La chef de la délégation de l’Union européenne (UE), Angelina Eichhorst, a souligné mardi que le soutien européen au Liban ne sera pas affecté par la décision de classer la branche militaire du Hezbollah comme organisation terroriste.
"Le soutien de l’UE au Liban ne cessera pas après la décision contre le Hezbollah, les liens avec le Liban resteront forts. Le Liban est un partenaire important", a déclaré Mme Eichhorst à l’issue d’une rencontre avec le chef de la diplomatie libanaise, Adnane Mansour. Reconnaissant que ce dernier "est inquiet des retombées de la décision européenne", la diplomate a rappelé que l’UE faisait la différence entre les ailes "politique et militaire" du Hezbollah.
Selon elle, les détails de la décision européenne seront publiés jeudi.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi d’inscrire la branche armée du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l’UE, tout en affirmant leur volonté de "poursuivre le dialogue" avec tous les partis politiques libanais, y compris le Hezbollah.
Catherine Ashton, la chef de la diplomatie de l’UE, a insisté sur l’attachement des Européens à un Liban "stable et en paix" en dépit des conséquences politiques et humanitaires du conflit syrien.
(Repère : Liste de l'UE des organisations terroristes : mode d'emploi)
Cette décision serait avant tout politique, sur fond d’implication du Hezbollah en Syrie, même si les ministres ont pris garde de ne pas évoquer la Syrie et l’implication croissante du Hezbollah dans le conflit, où il combat au côté du régime de Bachar el-Assad.
Officiellement, l’accord de l’UE, qui doit encore être transcrit juridiquement pour entrer en application, repose sur les "preuves" que la branche armée du Hezbollah est liée à des actes terroristes perpétrés sur le territoire européen. Il s’agit de l’attentat qui avait fait sept morts – cinq Israéliens, un Bulgare et l’auteur présumé – à l’aéroport de Bourgas (Bulgarie) le 18 juillet 2012. Les Européens citent également la condamnation en mars à Chypre d’un membre présumé du Hezbollah accusé d’avoir planifié une attaque contre des intérêts israéliens.
(Pour mémoire : Ces Libanais prêts à mourir pour le Hezbollah en Syrie...)
Dans un communiqué publié lundi soir, le parti chiite libanais a qualifié d'"agressive" et d'"injuste" la décision de l'Union européenne et estimé qu'elle allait attirer "des pertes et des déceptions" aux Européens. "Le Hezbollah refuse clairement la décision de l'UE (...) et y voit une décision agressive, injuste, qui ne se base sur aucune justification et aucune preuve", a indiqué le communiqué.
De son côté, le président Michel Sleiman a exprimé le souhait que l’UE réexamine sa décision, alléguant de la nécessité de ne pas prendre de décisions hâtives et invoquant surtout l’impératif de préserver la stabilité nationale en recourant au dialogue pour s’entendre sur les fondements nationaux.
Le président du Parlement Nabih Berry a, pour sa part, estimé que la décision européenne "rend service à Israël".
Il a également appelé l’UE à réexaminer sa décision parce qu’elle porte "atteinte aux intérêts de tous les Libanais".
Intérêts sionistes
Allié indéfectible du Hezbollah, l'Iran a dénoncé la décision de l'UE, estimant qu'elle répondait aux "intérêts sionistes".
L'Iran "dénonce vivement la décision de l'UE et estime qu'elle s'inscrit dans le cadre des intérêts illégitimes du régime sioniste", en référence à Israël, ennemi juré de la République islamique, a déclaré le chef de la diplomatie iranienne Ali Akbar Salehi, cité par les médias.
"Du fait d'un manque de jugement correct sur la crise dans la région, l'UE a pris une décision erronée contre le peuple libanais et le Hezbollah, qui a défendu le pays contre les agressions sionistes", a ajouté le ministre.
Pour sa part, l'opposition syrienne s'est félicitée de la décision, appelant à juger les responsables du parti chiite pour son rôle en Syrie. "La Coalition (de l'opposition) considère que cette initiative est un pas dans la bonne direction et souligne la nécessité que les pays de l'UE prennent des mesures permettant de stopper l'intervention de la milice du parti en Syrie", indique un communiqué.
L'opposition a appelé à "traduire en justice les responsables du Hezbollah pour les crimes terroristes qu'ils ont commis sur le territoire syrien".
"Les pays du monde libre doivent prendre des mesures préventives à l'encontre des leaders, des membres et des partisans du Hezbollah qui ont participé à l'effusion du sang syrien, après son intervention militaire flagrante aux côtés du régime Assad dans sa guerre contre les aspirations de liberté et de dignité du peuple syrien", poursuit le communiqué.
Lire aussi
Gouvernement : le 8 Mars adopte une nouvelle tactique pour briser l’isolement du Hezbollah, l'éclairage de Philippe Abi Akl
"Le soutien de l’UE au Liban ne cessera pas après la décision contre le Hezbollah, les liens avec le Liban resteront forts. Le Liban est un...
Tiens...l'Arabie saoudite vient de donner aux rebelles l'ordre de lancer une offensive sur Alep.je répète etc...J'ai beau tendre l'oreille et écouter l'écho, je n'entends rien.Pas une protestation, pas une indignation. Comme c'est curieux...UE ? UE ? où es tu,UE? Pauvres syriens!
16 h 25, le 24 juillet 2013