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À La Une - Syrie

Syrie: pas de frappe avant les résultats de l'enquête sur les armes chimiques

L'Iran a jugé qu'une action militaire "serait un désastre pour la région".

"Sauvez le peuple syrien", peut-on lire sur cette affiche brandie par un manifestant hostile au régime de Bachar el-Assad devant le Parlement suédois à Stockholm. JONATHAN NACKSTRAND/AFP

Les membres permanents du Conseil de sécurité ne sont pas parvenus mercredi à s'accorder sur une résolution britannique justifiant une action armée en Syrie, Londres assurant qu'elle n'aurait pas lieu avant que les résultats de l'enquête de l'ONU soient connus.

 

La ligne de fracture entre ces cinq pays - Chine et Russie d'un côté, France, Royaume-Uni et Etats-Unis de l'autre - reflète fidèlement les positions de chacun sur le conflit qui a fait plus de 100.000 morts et poussé des millions de Syriens à la fuite depuis mars 2011.

 

Les ambassadeurs russe et chinois ont quitté la salle où se tenaient ces consultations à huis clos au bout d'une heure et quart. Les représentants des trois autres pays sont restés un peu plus longtemps mais sont sortis sans faire de déclaration.

 

(Eclairage : Comment contourner le Conseil de sécurité sur la Syrie)

 

Selon le gouvernement britannique, le texte devait autoriser "toutes les mesures nécessaires en vertu du chapitre VII de la Charte de l'ONU pour protéger les civils contre les attaques chimiques" en Syrie. Ce chapitre prévoit des mesures coercitives pouvant aller jusqu'à une opération militaire.

 

Mais pour le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, une frappe provoquerait une "déstabilisation supplémentaire de la situation", tandis que l'Iran, autre allié de Damas, a jugé qu'une action militaire "serait un désastre pour la région".

 

Peu de temps après la fin de la réunion, le département d'Etat a fait savoir qu'il ne voyait "aucune issue possible" au projet britannique en raison de l'opposition de la Russie.

Londres, pour sa part, a assuré qu'aucune action militaire n'aurait lieu avant la publication des résultats de l'enquête des inspecteurs de l'ONU sur place.

"Le Conseil de sécurité des Nations unies doit avoir l'opportunité d'avoir ce compte-rendu et tous les efforts doivent être faits pour obtenir une résolution du Conseil de sécurité soutenant une action militaire avant qu'une telle action ne soit engagée", indique une motion qui doit être soumise jeudi au Parlement, à Londres.

 

(Repère : Les principales interventions militaires d'initiative occidentale sans mandat de l'ONU)

 

Selon le patron des Nations unies Ban Ki-moon, les experts ont besoin de quatre jours pour boucler leur mission, avant de procéder à des analyses et de présenter leur rapport.

Ces experts ont mené mercredi leur deuxième visite sur l'un des sites attaqués et effectué des prélèvements sanguins, d'urine et de cheveux auprès de victimes de l'attaque.

 

Même si une intervention directe de l'Otan n'est pas à l'ordre du jour selon un diplomate, l'Alliance atlantique a elle aussi jugé qu'un recours aux armes chimiques ne pouvait "rester sans réponse", en allusion à l'attaque qui a fait des centaines de morts le 21 août près de Damas selon l'opposition syrienne.

 

"Dissuader" Assad

Se disant convaincus de la responsabilité du régime de Bachar el-Assad dans cette attaque, Washington, Paris et Londres se sont déclarés prêts à agir, non pas pour le renverser mais pour le "dissuader" d'avoir de nouveau recours à des gaz toxiques dans la guerre civile.

Face au bruit de bottes, le pouvoir syrien a démenti tout recours aux armes chimiques, accusé les rebelles et expliqué que les Occidentaux "inventent" des prétextes pour attaquer.

 

 

Selon les spécialistes, les raids éventuels seront menés avec des missiles Tomahawk embarqués sur des navires croisant en Méditerranée et/ou des chasseurs-bombardiers opérant hors de l'espace aérien syrien. Ils visent à envoyer un message au régime, pas à anéantir ses capacités militaires et à donner un avantage décisif à la rébellion lancée il y a plus de deux ans.

 

Selon un haut responsable américain, les Etats-Unis écartent une action militaire unilatérale mais estiment que d'éventuelles frappes pourraient durer plus d'un jour.

Le bureau du Premier ministre britannique a assuré que David Cameron et le président américain Barack Obama n'avaient "aucun doute sur la responsabilité du régime" syrien dans l'"attaque chimique" meurtrière.

D'ailleurs Washington doit rendre publique cette semaine une partie d'un rapport des services de renseignement prouvant selon l'administration américaine la responsabilité du régime syrien dans ces attaques chimiques. Selon le magazine Foreign Policy, la conviction américaine se base sur des conversations téléphoniques interceptées entre un responsable du ministère syrien de la Défense et le chef de l'unité des armes chimiques.

 

"Cimetière des envahisseurs"

Selon un responsable de l'opposition syrienne, Ahmad Ramadan, une possible frappe est une "question de jours" et parmi "les cibles éventuelles" figurent des aéroports, bases militaires et dépôts d'armes. Des discussions ont eu lieu selon lui à ce sujet entre opposants, rebelles et "pays alliés".

 

Maintenant une attitude de défi, comme depuis le début de la révolte en mars 2011, le régime syrien, après avoir assuré détenir "des moyens de défense qui vont surprendre", a prévenu par la voix de son Premier ministre Waël al-Halqi que la Syrie serait "le cimetière des envahisseurs".

Face aux menaces occidentales, l'armée a commencé à se repositionner ces dernières 48 heures, notamment à Damas, Homs et Hama (centre), avec "des dizaines de sièges de commandement militaire et de commandement de brigades évacués pour se replacer ailleurs", selon une ONG syrienne.

 

 

Voir aussi notre dossier

Repères : vers une intervention militaire étrangère en Syrie

 

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Les membres permanents du Conseil de sécurité ne sont pas parvenus mercredi à s'accorder sur une résolution britannique justifiant une action armée en Syrie, Londres assurant qu'elle n'aurait pas lieu avant que les résultats de l'enquête de l'ONU soient connus.
 
La ligne de fracture entre ces cinq pays - Chine et Russie d'un côté, France, Royaume-Uni et Etats-Unis de l'autre...

commentaires (9)

Faisant fi des analyses doctes des uns et des autres, le martyre de la Syrie continue vaille que vaille, et le sang de ses enfants de couler dans les caniveaux de la cupidité, du cynisme, de l'obscurantisme et même d'une certaine recherche naïve d'un pays meilleur

Henoud Wassim

23 h 22, le 28 août 2013

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Commentaires (9)

  • Faisant fi des analyses doctes des uns et des autres, le martyre de la Syrie continue vaille que vaille, et le sang de ses enfants de couler dans les caniveaux de la cupidité, du cynisme, de l'obscurantisme et même d'une certaine recherche naïve d'un pays meilleur

    Henoud Wassim

    23 h 22, le 28 août 2013

  • L'ONU et la Occidentaux encore une fois en frappant Asssad le Front al-Nosra", groupe armé jihadiste combattant avec les rebelles et pro à el-Qaëda triomphera comme en Irak ou Libye . Vraiment bizarre . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 32, le 28 août 2013

  • L'ABRUTISSEMENT À SON COMBLE ! ON DIT PUIS ON REDIT... ON DÉCLARE PUIS ON SE RETRACTE... ON MENACE PUIS ON SE VOIT DÉGUELASSE... DE BRANLE-BAS ON PASSE AUX TONS LES PLUS BAS... IL TCHIRCHO7 À SON AZIMUT ! L'OCCIDENT MALADE D'ABUS DE DÉMOCRATIE !

    SAKR LOUBNAN

    14 h 58, le 28 août 2013

  • Et dire que ces bääSSdiotistes accusaient les Libanais d'être Confessionnalistes, alors qu'eux, il n'y a pas pire !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    14 h 57, le 28 août 2013

  • Attention Messieurs les Américains! On ne blague pas avec les Arabes! Si les interventions contre l'Irak et la Lybie se sont produites contre les Wisigoths, les Arabes eux c'est une autre paire de manches. Ils réservent des surprises surprenantes aux envahisseurs. L'ingéniosité des Arabes n'est plus à démontrer depuis qu'ils ont découvert la Penicilline, créé Facebook, et poussé leur don pour l'innovation jusqu'à utiliser le même fil qui avait jadis été utilisé pour couper le beurre afin de couper la margarine.

    Jack Hakim

    14 h 49, le 28 août 2013

  • On saura un jour qui a fait quoi... mais que disent les experts de l'ONU? Rien? comme d'hab?

    GEDEON Christian

    14 h 14, le 28 août 2013

  • D'apres les Flash News de L'Orient-Le Jour, ce n'est plus pour demain "jeudi, l'attaque breve et ciblee" de la frappe militaire sur la Syrie... Le ton change dans les divers pays de la coalition: report de la frappe, discussions intensifiees, concertations tous azimuts, prudence, reconsideration des lois en vigueur concernant une intervention militaire dans un cas pareil (gaz sarin), etc....Bon, vous avez compris.... On ne badine pas avec les Arabes....

    Michele Aoun

    13 h 52, le 28 août 2013

  • Je pense, et re-pense et re-pense a l'attaque europeenne sur la Syrie. Je viens de lire tous les articles sur le site internet de CNN: beaucoup de senateurs, hommes poltiques importants, experts en matiere de guerre, grands journalistes (en sus du peuple americain), etc.... sont CONTRE CETTE AVENTURE MILITAIRE. De plus, j'ai "su" la "surprise" que reserve M. Mouallem a la coalition mais, motus et bouche cousue... parce que c'est une TRES GRANDE SURPRISE POUR LE MONDE ENTIER A LAQUELLE PERSONNE N'AURAIT JAMAIS PENSE!

    Michele Aoun

    13 h 35, le 28 août 2013

  • Tout ce tintamarre ne sert en fait qu'à masquer les déboires de bandar benmachintruc qui perd sur le terrain militaire en Syrie, malgré un appui sans faille de ses sponsors yanky aux ordres des usurpateurs de terre. Si vous saviez combien de jeunes recrus sont tombées ces derniers temps en Syrie , malgré des années d'entrainement par les yanky sionisés , vous comprendrez le désarroi des forces du complot , qui montent en propagande toutes ces histoires chimiques. Peut on me dire pourquoi les forces occidentales décadentes ne prennent pas en compte les 2 tirs de missiles photografiées partis des zones rebelles vers les quartiers rebelles bizarrement evacués par les mercenaires 3 heures avant ???

    Jaber Kamel

    11 h 34, le 28 août 2013

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