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Diaspora - Retrouvailles

Connecter la jeunesse libanaise, d’Argentine au Liban

Grâce à une initiative de RJ Liban, de jeunes Argentins ont découvert leur pays d’origine où ils ont été chaleureusement accueillis.

Première classe de langue arabe donnée par la professeure Samira el-Jorr à Dhour Choueir.

De l’autre côté de la planète, en Argentine, l’un des grands pays d’Amérique latine et second pays de l’émigration libanaise après le Brésil où le pape argentin François vient de clore les JMJ, une autre jeunesse travaille inlassablement pour promouvoir le Liban. Ce sont des centaines d’Argentins d’ascendance libanaise, ne possédant pour la plupart comme langue que l’espagnol, qui rêvent de venir un jour découvrir le pays et la culture de leurs ancêtres.
Quoi de plus naturel que d’offrir à ces jeunes aux qualités également exceptionnelles, rarement sortis de leur pays, un séjour à la hauteur de leurs aspirations, leur permettant de retrouver leurs villages d’origine, abandonnés par leurs grands-parents depuis plus de trois
générations !

Fonds de retour aux sources
Un accord, ou plutôt un défi, vient d’être relevé dans cette optique par l’association RJLiban qui, à travers ses réseaux dont l’Union libanaise culturelle mondiale, a invité pour la première fois un groupe de 15 jeunes de la Jucal (Juventud de la Unión cultural argentino-libanesa) à venir passer 20 jours au Liban. Cette initiative a été accueillie très favorablement dans toutes les régions du pays, rivalisant de beauté et en manque de touristes pour cause de guerre régionale. L’année prochaine, le voyage de retour aux sources s’étendra sur tout le mois de juillet, permettant de dispenser un enseignement complet de 80 heures de la langue arabe.
Le fonds spécial créé à cet effet servira à financer une cellule argentino-libanaise durant toute l’année. L’idée a surgi de l’émotion vécue au cours du voyage et consistera à accueillir en permanence au Liban deux à quatre jeunes pour une immersion totale, qui se relayeront à raison d’un à trois mois chacun. Le but est d’entretenir des contacts permanents tout en développant l’annuaire de la grande famille mondiale du Liban et de nouvelles rubriques, comme l’agenda international et l’annuaire des sociétés, sur le site www.rjliban.com. Des entretiens avec les médias ainsi que des opérations de recherche auprès des familles seront réalisés aussi bien au Liban qu’en Argentine, facilitant les démarches pour ceux souhaitant obtenir le passeport libanais.


L’allégresse des familles d’accueil
Parmi les points forts du voyage, qui s’est tenu du 1er au 20 juillet, figuraient les diverses rencontres, parfois à l’improviste, qui se sont déroulées dans les villes et villages d’origine, comme Baakline, Zahlé, Marjeyoun, Baalbeck, Tripoli, Matrit, Beyrouth, Daraoun, Mayrouba, Qaraoun, Aïn Ekrine, Fouara et Mtein. Embrassades et pleurs se sont succédé au fil des jours, avec des conversations téléphoniques invitant les parents des jeunes, restés en Argentine, à venir séjourner au Liban. À Amioun, la femme de l’oncle de Martín Chemes, de la famille Moussallem, s’est avérée être par coïncidence une tante d’un autre participant, Exequiel Moussallem, de Biré.
Ces rencontres ont permis d’effectuer des recoupements et des repérages de parents résidant dans les diverses villes d’Argentine, malgré les changements de noms et prénoms fréquents dans les pays d’accueil (Mezher, Kaissïa et Takla deviennent par exemple Flores, García et Tafle). Autre difficulté : parmi les parents ayant émigré au Brésil, certains ont migré vers l’Argentine sans que la famille d’origine au Liban le sache. Les recherches dans les pays d’Amérique latine sont toutefois plus faciles qu’ailleurs, les citoyens conservant le nom de famille de la mère. Ce qui rend d’autant plus urgent le fait de permettre aux femmes libanaises d’octroyer la nationalité libanaise à leurs enfants, comme 10 de nos 15 jeunes dont la descendance provient du côté de la mère.

Des communautés rurales en Patagonie
La motivation de nos voyageurs, représentant toutes les régions de l’Argentine, n’a eu d’égal que leur enthousiasme à raconter les détails de leurs actions, notamment celles permettant de financer leurs différents déplacements dans le pays afin de rencontrer leurs compatriotes, comme les spectacles de danse orientale et de dabké, ou la vente de mets libanais qu’ils préparent eux-mêmes. L’une des participantes a même pris un crédit de 4 ans de sa banque afin de pouvoir payer son billet d’avion pour le Liban.
Les émigrés libanais et leurs descendants en Argentine sont estimés à un million de personnes, dont seulement cinq mille militent dans des associations. Le terrain est ainsi très riche en découvertes, et l’une des prochaines destinations des Libanais souhaitant découvrir l’Argentine pourrait être la Patagonie et ses paysages idylliques, où ils seront étonnés de découvrir de petits villages ruraux de 500 habitants établis et entièrement habités par des familles libanaises.

 

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