ). MAIS LA GRANDE QUESTION EST DE SAVOIR QUI SONT LES PLANIFICATEURS ET LEURS POURVOYEURS... TOUT COMME POUR TOUS LES ATTENTATS COMMIS DANS LA DERNIÈRE DÉCENNIE, ET NON SEULEMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 49, le 24 novembre 2013

  • "Jihad sacré" chiite contre "jihad sacré" sunnite. C'est bien ce que confirme le Hezbollah en fait chaque fois qu'il annonce le "martyr" de l'un de ses combattants en Syrie "accomplissant son devoir de jihad". "Takfiristes" sunnites contre "takfiristes" chiites, en une guerre sans merci en Syrie, à l'exemple de ce qui se passe en Irak où une voiture piégée explose ou un attentat suicide est commis presque tous les jours, et parfois plus d'une fois par jour. Sur ordre du guide suprême de l'Iran, sayyed Hassan Nasrallah fait plonger le Hezbollah dans cette mer de sang dans la "35e provinve iranienne". Or le Hezbollah est (dit) libanais. Conséquence fatale : "irakisation" et "syrianisation" du Liban. En illustration de cette réalité, je propose aux lecteurs de voir une vidéo que le Hezbollah vient juste de lancer sur sa guerre (super sectaire, on le voit bien) et la performance de ses "jihadistes" sur le champ de bataille en Syrie. "Link": www.youtube.com/embed/Y3sE7xeaiPU

    Halim Abou Chacra

    06 h 01, le 24 novembre 2013

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