Rechercher
Rechercher

À La Une - Contestation

Mobilisation monstre des anti-Morsi au Caire

Difficiles tractations en vue de la nomination d'un nouveau Premier ministre.

Des milliers de manifestants opposés au président déchu Mohamed Morsi manifestaient dimanche 7 juillet 2013 au Caire. GIANLUIGI GUERCIA/AFP

Des dizaines de milliers d'opposants à Mohamed Morsi étaient rassemblés dimanche en Egypte, notamment sur la place Tahrir au Caire, dans une démonstration de force destinée à prouver que l'ex-président islamiste a été renversé par une révolution populaire et non un coup d'Etat.

 

Alors que des avions de chasse rasaient les toits de la capitale, lâchant derrière eux une fumée aux couleurs du drapeau national, la place Tahrir était noire de monde pour une mobilisation se voulant pacifique, après des heurts d'une rare violence vendredi entre pro et anti-Morsi.

 

Yasser, ingénieur, a affirmé à l'AFP que la destitution de M. Morsi n'était pas "contre la démocratie car 30 millions de personnes sont descendues dans la rue pour exprimer leur colère".

 

(Portrait : Morsi, du "président de tous les Égyptiens" à l'homme qui divise)

 

De leur côté, les islamistes continuaient à mobiliser leurs troupes pour maintenir la pression sur l'armée, qui détient M. Morsi depuis sa destitution, et dénoncer l'"Etat policier" qu'elle a instauré, selon eux.

"Les militaires ont volé la légitimité et mon vote. Ce sont des traîtres", a lancé Ahmed Mohamed, un étudiant venu d'Assiout (sud).

 

Vendredi, au moins 37 personnes avaient été tuées et plus de 1.400 autres blessées à travers le pays, notamment en marge de rassemblements de dizaines de milliers de sympathisants des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi.


Alors que la transition a été lancée avec la nomination d'Adly Mansour comme président par intérim et la dissolution de la chambre haute dominée par les islamistes, les nouvelles autorités peinent à s'accorder sur le nom d'un Premier ministre.

 

(Portrait : Adly Mansour, un juge peu connu du public à la tête de l’Égypte)

 

Le choix du prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, annoncé samedi soir par l'agence officielle Mena et plusieurs sources politiques et militaires, s'est heurté aux objections du parti salafiste al-Nour, partenaire islamiste d'une coalition principalement composée de mouvements laïques.

L'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et prix Nobel de la paix apporterait, s'il était désigné, la caution d'une personnalité internationalement reconnue, aux fermes convictions démocratiques, au gouvernement qui doit se mettre en place en vertu d'une "feuille de route" présentée par l'armée.

 

Il risque en revanche de braquer les islamistes de tous bords, qu'ils soient ou non partisans de M. Morsi.

"On ne peut pas parler de réconciliation nationale et ensuite nommer l'opposant le plus virulent de M. Morsi Premier ministre", a déclaré à l'AFP un haut responsable d'al-Nour, Nader Baqqar.

 

Un proche de M. ElBaradei a confié craindre qu'une telle nomination ne "pousse les salafistes dans les bras" des Frères musulmans. Selon des sources politiques, des tractations auraient lieu sur des ministères à confier à des partisans d'al-Nour afin qu'ils acceptent M. ElBaradei.

 

(Lire aussi : "Les Frères nous ont attaqués avec toutes sortes d'armes")

 

Ce dernier a, dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, assuré qu'il voulait "l'intégration des Frères musulmans dans le processus de démocratisation", et a souhaité que M. Morsi "soit traité avec dignité", alors qu'une campagne d'arrestations et de procédures judiciaires a été lancée contre la confrérie.

 

Quel qu'il soit, le prochain chef de gouvernement aura une lourde mission, le pays étant au bord de la banqueroute financière et en proie à une polarisation donnant lieu à des violences meurtrières. La Constitution a été suspendue et le pouvoir législatif -dominé par les islamistes- a été dissout depuis la chute de M. Morsi.

 

Le président russe Vladimir Poutine a estimé que l'Egypte était au bord d'une guerre civile. Son homologue américain Barack Obama a répété ne soutenir "aucun (...) groupe égyptien particulier", tandis que l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair a défendu le coup militaire, estimant que l'alternative était "le chaos".


 

Lire aussi

La chute de Morsi sonne comme un revers pour la Turquie d'Erdogan


« La démocratie n’est pas pour les musulmans… »

 

 Le rébus égyptien, l'éditorial de Issa Goraïeb


Reportage

« Je suis prêt à me sacrifier pour le président Morsi et ma religion »
Des dizaines de milliers d'opposants à Mohamed Morsi étaient rassemblés dimanche en Egypte, notamment sur la place Tahrir au Caire, dans une démonstration de force destinée à prouver que l'ex-président islamiste a été renversé par une révolution populaire et non un coup d'Etat.
 
Alors que des avions de chasse rasaient les toits de la capitale, lâchant derrière eux une...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut