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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Solidarité au compte-gouttes de l’UE pour les réfugiés syriens

Plusieurs pays européens appellent à l’aide.

Plusieurs pays européens, comme la Bulgarie et l’Italie, se trouvent sous la pression croissante d’un afflux de réfugiés syriens, et certains appellent à l’aide l’UE, qui accorde sa solidarité au compte-gouttes faute de s’entendre sur une action concertée.
La Bulgarie vient en effet de supplier ses partenaires de l’aider à gérer un afflux de réfugiés syriens. Ses trois centres d’accueil sont débordés, avec plus de 4 000 demandeurs, dont près de 1 500 Syriens en attente d’une décision. « La Bulgarie se dirige vers une situation de crise et a besoin d’aide », a déclaré mercredi le ministre de l’Intérieur Tsvetlin Yovtchev. La Commission a promis des soutiens financiers et une assistance technique. Mais Sofia n’obtiendra rien de plus. Confrontés à des vagues d’arrivées cet été, les dirigeants italiens, grecs et bulgares ne cachent plus leur préoccupation. Plus de 4 600 Syriens sont arrivés en Italie par la mer depuis le début de l’année, dont plus de 3 000 pendant le seul mois d’août, selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
Le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, a dénoncé « l’absence d’approche commune au problème ». L’Italie peut gérer ces arrivées, mais elle déplore le manque de solidarité de ses partenaires européens. La règle veut que le pays d’arrivée gère seul les demandeurs d’asile et leur hébergement, et il n’est pas question de répartir la charge au sein de l’UE. Quant à l’Allemagne, elle a rappelé qu’elle avait accueilli plus de 18 000 demandeurs d’asile syriens depuis 2011, alors qu’arrivaient dans le pays les premiers membres d’un nouveau contingent de quelque 5 000 réfugiés en provenance de ce pays.
Près de deux millions de personnes ont fui les combats en Syrie et se sont réfugiées dans les pays de la région. « La vaste majorité ne veut pas partir pour le moment, car ils espèrent toujours pouvoir rentrer chez eux », souligne-t-on à Bruxelles. « Pour le moment, la situation est gérable au niveau des arrivées dans l’UE », a assuré hier un responsable européen. La Commission européenne a toutefois recommandé à tous les États membres de préparer leur système d’asile à des arrivées massives de Syriens, notamment en cas d’intervention militaire, a-t-il rappelé.

La France très discrète
La France, l’Allemagne, la Suède, le Royaume-Uni et la Belgique refusent toute dérogation à la règle. À eux cinq, ces pays ont géré 70 % des 330 000 demandes d’asile présentées en 2012 dans l’UE. Depuis le début de l’année 2013, sur 13 000 demandes d’asile formulées par des ressortissants syriens, 4 700 ont été déposées en Suède, 4 500 en Allemagne et 700 en France, selon les données de l’Office européen de statistiques. Or la question de l’immigration est un sujet politiquement très sensible dans plusieurs de ces pays, à commencer par la France qui, pourtant très active sur le dossier syrien, se montre toutefois très discrète sur ses intentions concernant les réfugiés. Pour sa part, le Premier ministre britannique David Cameron a fait savoir que son pays n’avait « aucun plan pour héberger des ressortissants syriens ou leur procurer une protection temporaire ». Il offre en compensation un soutien financier.
La Suède, où depuis janvier 2012 près de 11 000 Syriens ont vu leur demande d’asile acceptée, a elle dû préciser que les demandes devaient être soumises sur son territoire, et non dans ses ambassades, après avoir annoncé qu’elle accorderait l’asile à tous les demandeurs syriens. « En Suède, le traitement des demandes d’asile est complètement apolitique, ce qui rend le pays attrayant pour les réfugiés », explique le chef du département juridique de l’Agence des migrations, Fredrik Beijer. Chaque cas est examiné individuellement, afin notamment d’identifier d’éventuels criminels de guerre.
La solidarité européenne est également limitée pour les demandes de réinstallation des réfugiés les plus vulnérables. Le HCR a demandé d’en accueillir 10 000, et seuls trois pays de l’UE ont fait des offres. L’Allemagne s’est engagée à en accueillir 5 000, l’Autriche 500 et la Finlande 500. La Suisse, non membre de l’Union, a proposé de prendre en charge 500 personnes et offert de favoriser le regroupement familial. L’Allemagne a plaidé début septembre pour l’organisation d’une conférence européenne consacrée aux réfugiés en provenance de Syrie. Le sujet devrait être abordé lors de la réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE les 7 et 8 octobre. Mais pour le moment, les Européens sont sur la défensive. Plutôt qu’un plan d’accueil coordonné des réfugiés en cas d’exode, ils se sont entendus pour rétablir, de façon temporaire et « en dernier ressort », des contrôles aux frontières nationales en cas d’afflux massif de migrants sur le territoire d’un État qui ne pourrait gérer cette situation.

 

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