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À La Une - Diplomatie

La participation du Liban à Genève 2 loin d’être tranchée

Brahimi et les responsables convergent sur la nécessité d’une solution politique à la crise syrienne.

Michel Sleiman accueillant à Baabda Lakhdar Brahimi. Photo Dalati et Nohra

La visite hier à Beyrouth de l’émissaire arabe et international Lakhdar Brahimi a permis aux responsables libanais de rappeler, de concert avec le diplomate algérien, leur soutien à une solution politique de la crise en Syrie.
C’est à peu près l’unique résultat apparent des entretiens qu’a eus M. Brahimi avec le président de la République, Michel Sleiman, le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, et enfin le ministre sortant des Affaires étrangères, Adnane Mansour. 


Certes, la perspective de la conférence de Genève 2 et celle d’une éventuelle participation du Liban à cette réunion ont été au centre des discussions. Mais, d’une part, les risques qui rendent sa tenue aléatoire sont toujours là et, d’autre part, rien n’indique qu’au cas où elle aurait lieu, le Liban serait invité à y prendre part.
Il semble, en effet, que l’une des options qui pourraient être retenues dans le but de rendre possible la tenue de la conférence consisterait à en réduire le format, de sorte qu’il y ait le moins de participants possibles. Dans un tel cas, le Liban, comme d’autres pays concernés de la région, en serait exclu.


De plus, la question se posait aussi, le cas échéant, de savoir qui représenterait Beyrouth à cette conférence. Le problème est de taille, sachant l’énormité du fossé qui sépare les points de vue des uns et des autres au sujet de la crise syrienne, et la difficulté qu’a eue le gouvernement Mikati à faire respecter dans ses propres rangs la politique de « distanciation » qu’il avait édictée.
Gageons que si les deux premières étapes (la tenue de Genève 2 et le principe d’une participation du Liban) étaient finalement franchies, la troisième (l’identité du participant libanais) serait à n’en pas douter le ferment d’une énième querelle politique sur la scène intérieure.

 

(Lire aussi: Genève 2, seul moyen d’arrêter la violence au Liban, selon les USA)


Mais, pour le moment, le problème reste du domaine de la spéculation théorique dans la mesure où le risque d’avortement ou, du moins, d’ajournement prolongé de la conférence est omniprésent. Le « non » ferme opposé hier par Lakhdar Brahimi à la question d’un journaliste qui lui demandait s’il comptait se rendre en Arabie saoudite dans le cadre de sa tournée actuelle donne une idée des difficultés qui entravent sa mission, sachant l’influence que peut avoir Riyad sur une partie de l’opposition armée syrienne et son mécontentement à la suite des derniers développements survenus dans les tractations internationales autour de la question syrienne, mais aussi de l’évolution des rapports irano-américains.

Les entretiens de l’émissaire
Arrivé en provenance de Damas, M. Brahimi a été reçu hier en premier au palais de Baabda par le président Sleiman. Ce dernier a réaffirmé devant l’émissaire son point de vue sur la vanité de toute solution militaire à la crise syrienne et sur la nécessité d’un règlement pacifique, qui serait également bénéfique pour le Liban.


M. Brahimi a quitté Baabda sans faire de déclaration à la presse. Plus tard, il s’est rendu avec une délégation comprenant le représentant du secrétaire général de l’ONU à Beyrouth, Derek Plumbly, chez M. Berry, à Aïn el-Tiné. À sa sortie, il a indiqué dans une déclaration avoir informé le chef de l’État et le président de la Chambre des contacts qu’il a effectués avec les États concernés par la conférence de Genève 2.
M. Berry a pour sa part affirmé que la discussion avait été « utile », qu’il avait été question de la nécessité d’assurer le succès de Genève 2 et aussi de l’importance de convier le Liban à cette conférence.


Sur ce dernier point, M. Mikati, avec lequel l’émissaire s’est entretenu par la suite au Grand Sérail, s’est montré un peu moins affirmatif que ne l’a été M. Berry.
« Le Liban est en faveur de la tenue de la conférence de Genève 2 en vue de régler la crise en Syrie. Il prendra sa décision de participer ou non à cette conférence en fonction de l’invitation qui lui sera adressée », a déclaré le chef du gouvernement démissionnaire.
Dans le cas d’une participation du Liban, « il ne s’agirait pas d’une volonté d’intervenir dans les affaires intérieures syriennes, mais d’une conviction à propos de la nécessité d’être présent à toute réunion portant sur la Syrie, parce que nous sommes le pays voisin de la Syrie le plus sujet aux retombées du conflit, notamment sur le plan des réfugiés ». Et M. Mikati d’ajouter : « Il est vrai que nous avons des engagements fraternels et humains à l’égard de nos frères syriens, et que nous compatissons avec eux dans leur tragédie, mais la priorité pour nous va à la protection de notre patrie et de notre peuple. »


Le diplomate algérien a pour sa part précisé, au cours d’un point de presse, que le Liban est « en faveur de la tenue de la conférence et que les trois présidents sont pour qu’une invitation soit adressée au Liban ». « Lorsque celle-ci sera adressée, ils décideront s’ils veulent participer ou non, mais je crois qu’ils penchent plutôt vers une participation », a-t-il dit. 


Enfin, l’émissaire international, qui doit quitter le Liban ce matin, a clôturé ses entretiens par une entrevue avec le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, lequel a fait état par la suite d’une convergence de vues avec M. Brahimi sur la nécessité de la solution politique en Syrie.

 

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