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À La Une - Une Libanaise à Paris

Perles du Liban... portraits de femmes

Stéphanie Baz-Hatem parle de ses « perles du Liban » comme elle écrit ; avec justesse, beaucoup de tendresse et sans jamais porter de jugement. Dans chaque portrait qu’elle dresse transparaît le reflet de son auteur, celui d’une femme qui aimerait mettre des mots sur tous les tabous d’une société libanaise. Elle est jeune et a vécu la guerre du Liban par procuration : « Mes parents enregistraient les infos sur les vidéocassettes, je voyais ma mère pleurer sans comprendre. » Ces portraits variés de femmes sont une sorte d’écriture automatique : « Je voulais rentrer dans la peau des femmes qui ont vécu ou vivent au Liban. » Un documentaire écrit, qui prend la forme d’un monologue où l’on rencontre rapidement et sans concessions, à travers leurs pensées, leurs frustrations, leurs joies, les femmes libanaises riches de leur disparité au-delà des clichés. Il y a la juive libanaise, rencontrée par hasard dans une maison d’hôtes en Normandie qui lui servit une salade de fruits à l’eau de fleur d’oranger, ce « Mâ zahâr » qui est un peu l’héritage gastronomique que Sarah a gardé du Liban en fuyant la guerre. « Son histoire était passionnante à écouter, j’ai tout gratté dans le train en rentrant pour ne pas oublier ! » Les noms, les lieux et parfois même le nombre d’enfants ont été modifiés pour préserver l’anonymat des témoignages, quelquefois volés. L’auteure ne s’est pas présentée munie d’un calepin et d’un dictaphone pour interviewer ses « perles ». Le hasard des rencontres ou des histoires de femmes qui ont en commun un fort attachement au Liban a naturellement contribué à cet ouvrage. Il y a aussi un peu d’elle dans chacun de ses portraits de femmes de tout âge, et si ce n’est pas elle, me dit-elle en souriant, « c’est ma tête ! » Elle se met dans la tête de ces femmes, les laisse parler et pousse le trait à l’extrême parfois comme avec Chantal : veuve, elle a consacré sa vie à son fils unique, « après mon fils tous les hommes me paraissent si fades » dit-elle. À tel point que le laisser partir et devenir grand-mère ne l’intéresse pas, « du moins pour le moment, car mes petits-enfants ne seront jamais aussi beaux et intelligents que lui. Alors à quoi bon ? »
À Beyrouth, dit-elle justement, on vit entouré de femmes, il y a les tantes, l’esthéticienne qui vient à la maison, les nièces, les voisines curieuses, les femmes de ménage qui se démènent mais sourient toujours... Elles ont toutes une histoire avec tous les tabous et les non-dits qui gangrènent notre société. Stéphanie a offert naturellement une oreille attentive à l’histoire de ces femmes et avec sa plume et des mots, elle dresse le portrait des perles du Liban.
Stéphanie Baz-Hatem parle de ses « perles du Liban » comme elle écrit ; avec justesse, beaucoup de tendresse et sans jamais porter de jugement. Dans chaque portrait qu’elle dresse transparaît le reflet de son auteur, celui d’une femme qui aimerait mettre des mots sur tous les tabous d’une société libanaise. Elle est jeune et a vécu la guerre du Liban par procuration : « Mes...

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