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À La Une - Diplomatie

Syrie : Un tandem parfait, mais vers où va-t-il ?

Obama et Hollande mettent les points sur les « i », mais le flou demeure...

Barack Obama et François Hollande, lors d’une réunion bilatérale post-G20 hier à Saint-Pétersbourg, sur fond de dialogue de sourds avec la Russie. Jewel Samad/AFP

Le président français François Hollande a annoncé hier son intention d’attendre la présentation du rapport des inspecteurs de l’ONU sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie avant de déclencher une opération militaire contre le régime de Bachar el-Assad, ce dont s’est félicité le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.
Au terme d’un G20 largement consacré au dossier syrien, et au cours d’une conférence de presse bilatérale avec son homologue américain Barack Obama, le président français a posé comme autre échéance le vote du Congrès américain sur le bien-fondé d’une action contre Damas, et qui doit débattre du sujet à partir du 9 septembre, précisant tenir de M. Obama que ce scrutin interviendrait « au milieu de la semaine prochaine ».

 

(Lire aussi: Le G20 coupé en deux par le dossier syrien)


« Le rapport des inspecteurs doit être délivré le plus tôt possible et ce sera un élément d’appréciation », a expliqué François Hollande. Le rapport de l’ONU, attendu au plus tard à la mi-septembre, ne devrait porter que sur l’utilisation de ces armes, sans identifier ceux qui les ont utilisées. Paris et Washington affirment avoir des preuves accusant le régime de Bachar el-Assad d’avoir perpétré une attaque au gaz dans la banlieue de Damas le 21 août, ce que refuse de croire leur homologue russe Vladimir Poutine, qui accuse les rebelles d’en être responsables dans le but de provoquer une intervention militaire en leur faveur.

Large coalition
Accusé par l’opposition de droite française d’avoir isolé Paris en Europe et dans le monde, François Hollande assure quant à lui qu’une « large coalition devra se former, se forme en ce moment même, pour rassembler tous les pays qui n’acceptent pas qu’un pays, qu’un régime puisse utiliser des armes chimiques ». Malgré les réticences émises par nombreuses capitales, Berlin, Rome et Madrid notamment, François Hollande affirme que la position de la France est « comprise » par les Européens et que « l’action militaire peut accélérer la solution politique », d’autant qu’« elle n’aurait pas pour objet de renverser le régime ». En cas d’attaque, la France ferait en sorte de « ne viser que des cibles militaires » afin d’éviter que Bachar el-Assad ne « puisse laisser penser qu’il y aurait des victimes civiles ». François Hollande doit s’exprimer prochainement devant les Français, dont les deux tiers (64 %) restent hostiles à une action internationale en Syrie, selon un sondage IFOP pour Le Figaro.

 

(Eclairage : Hollande doublement « coincé » sur les frappes en Syrie)

 


Paris s’avère jusqu’ici le plus fidèle soutien des États-Unis pour une intervention militaire en Syrie, et Barack Obama a salué hier l’engagement de la France. « J’apprécie beaucoup l’engagement du président Hollande en faveur d’une réaction internationale forte à ces actes cruels », a déclaré à la presse Barack Obama à l’issue de sa rencontre avec le président français, ajoutant que l’intervention qu’il souhaite « serait limitée » et viserait à « dissuader l’usage des armes chimiques ». Les prochains jalons prévisibles de cette crise sont donc attendus la semaine prochaine, avec mardi aux États-Unis un discours de M. Obama à la nation qui tentera de convaincre les élus de l’autoriser à frapper Damas, si congressmen et sénateurs n’ont pas déjà voté. 

 

(Lire aussi: Fabius : « Il y a un risque d’être déçu » par le rapport de l’ONU)


Un défi « difficile », selon le dirigeant, reconnaissant les réticences des Américains alors que le pays « est en guerre depuis plus de dix ans maintenant ». Toutefois, une chaîne israélienne a affirmé en soirée que Barack Obama pourrait donner son feu vert pour une frappe en Syrie après l’accord du Sénat, mais sans attendre celui du Congrès la semaine prochaine. À noter que le président, en annonçant samedi dernier à la surprise générale qu’il allait solliciter le feu vert du Congrès, avait toutefois aussi affirmé que la Constitution lui donnait le droit de mener des frappes en Syrie sans l’accord des élus...

 


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