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À La Une - syrie

A Homs, les civils assiégés "mangent juste de quoi survivre"

Voiture piégée devant une mosquée dans la région de Damas.

Des combattants rebelles utilisent un ordinateur portable, le 25 octobre 2013, à Alep. REUTERS/Aref Hretani

Une voiture piégée a fait au moins 20 morts vendredi près d'une mosquée dans la région de Damas, selon une ONG syrienne qui a mis en garde contre une famine dans les quartiers rebelles encerclés par l'armée à Homs (centre).

 

La voiture a explosé près d'une mosquée à Souq Wadi Barada, une localité rebelle à 40 km au nord-ouest de Damas, au moment de la grande prière du vendredi. L'attentat a fait au moins 20 morts, dont trois enfants, et des dizaines de blessés, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Cette ville est sous le contrôle des rebelles, mais les troupes fidèles au régime de Bachar el-Assad sont positionnées juste à l'extérieur, a précisé l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales à travers la Syrie.

Selon l'agence officielle Sana, la voiture a explosé alors que "les terroristes", terme utilisé par le régime pour désigner l'opposition et les rebelles, étaient en train de la piéger. "Des terroristes et des civils ont été tués. Deux corps sont arrivés à l'hôpital Mouassat, dont un enfant de 7 ans. Il y aussi 30 blessés, dont la majorité grièvement".

 

(Lire aussi: Dans la campagne bavaroise, des experts en armes chimiques se préparent au pire de la Syrie)

 

Toujours dans la région de Damas, au moins 24 rebelles, dont des étrangers, - 40 selon l'agence Sana - ont été tués dans une embuscade des forces du régime près d'Otaibé, à 30 km à l'est de la capitale, a annoncé l'OSDH.
Plus au sud, dans la province de Deraa, 19 rebelles ont été tués dans un assaut contre une base de l'armée, selon l'OSDH, qui ne disposait pas de bilan pour les forces du régime.

 

 

"Mettre fin au bain de sang"

Alors que la guerre fait rage entre forces loyalistes et insurgés, le chef de l'Armée syrienne libre (ASL), principale formation rebelle, et d'autres combattants anti-régime ont rencontré en Turquie le médiateur international Lakhdar Brahimi, actuellement en tournée dans la région pour tenter d'organiser une conférence de paix.

Le conflit en Syrie a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011, selon l'OSDH, et poussé selon l'ONU des millions de Syriens à fuir leur foyer. 

 

Le chef de l'ASL, le "général Sélim Idriss, a réaffirmé que nous cherchions tous une solution et à mettre fin au bain de sang. Il a aussi dit qu'il fallait s'attaquer à la racine du problème - à savoir Bachar el-Assad", a déclaré à l'AFP Louaï Moqdad, un porte-parole de l'ASL.

 

Après les appels internationaux la semaine dernière en faveur des civils bloqués à Mouadamiyat al-Cham, une ville rebelle assiégée par le régime près de Damas, l'OSDH et des militants ont lancé vendredi un cri d'alarme pour ceux des quartiers rebelles du centre de Homs, assiégés depuis plus de 500 jours.

 

"Environ 3.000 civils, dont 500 sont âgés de plus de 70 ans, ne se nourrissent que des faibles stocks qui restent dans les quartiers assiégés de Homs", a expliqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. " Ils mangent juste de quoi survivre", a-t-il ajouté.

En juillet, l'armée a reconquis le quartier de Khaldiyé, et des centaines de personnes qui s'y trouvaient se sont réfugiées dans d'autres secteurs sous contrôle rebelle. Mais les derniers tunnels d'approvisionnement ont été détruits il y a plusieurs semaines, et "les gens ne peuvent manger que ce qu'ils ont en stock", a expliqué M. Abdel Rahmane.

 

"Exode massif"

"Il ne reste à manger que du boulgour. On mange la même chose tous les jours. Les gens sont faibles", a déclaré Yazan, un militant sur place interrogé par l'AFP via internet, soulignant que cette grave pénurie alimentaire entraînait la propagation de maladies.

 

Plus au nord, Médecins sans frontières a évoqué l'"exode massif" d'environ 130.000 personnes de la ville de Sfira, dans la province d'Alep, après plus de deux semaines de combats et de bombardements ayant fait, selon l'ONG, 76 morts et 450 blessés en cinq jours.

 

La patronne des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos, a demandé vendredi au Conseil de sécurité de faire pression sur toutes les parties pour que l'aide humanitaire puisse atteindre les personnes dans le besoin, soulignant que depuis plus d'un an, l'ONU n'avait pas pu accéder à 2,5 millions de civils prisonniers dans les zones de combats.


Selon une étude commandée par l'ONU et publiée vendredi, plus de la moitié de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté en raison de l'effondrement de l'économie depuis le début des violences.


A Damas, les experts chargés de superviser le démantèlement de l'arsenal chimique syrien ont désormais visité 19 des 23 sites signalés par les autorités, a annoncé l’Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

L'organisation avait dit s'attendre à recevoir avec quelques jours d'avance le programme de ce démantèlement que Damas devait remettre avant dimanche, mais ne semblait vendredi pas encline à communiquer sur le sujet dans l'immédiat.

 

En outre la Norvège, sollicitée par les Etats-Unis en vue de détruire une partie de l'arsenal chimique syrien sur son sol, a annoncé vendredi qu'elle ne pourrait accéder à cette requête, jugeant le calendrier trop serré.

 

 

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Une voiture piégée a fait au moins 20 morts vendredi près d'une mosquée dans la région de Damas, selon une ONG syrienne qui a mis en garde contre une famine dans les quartiers rebelles encerclés par l'armée à Homs (centre).
 
La voiture a explosé près d'une mosquée à Souq Wadi Barada, une localité rebelle à 40 km au nord-ouest de Damas, au moment de la grande prière du vendredi....
commentaires (2)

Oh mon dieu le titre... un ou deux quartiers seulement de Homs sont assiégés et des couloirs sont ouverts pour ceux qui désirent les quitter. la difficulté c'est qu'ils sont pris par les groupes armés et terroristes comme boucliers humains.

Ali Farhat

02 h 22, le 26 octobre 2013

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Commentaires (2)

  • Oh mon dieu le titre... un ou deux quartiers seulement de Homs sont assiégés et des couloirs sont ouverts pour ceux qui désirent les quitter. la difficulté c'est qu'ils sont pris par les groupes armés et terroristes comme boucliers humains.

    Ali Farhat

    02 h 22, le 26 octobre 2013

  • Toujours une guerre sauvage ou la paix semble lointaine . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    14 h 51, le 25 octobre 2013

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