Rechercher
Rechercher

Liban - L’éclairage

Gouvernement : le 8 Mars adopte une nouvelle tactique pour briser l’isolement du Hezbollah

Retour à la case départ au niveau des tractations pour la formation d’un nouveau gouvernement, alors qu’il y a quelques jours, le climat était tout autre et que les milieux proches de Mousseitbé faisaient état d’un déblocage augurant de la prochaine mise en place d’une équipe ministérielle en fonction des critères que le Premier ministre désigné, Tammam Salam, s’était définis.
Depuis quelques jours, les événements semblent s’accélérer et une course contre la montre a fini par s’engager entre les efforts fournis au sein du 8 Mars pour renflouer le Hezbollah et les tractations européennes visant à assurer l’unanimité nécessaire pour inscrire l’aile militaire du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, avec un avantage certain pour ces dernières. Les ministres européens des Affaires étrangères ont ainsi pu obtenir hier cette unanimité et inscrire la branche armée du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l’UE. Mais même si les Européens ont assuré vouloir continuer à dialoguer avec les responsables politiques du parti chiite, leur démarche ne peut en définitive que s’avérer compliquée et compliquer davantage les efforts du 8 Mars pour renflouer le Hezbollah au plan local, compte tenu de son implication dans le conflit en Syrie.
Le 8 Mars s’efforce depuis quelque temps déjà de tirer d’affaire le Hezbollah qui, en dépit de toutes ses tentatives de justifier son soutien militaire au régime de Bachar el-Assad en Syrie, s’est placé dans une position embarrassante au double plan local et international. Au plan international, il s’est mis bien entendu dans la ligne de mire des capitales et des instances occidentales, et au plan local, il est devenu une véritable cible politique et de sécurité, sans compter que sa participation directe aux combats contre l’opposition syrienne a approfondi le clivage, voire la discorde sunnito-chiite.
C’est le président de la Chambre, Nabih Berry, qui assume plus particulièrement cette mission qui consiste à éviter un isolement du Hezbollah et qui se démène pour cela dans tous les sens : en direction du Premier ministre désigné, pour garantir une présence du parti chiite au sein de la nouvelle équipe ministérielle, au cas où celle-ci verrait le jour, et en direction du chef du courant du Futur, Saad Hariri.
Mais en voulant « faciliter la mission » de Tammam Salam – puisque c’est ainsi qu’il a présenté son initiative –, le président de la Chambre n’a fait que la compliquer davantage. M. Berry a tenté comme on le sait de négocier avec ce dernier en son nom et au nom du Hezbollah pour le choix des cinq ministres chiites, laissant le CPL et les autres composantes du 8 Mars négocier seuls avec M. Salam. Et lorsque le bruit avait couru vendredi que ce dernier était sur le point d’annoncer un gouvernement du fait accompli, il s’était empressé de dépêcher à Mousseitbé le ministre démissionnaire de la Santé, Ali Hassan Khalil, pour rappeler à Tammam Salam qu’il lui appartient de nommer les cinq ministres chiites et qu’il souhaite obtenir le portefeuille de l’Énergie et de l’Eau. Or, ce que les milieux de Mousseitbé ont vu dans cette démarche, c’est une volonté du président de la Chambre d’atténuer la pression sur le Hezbollah de sorte que la confrontation au niveau du dossier gouvernemental cesse d’être sunnito-chiite pour devenir sunnito-maronite, c’est-à-dire entre Tammam Salam et Michel Aoun, qui réclame lui aussi cinq portefeuilles ministériels dont ceux de l’Énergie et de l’Eau, et des Télécommunications.
Le président de la Chambre, estime-t-on dans certains milieux politiques, essaie ainsi d’adopter une nouvelle tactique, visant à favoriser l’avènement d’un gouvernement qui empêcherait l’isolement du Hezbollah. C’est dans cet esprit, souligne-t-on dans ces milieux, qu’il faut interpréter la virulente campagne du tandem chiite contre le 14 Mars, qu’il accuse de bloquer la formation du gouvernement, ainsi que l’appel lancé hier par M. Berry à Saad Hariri, qu’il a invité à regagner Beyrouth. La campagne contre le 14 Mars vise principalement à pousser le Premier ministre désigné à rendre son tablier pour essayer d’obtenir le retour de Saad Hariri ou de Fouad Siniora, chef du bloc parlementaire du Futur, à la tête du gouvernement et de négocier avec eux la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, selon les mêmes sources.
Quant à l’appel lancé par Nabih Berry à Saad Hariri, il a été interprété comme un message pour une reprise de contact. La question reste de savoir si le président de la Chambre réussira à convaincre le chef du courant du Futur de retourner. Le bruit court qu’il serait également prêt, pour cela, à tenter d’obtenir un retrait du Hezbollah de Syrie.
Retour à la case départ au niveau des tractations pour la formation d’un nouveau gouvernement, alors qu’il y a quelques jours, le climat était tout autre et que les milieux proches de Mousseitbé faisaient état d’un déblocage augurant de la prochaine mise en place d’une équipe ministérielle en fonction des critères que le Premier ministre désigné, Tammam Salam, s’était...

commentaires (3)

Il a pensé (Ça lui arrive), il a essayé et grâce a Dieu il a foiré! Espérons que le 14 Mars restera cette fois jusqu'au bout dans sa position. Nus ne voulons plus de criminels au pouvoir! C'est le moment de résister pour remettre les pendules a l'heure. Pas de dialogue sans la remise des armes! Le reste n'est que futilité.

Pierre Hadjigeorgiou

12 h 37, le 23 juillet 2013

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Il a pensé (Ça lui arrive), il a essayé et grâce a Dieu il a foiré! Espérons que le 14 Mars restera cette fois jusqu'au bout dans sa position. Nus ne voulons plus de criminels au pouvoir! C'est le moment de résister pour remettre les pendules a l'heure. Pas de dialogue sans la remise des armes! Le reste n'est que futilité.

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 37, le 23 juillet 2013

  • LE HUIT MARS, CAPABLE D'UNE "TACTIQUE" ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 45, le 23 juillet 2013

  • PERSONNE NE DEVRAIT ÊTRE OU NE PEUT ÊTRE ISOLÉ DANS LE CONTEXTE DANGEREUX ET EXPLOSIF QUI RÈGNE. LA LOGIQUE FAIT DÉFAUT COMPLÈTEMENT À CERTAINES TÊTES CHAUDES ATTEINTES DE CONSTIPATION AIGUE CÉRÉBRALE !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 17, le 23 juillet 2013

Retour en haut