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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Pourquoi les chancelleries veulent un nouveau cabinet au plus vite

À l’heure où le Parlement est plus que jamais bloqué, la séance plénière que le président de la Chambre Nabih Berry voulait tenir cette semaine étant tombée à l’eau, et alors que les efforts du Premier ministre désigné, Tammam Salam, en faveur de la formation du cabinet semblent une fois de plus revenus à la case départ, un certain nombre d’ambassadeurs de grands États en poste à Beyrouth ne sont pas sans s’interroger sur la durée de formation des gouvernements au Liban. Ces derniers n’ont d’ailleurs pas manqué de transmettre un message au président de la République Michel Sleiman et au Premier ministre désigné Tammam Salam concernant la nécessité de former un cabinet au plus vite, en ces temps où la crise syrienne s’éternise et menace de creuser encore plus le fossé politico-communautaire au Liban et de plomber encore plus le tourisme et le flux des investissements arabes et occidentaux vers le pays. Le plus grave reste cependant la participation de certains partis libanais aux batailles intersyriennes, ce qui a imbriqué la scène libanaise dans l’arène des combats et la laisse désormais sujette à des représailles militaires qui ne se limitent plus désormais aux frontières nord et à la Békaa. Tripoli, Saïda et, tout récemment, Bir el-Abed sont à leur tour happés dans le conflit, et les services de sécurité mettent en garde contre de nouveaux attentats dans d’autres régions du pays, qui font actuellement l’objet d’une attention toute particulière des forces de l’ordre.


Des sources diplomatiques occidentales, notamment européennes, appellent ainsi les forces politiques à abandonner certaines revendications et conditions afin de faciliter la mission de Tammam Salam et de permettre la mise en place d’une formule ministérielle bénéficiant de l’appui de forces influentes au sein de l’équation politique. Cela permettrait alors d’attaquer certaines priorités avant que le pays n’entre véritablement dans le rouge.
La première de ces priorités est de réaliser une entente a minima sur la nécessité de consolider la scène interne et de l’immuniser, de la sanctuariser contre les effets de la crise syrienne, qui entre dans une nouvelle phase, à savoir l’ouverture d’un front supplémentaire entre l’Armée syrienne libre et les jihadistes, ce qui aura pour résultats encore plus de victimes, de destructions et de réfugiés au Liban.


Le nouveau cabinet devrait également lever tous les obstacles empêchant l’extraction du gaz naturel et du pétrole situés au large des côtes libanaises, notamment avec Chypre, obstacles qui ont fait avorter l’accord signé avec l’île il y a près de sept ans. Israël a profité de la brèche constituée par la paralysie du cabinet libanais et a déjà phagocyté 875 kilomètres carrés de la zone revenant au Liban. L’État hébreu chercherait également à exploiter des quantités de gaz qui proviendraient de cette zone occupée. L’ONU n’aurait jusqu’à présent rien fait pour persuader Israël de quitter cette zone, et Tel-Aviv aurait même décidé de déployer trois navires de guerre pour protéger ces ressources après les menaces du Hezbollah de lui faire face militairement pour recouvrer la parcelle maritime occupée.
La situation économique et financière, qui se trouve au bord du gouffre, devrait aussi faire partie des priorités du nouveau cabinet, avec l’impératif de ramener la confiance sécuritaire des fils du Golfe dans le Liban, afin que ces derniers retournent en force tant pour renflouer le tourisme que pour investir. Cela nécessite évidemment de tenir la frontière avec la Syrie d’une main de fer et de donner à l’armée libanaise plus de prérogatives en lui livrant des armes plus sophistiquées.


Enfin, last but not least, le dossier des réfugiés syriens. Il est nécessaire qu’un nouveau cabinet établisse une feuille de route qui serait mise en application par une cellule formée de ministres et d’experts. Ces derniers effectueraient des visites auprès des pays donateurs pour expliquer les dangers encourus par le Liban du fait de la question des réfugiés syriens, et afin de convaincre les pays arabes et occidentaux de les accueillir, comme l’a fait l’Allemagne, en recevant 5 000 d’entre eux, et de participer financièrement à l’aide, en vertu de leurs promesses. D’autant que le nombre de réfugiés syriens au Liban a atteint un million deux cent mille personnes.


De sources diplomatiques, l’on note enfin qu’un accord secret aurait été conclu entre deux États occidentaux et un État influent du Golfe pour parrainer la situation au Liban avant qu’elle n’explose pas, certaines parties ayant désormais intérêt à noyer le pays dans des combats sectaires à n’en plus finir, déversoir de la crise syrienne oblige.

 

 

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commentaires (7)

ILS SONT TRÈS PRESSÉS... ?

SAKR LOUBNAN

20 h 22, le 15 juillet 2013

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • ILS SONT TRÈS PRESSÉS... ?

    SAKR LOUBNAN

    20 h 22, le 15 juillet 2013

  • Parce que entre les toilettes et le cabinet .. comme d'habitude.... ils s'en lavent les mains...

    M.V.

    16 h 07, le 15 juillet 2013

  • LA INON MA7CHOURIN... ...

    SAKR LOUBNAN

    15 h 51, le 15 juillet 2013

  • Nous avons enlevé le "pas" de trop qui s'était immiscé dans la phrase. Merci M. Lange La rédaction de L’Orient-Le Jour

    09 h 28, le 15 juillet 2013

  • LES IRRESPONSABILITÉS ATTIRENT LES MALHEURS !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 26, le 15 juillet 2013

  • Le titre n est pas adapte, je n ai pas vu ou sont ecrites les explications sur les raisons pour lesquelles les chancelleries occidentales veulent un nouveau cabinet au plus vite. C est mal ecrit. On ne dit pas " .... Avant qu elle n explose pas..." mais "avant qu elle n explose..." Tout court.

    Daniel Lange

    06 h 56, le 15 juillet 2013

  • "Certaines parties ayant désormais intérêt à noyer le pays dans des combats sectaires à n’en plus finir, déversoir de la crise syrienne oblige." ! Lesquelles "parties" ? Libanaises "chïïtiques", ou Libanaises Chïïto-chréti(en)nes" ?! Ou, ou Libano-syriennes "Chïïto-chréti(en)no-äalaouïtiques" ?

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    04 h 44, le 15 juillet 2013

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