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Moyen Orient et Monde - Sommet

Le G20 coupé en deux par le dossier syrien

Dialogue de sourds entre Obama et Poutine ; Damas demande encore au Congrès US de bloquer une frappe.

À la fin du G20, la photo de famille a été très vite expédiée par les chefs d’État et de gouvernement, hier. Jewel Samad/AFP

Barack Obama et Vladimir Poutine ont finalement parlé en tête à tête de la crise en Syrie hier à Saint-Pétersbourg, sur fond de tension diplomatique croissante, au lendemain du dîner officiel du G20 qui avait dressé le constat du blocage.
La conversation, de près d’une demi-heure, a été « constructive », ont déclaré les deux hommes lors de conférences de presse distinctes. Pour autant, « chacun est resté sur sa position », a admis M. Poutine. « J’ai dit : Écoutez, je ne m’attends pas à ce que nous nous mettions d’accord sur la question des armes chimiques », a rapporté M. Obama. « Bien qu’il soit possible qu’après la publication du rapport des inspecteurs de l’ONU (sur l’attaque chimique du 21 août) il soit plus difficile pour M. Poutine de maintenir sa position », a quand même voulu croire le président américain. Ces entretiens et cet appel international sont tombés alors que les deux pays ont repris de plus belle leur escalade. « Je pense que les Russes n’ont rien à apporter au débat aux États-Unis » sur la Syrie, avait affirmé plus tôt dans la journée le conseiller adjoint de Sécurité nationale américain, Ben Rhodes, en référence à la possible venue d’une délégation russe aux États-Unis, tandis que la veille, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies Samantha Power avait accusé Moscou de prendre le Conseil de sécurité en « otage », verrouillant, avec la Chine, tout projet d’attaque.

 

(Lire aussi: Syrie : Un tandem parfait, mais vers où va-t-il ? )

 

« Réponse forte »
Le G20, dont la photo de famille a d’ailleurs été très vite expédiée par les chefs d’État et de gouvernement, sort donc scindé en deux camps de ces deux jours de sommet électriques, où la guerre civile syrienne a complètement dominé les habituels sujets économiques. Onze pays menés par les États-Unis ont réclamé dans un communiqué commun une « réponse internationale forte » contre Damas, qui est « clairement » responsable de l’utilisation d’armes chimiques contre sa population. L’Allemagne est le seul pays européen membre du G20 à ne pas avoir signé cet appel, expliquant que la chancelière allemande Angela Merkel, en accord avec le président de l’Union européenne Hermann Van Rompuy, veut « avant toute chose trouver une position européenne commune, et alors que le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a souhaité hier que l’ONU » accélère « les travaux des experts ayant enquêté en Syrie sur l’attaque du 21 août. 

 

(Lire aussi: Fabius : « Il y a un risque d’être déçu » par le rapport de l’ONU)


Barack Obama, qui affirme que le monde « ne peut pas rester les bras ballants », était venu sur les terres natales de Vladimir Poutine, principal soutien de Damas, pour rallier le maximum de soutiens à son projet d’attaque. Cette option militaire n’est pas clairement évoquée dans l’appel, mais les signataires jugent quand même que « le monde ne peut pas attendre indéfiniment ».
En attendant, le président du Parlement syrien Jihad el-Lahham a exhorté hier dans une lettre aux parlementaires américains à ne pas autoriser de frappe militaire contre son pays, a rapporté hier l’agence syrienne officielle SANA. « Nous vous demandons de ne pas prendre de mesure irréfléchie, alors que vous avez le pouvoir de pousser les États-Unis à quitter la voie de la guerre pour celle de la diplomatie », a écrit M. el-Lahham aux élus américains, selon l’agence. Par ailleurs, lundi prochain, le ministre syrien des Affaires étrangères sera à Moscou pour faire le point sur la crise.

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