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À La Une - Syrie

Washington et ses alliés « prêts à y aller »

L’opposition syrienne affirme qu’il s’agit d’une « question de jours » ; la France « prête » à intervenir militairement pour « punir » Assad.

Vue générale d’une rue complètement dévastée par les combats à Deir ez-Zor. Ahmad Aboud/AFP

Une frappe contre le régime syrien, accusé d’avoir utilisé des armes chimiques dans sa guerre contre les rebelles, semblait imminente hier, Washington et ses alliés préparant le terrain pour une action militaire. « Le régime syrien est responsable de l’usage d’armes chimiques le 21 août près de Damas, cela ne fait pas de doute », a déclaré le porte-parole du président américain Barack Obama, Jay Carney, qui a promis la publication d’un rapport du renseignement le prouvant d’ici à la fin de la semaine. Plus tôt, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a indiqué que son pays avait « positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président » Obama. « Nous sommes prêts à y aller », a-t-il même assuré. Selon la presse américaine, M. Obama réfléchirait à une frappe limitée, qui ne durerait probablement pas plus de deux jours selon le Washington Post, le New York Times parlant également d’une possible opération limitée, avec des tirs de missiles de croisière depuis des bâtiments américains en Méditerranée, sans chercher à renverser le président Assad. L’objectif n’est pas de changer le rapport de force entre les rebelles et le régime, mais de « dissuader » le président syrien de recourir de nouveau aux armes chimiques et de « dégrader » sa capacité à le faire, selon des responsables américains.

 

(Repère : Les armes chimiques du régime syrien, un arsenal mystérieux)


Le Premier ministre britannique David Cameron a également affirmé qu’une telle intervention viserait « à réduire les capacités d’utilisation » d’armes chimiques du régime. Plus tôt, Londres a indiqué que l’armée britannique se préparait à l’éventualité d’une action militaire, soulignant également que la Grande-Bretagne « n’essaie pas de renverser » le régime syrien. M. Cameron a en outre convoqué le Parlement pour un vote demain sur « la réponse du Royaume-Uni aux attaques chimiques présumées ».

 

La France s’est, elle, déclarée « prête » à intervenir militairement en Syrie aux côtés de ses alliés pour « punir » le régime syrien accusé d’avoir « gazé » sa population, le président François Hollande disant qu’elle prendrait sa décision « dans les prochains jours ». Par ailleurs, M. Hollande doit rencontrer demain le président de la Coalition nationale syrienne (la principale instance de l’opposition syrienne), Ahmad al-Assi al-Jarba, pour « faire le point sur la situation en Syrie alors que la communauté internationale se mobilise pour examiner les ripostes à l’attaque à l’arme chimique perpétrée (selon Paris) par le régime de Bachar el-Assad », a-t-on précisé dans l’entourage du président français.

 

(Lire aussi : Inquiétudes sur la Syrie : le pétrole monte, les bourses du Golfe chutent)

« Crime contre l’humanité »
L’opposition syrienne a aussi indiqué qu’il s’agissait d’un « question de jours », selon Ahmad Ramadan, membre du comité politique de la Coalition de l’opposition basé en Turquie. Il a fait état de « rencontres entre la Coalition, l’Armée syrienne libre (rébellion) et les pays alliés durant lesquelles sont discutées les cibles éventuelles », dont des aéroports, des bases militaires et des dépôts d’armes.


Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu a pour sa part affirmé qu’ « un crime contre l’humanité ne doit pas rester impuni », en référence à l’attaque chimique du 21 août en Syrie, au lendemain de ses déclarations au journal turc Milliyet, paru lundi, affirmant que son pays était prêt à rejoindre une coalition internationale dirigée contre la Syrie, même en l’absence de consensus à l’ONU. Pour M. Davutolgu, il n’y a pas de doute que l’attaque présumée à l’arme chimique conduite près de Damas est l’œuvre du régime syrien, même si celui-ci nie catégoriquement.

 

 

 

 

 

 


 

Le ministre turc devait se rendre hier soir en Arabie saoudite pour évoquer aujourd’hui avec les responsables saoudiens la crise syrienne, a annoncé d’autre part son ministère. L’Arabie saoudite, appui de poids des rebelles, a de son côté appelé à une action « ferme et sérieuse » contre le régime, alors que la Ligue arabe a accusé Damas d’avoir mené l’attaque présumée à l’arme chimique.

 

Israël a pour sa part promis une riposte « violente » si Damas attaquait le territoire israélien, tandis que l’Italie a rejeté toute intervention militaire en Syrie sans approbation du Conseil de sécurité des Nations unies, jugeant qu’il n’y a pas d’alternative à « une solution politique négociée ».

 

(Repère : Les contours et moyens de la coalition militaire contre la Syrie)

 

 

Et alors que de hauts responsables militaires de pays occidentaux et de la région étaient réunis à Amman pour discuter « des scénarios » possibles sur la Syrie, un haut responsable jordanien a affirmé que son pays ne serait pas une « rampe de lancement » pour une intervention militaire.


Plus tôt dans la journée, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a indiqué que la Russie « regrette » que les États-Unis ont décidé de reporter une réunion bilatérale sur la Syrie, comme l’a annoncé lundi soir un responsable du département d’État américain, tout en évoquant une reprogrammation de cette réunion. « Élaborer les mécanismes d’un règlement politique en Syrie aurait été extrêmement utile justement maintenant », alors que la menace d’une action armée pèse sur ce pays, a-t-il ajouté.

 

 

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