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Culture - Événement

Les trésors du Saint-Sépulcre au château de Versailles

C’était l’un des derniers trésors cachés de l’Occident, il s’expose depuis plusieurs semaines au regard des visiteurs dans le somptueux écrin du château de Versailles. Le trésor du Saint-Sépulcre décline ses 250 chefs-d’œuvre dans les « salles des Croisades », dont les frises portent les armes et les noms des rois et chevaliers croisés.

Reliquaire de la Vraie Croix.

Ces salles avaient été édifiées par Louis-Philippe dans le cadre d’un musée de l’histoire de France, dédié «à toutes les gloires de la France».
L’exposition regroupe les présents des cours royales européennes à la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem, mais aussi à celles de Nazareth et Bethléem, cadeaux somptueux envoyés au fil des siècles par les principales dynasties européennes, rivalisant de générosité, des rois de France, des souverains d’Espagne et du Portugal aux Habsbourg d’Autriche, en passant par les doges de Venise, la Sérénissime République de Gênes ou les rois de Naples. La splendeur et la munificence de ces présents témoignent de la fascination exercée par Jérusalem dans la conscience collective occidentale, de la place prépondérante de la religion chrétienne dans la politique des souverains d’Europe et des enjeux diplomatiques liés à la Ville sainte.
Ces richesses sans équivalent ont été confiées aux pères franciscains qui, depuis 1342, ont été institués gardiens des lieux saints à Jérusalem par le pape Clément VI, dans le cadre de la Custodie de Terre sainte. Ces moines en simple tunique et corde nouée à la taille, héritiers de l’Ordre fondé par le « Poverello », St François d’Assise, ont veillé jalousement sur les œuvres d’art ainsi accumulées, dont certaines sont révélées pour la première fois, les mettant à l’abri des guerres et des
révolutions.
Sont notamment présentés des ornements, chasubles et vêtements de cérémonie en brocart et velours ciselé provenant de Gênes, des pièces d’orfèvrerie en or massif offertes par l’Espagne serties de pierres précieuses, des encensoirs de Venise du XVIe siècle, des ostensoirs en or ou en argent, dont celui offert par Maximilien et Charlotte du Mexique, une maquette du Saint-Sépulcre en bois d’olivier décoré de nacre, d’ivoire et d’ébène, des candélabres de vermeil, des lampes de sanctuaires dont celle en or massif offerte par Jean V du Portugal, les flambeaux de Louis XIII, la crosse offerte par Louis XIV l’année de son sacre, des croix de procession rehaussées de pierres précieuses, un baldaquin eucharistique, présent de Philippe IV d’Espagne, un sublime reliquaire de la Vraie Croix de 1628 par l’un des plus grands orfèvres français, Rémond Lescot, et, clou de l’exposition, l’épée de fer de Godefroy de Bouillon, d’une austérité tranchante, mais d’une richesse symbolique incommensurable. C’est avec cette même épée que Chateaubriand, lors de son voyage en Terre sainte (le sauf-conduit qui lui fut décerné par le sultan Sélim III est également exposé), fut fait chevalier du Saint-Sépulcre. L’auteur du Génie du christianisme avait commenté, ému: «De toutes ces décorations amoncelées sur ma poitrine, je n’estime que ma croix du Saint-Sépulcre: je l’ai conquise à Jérusalem (...) et celle-là atteste au moins quelque chose de réel dans ma vie, mon pèlerinage.»
Les grands souverains catholiques d’Europe n’ont pas dit autre chose, à travers le luxe de leurs dons, que cet hommage plein de ferveur rendu à Jérusalem et aux lieux saints, berceaux de leur foi et épitomé de l’histoire politique de leurs propres royaumes.
Ces salles avaient été édifiées par Louis-Philippe dans le cadre d’un musée de l’histoire de France, dédié «à toutes les gloires de la France».L’exposition regroupe les présents des cours royales européennes à la basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem, mais aussi à celles de Nazareth et Bethléem, cadeaux somptueux envoyés au fil des siècles par les principales dynasties...

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