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Liban - Le commentaire

L’accord américano-russe signe-t-il l’avènement d’une ère de paix ?

L’accord conclu entre Américains et Russes augure-t-il d’une ère de paix au Moyen-Orient, en particulier au Liban? C’est ce que n’hésite pas à prévoir une source diplomatique qui affirme que là où, par le passé, l’antagonisme entre ces deux puissances avait provoqué des guerres froides et des conflits, sanglants, leur accord actuel pourrait être synonyme de réalisme politique et de paix.
On sait en effet ce que l’hostilité entre les États-Unis et l’Union soviétique a apporté au monde, et notamment au Moyen-Orient et au Liban. On sait comment les camps de réfugiés palestiniens se sont progressivement transformés en casernes, comment le Liban a été emporté dans le tourbillon de l’entonnoir palestinien. Certes, au terme de combats fratricides et de deux invasions israéliennes, le Liban était parvenu à convaincre l’Occident, en particulier les États-Unis et la France, qu’une force multinationale contribuerait à sa stabilisation et à dissocier la crise libanaise de la crise israélo-palestinienne et israélo-arabe. Mais l’Union soviétique comprit que l’Occident tentait de régler la crise régionale sans tenir compte de ses intérêts. Instrumentalisant ses alliés locaux, l’URSS réussit à dynamiter l’initiative en question et à chasser du Liban les forces multinationales, après deux coûteux attentats contre le QG des marines et des forces françaises. La guerre avait alors repris de plus belle, jusqu’à la conclusion d’un arrangement entre les États-Unis et la Syrie de Hafez el-Assad, au terme duquel le dossier libanais fut confié à la Syrie. L’accord syro-américain eut cet avantage d’expulser du Liban l’OLP de Yasser Arafat, mais fut en grande partie conclu au détriment des alliés locaux de l’URSS.
Par opposition à cet accord bilatéral, l’accord américano-russe actuel a cet avantage d’inclure indirectement l’Iran. De ce fait, il pourrait bien être, selon la source diplomatique citée, le coup d’envoi d’un règlement régional global.
Selon la même source, les grandes puissances elles-mêmes sont désormais convaincues que les guerres sont devenues « trop coûteuses » et qu’elles débouchent inévitablement sur la négociation et le dialogue. De ce fait, ces puissances cherchent à aller au plus court et au plus pacifique des chemins, en tranchant les conflits « à froid », en fonction du poids stratégique de chaque camp qui y est engagé, dans un monde où les armes de destruction massive signifient la défaite pour tous, même pour les vainqueurs.
C’est pourquoi, conclut la source citée, le fait que les États-Unis reconnaissent aux Russes le droit de dire leur mot au sujet du règlement de la crise est en mesure de créer les conditions favorables à un règlement de la crise syrienne. Cet accord, qui a commencé par une entente sur le désarmement chimique de la Syrie, pourrait aussi porter sur le dossier nucléaire iranien, conduire à la dénucléarisation de tout le Moyen-Orient et à une solution juste et globale qui signerait l’avènement d’une ère de paix réelle dans la région.
La question qui se pose, si cette hypothèse est retenue, est la suivante : combien de temps faudra-t-il pour que cette ère de paix s’installe et pour que le Liban, par la même occasion, se stabilise.
Les divergences passées entre les États-Unis et l’URSS ont provoqué, au Liban, une guerre de 15 ans. Leur entente actuelle, on l’espère, pourrait faire de la paix une question de mois. Cela n’est pas impossible, si l’on pense que le changement du cours de la crise régionale vers une solution diplomatique, et non militaire, peut conduire à un accord plus large sur un changement de régime en Syrie. Un changement qui précéderait le départ de Bachar el-Assad, condition sine qua non pour éviter que la Syrie ne sombre dans le chaos, à l’instar de ce qui s’est passé en Irak. Ce qui n’est dans l’intérêt de personne. Pour finir, qu’on songe aussi qu’un rapprochement russo-américain pourrait se doubler d’un rapprochement saoudo-iranien qui écarterait définitivement de la région le spectre d’une conflagration générale.
L’accord conclu entre Américains et Russes augure-t-il d’une ère de paix au Moyen-Orient, en particulier au Liban? C’est ce que n’hésite pas à prévoir une source diplomatique qui affirme que là où, par le passé, l’antagonisme entre ces deux puissances avait provoqué des guerres froides et des conflits, sanglants, leur accord actuel pourrait être synonyme de réalisme politique...

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