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Moyen Orient et Monde - Le clic

Syrie : retour à l’âge de pierre

Photo tirée de la page facebook.com/kafar.nobol

Les 20 inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) chargés de détruire l’arsenal chimique de la Syrie sont arrivés hier dans le pays pour se débarrasser en plein conflit d’un stock interdit estimé à un millier de tonnes.


L’équipe chargée de faire appliquer la résolution de l’ONU encadrant la destruction de l’arsenal chimique circulait à bord d’une vingtaine de véhicules tout-terrain blancs, a constaté un photographe de l’AFP. Leur mission historique est l’une des opérations de désarmement les plus ambitieuses et les plus dangereuses jamais tentées. La destruction d’un arsenal chimique a déjà été entrepris en Irak et en Libye, mais jamais en pleine guerre. Or la Syrie s’enfonce chaque jour un peu plus dans un conflit complexe qui a fait au moins 115 206 morts, dont 41 533 civils, a déclaré l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Hier, au moins 20 combattants rebelles, dont des jihadistes du Front al-Nosra, ont été tués dans un bombardement des forces du régime visant à ouvrir un axe de ravitaillement militaire entre le centre du pays et la ville d’Alep, a rapporté l’OSDH.

 

(Lire aussi : L’accord américano-russe signe-t-il l’avènement d’une ère de paix ?, le commentaire d'Emile Khoury)


Les inspecteurs de l’OIAC arrivent au lendemain du départ des experts de l’ONU, qui ont enquêté sur sept cas où le régime ou l’opposition ont dénoncé des attaques chimiques, près de Damas et dans le nord de la Syrie. Ils doivent remettre leur rapport fin octobre. Ces experts avaient déjà affirmé que du gaz sarin avait été utilisé à une grande échelle lors de l’attaque du 21 août près de Damas, mais n’avaient pas établi la responsabilité de l’une ou l’autre des parties... Ce que le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Ekmeleddin Ihsanoglu, a déploré. « Sans obtenir d’informations précises sur ceux qui commis ces crimes, nous ne pouvons être satisfaits », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Moscou à l’issue d’entretiens avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

C’est Assad qui l’a dit
C’est dans le cadre d’un accord russo-américain évitant les frappes en imposant le désarmement chimique du pays d’ici à mi-2014 que les autorités syriennes ont fourni le 19 septembre une liste des sites de production et de stockage des armes chimiques, qui doivent être inspectés dans les 30 jours.


La résolution 2118 appelle aussi à la tenue « le plus tôt possible » d’une conférence internationale à Genève pour amorcer une solution politique, mais son format reste encore à définir. La liste des participants syriens pose notamment question. Le chef de l’opposition Ahmad Jarba a dit samedi que la Coalition nationale syrienne était disposée à envoyer une délégation. Mais pour


M. Assad, « on ne peut pas parler avec des organisations liées à el-Qaëda (ni) négocier avec des gens qui demandent une intervention militaire en Syrie », en allusion à la Coalition. Selon la Russie, le régime syrien pourrait en revanche entamer des négociations avec les éléments modérés de l’opposition armée. M. Lavrov a ainsi déclaré ne pas exclure « que l’opposition armée, si elle ne se prononce pas pour les extrémistes et n’a pas de visions terroristes, puisse être très bien représentée » à cette conférence dite « Genève 2 ». Et au ministre russe d’ajouter qu’ « à propos, c’est quelque chose que le président Assad a aussi dit ».


De plus, l’organisation de cette réunion prévue à la mi-novembre a été repoussée à plusieurs reprises en raison de désaccords sur les objectifs et les participants. M. Lavrov a rejeté sur les Occidentaux la responsabilité de la tenue d’une telle conférence, insistant sur le fait que les Occidentaux et les pays arabes, ayant un rôle-clé dans la région, devaient faire en sorte que les groupes d’opposition armée se mettent d’accord pour participer à Genève II, doutant cependant que cela puisse se faire d’ici à novembre. « Jusqu’à récemment, nous espérions que nos partenaires occidentaux, qui se sont engagés à amener l’opposition à la conférence, pourraient le faire rapidement, mais ils n’ont pas pu le faire et je ne sais pas s’ils seront capables d’y arriver d’ici à mi-novembre », a déclaré Sergueï Lavrov. M. Lavrov a cependant insisté sur l’urgence d’une telle initiative diplomatique car, a-t-il dit, « les (islamistes) radicaux et les jihadistes renforcent leurs positions » en Syrie.

 

(Pour mémoire : L’opposition syrienne plus affaiblie que jamais)


Rebelles et opposition réclament en outre le départ du président syrien en condition à la tenue de la conférence. « Le peuple tout entier demande que Bachar el-Assad soit président, quoi qu’en disent l’opposition, les Américains et les traîtres », a rétorqué hier devant des journalistes le ministre syrien de l’Information, Omrane al-
Zohbi. Pour le ministre, c’est à M. Assad de décider s’il souhaite se représenter à l’expiration de son mandat en 2014.

Guterres
En attendant, dix-sept pays ont accepté d’ouvrir leurs frontières à des réfugiés syriens désireux de s’y installer, a annoncé hier à Genève M. Antonio Guterres, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés. S’exprimant au cours d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion du comité exécutif du HCR, M. Guterres a ajouté que ces pays pourraient accueillir plus de 10 000 réfugiés en quête d’un nouvel avenir. Les 17 pays sont l’Australie, l’Autriche, le Canada, la Finlande, l’Allemagne, la Hongrie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, l’Espagne, la Suède, la Suisse, le Danemark, la France, les États-Unis et, pour la première fois, le Mexique qui se limitera cependant à une contribution financière.
Parallèlement, sept Syriens ont été arrêtés hier, soupçonnés d’être à l’origine de la mort de treize immigrés érythréens, lundi au large de la Sicile, ont annoncé les médias italiens. Les immigrés seraient tombés à la mer depuis un bateau de pêche qui s’est échoué près du rivage avec 160 personnes à bord. Selon les premiers éléments de l’enquête, les Syriens auraient pu jeter à l’eau les Érythréens. Des témoins les auraient vus en train de frapper les migrants à l’aide de cordes et de ceintures, précise le Corriere della Sera.

 

 

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commentaires (3)

Exceptionnels, admirables, les habitants de Kafarnabel. De quel droit une crapule comme assad le chimique est-il maintenu aux commandes d'un peuple aussi digne! Chaque mot qu'il disent est lourd de verites.

Bibette

11 h 24, le 03 octobre 2013

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Commentaires (3)

  • Exceptionnels, admirables, les habitants de Kafarnabel. De quel droit une crapule comme assad le chimique est-il maintenu aux commandes d'un peuple aussi digne! Chaque mot qu'il disent est lourd de verites.

    Bibette

    11 h 24, le 03 octobre 2013

  • Assad et les Russes tergiverse et n'en veulent pas de Genève ni I ni II. Du reste il semble que le communauté internationale est a bout de souffle et ne peut plus décider de rien laissant la place aux voyous tel qu'Assad et ou L'Iran des mollahs pour faire n'importe quoi. Espérons que ces dérives ne conduisent pas a une catastrophe encore plus grave comme c'est le cas le plus souvent.

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 17, le 02 octobre 2013

  • Rien n'est plus vrai que ce que dit cette communauté digne et admirable de Kafranble : "La communauté internationale permet à l'assassin de tuer par toutes les armes sauf les armes chimiques". On n'a jamais vu une telle communauté internationale de merde !

    Halim Abou Chacra

    06 h 24, le 02 octobre 2013

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